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L'impérialisme espagnol en recul (début du XIXe siècle)
Face à l'esprit d'émancipation dans ses colonies
Publié dans La Nouvelle République le 10 - 12 - 2009

Après les Grandes Découvertes réalisées à la fin du XVe siècle, l'Espagne s'est constituée un immense empire colonial dans tous les continents, mais elle devait perdre tous ses territoires dès la fin du XIXe siècle pour diverses raisons.
Déclin de l'Empire hispano-américain
En dépit du mécontentement grandissant face à la domination espagnole au cours des longues guerres napoléoniennes, il n'y a aucune manifestation ouvertement déclarée de révolte. La situation bascule en 1810, peu après l'effondrement espagnol face à l'invasion française de 1808. Les citoyens de Caracas renversent les autorités espagnoles en avril 1810, imités le mois suivant par ceux de Buenos Aires. Prétendant agir au nom de la monarchie espagnole — Napoléon a emprisonné Ferdinand VII pour mettre la couronne sur la tête de son frère, Joseph Bonaparte —, ils sont en réalité pro-indépendantistes, à l'instar des populations de Cartagène, Bogotá, Santiago et Quito, qui suivent bientôt leur exemple.
Les révolutions et les causes qui les animent sont loin d'être simples. Les créoles de Mexico et de Lima, par exemple, se battent pour défendre le royalisme espagnol, par crainte de voir les indigènes et les métis, majoritaires, transformer une révolution politique en revendication sociale. Ces guerres civiles ont duré quinze ans dans certaines régions. En 1814, après la défaite de Napoléon, Ferdinand VII retourne à Madrid, bien décidé à récupérer par la force sa souveraineté en Amérique. Vaincu par les forces royalistes de Simón Bolívar et de ses alliés, l'Espagne perd définitivement ses territoires continentaux en 1825 et ne conserve que Cuba et Porto-Rico. Tout au long du XIXe siècle, les îles vont progressivement être attirées dans la sphère d'influence économique des Etats-Unis. Le succès de la révolution cubaine contre l'autorité espagnole, lancée en 1895, est dû en grande partie à l'engagement d'une force terrestre et de la marine américaine en 1898 et met fin à quatre siècles d'impérialisme espagnol sur le continent américain.
L'Asie espagnole : les Philippines
La découverte des Philippines remonte à 1521, lorsque Fernand de Magellan, à la tête d'une expédition espagnole, fait le tour du monde entre 1519 et 1522 et découvre Cebu, une des plus grosses îles de l'archipel. Magellan est tué sur l'île voisine de Mactan par le chef Lapu-Lapu, mais l'Espagne revendique néanmoins la propriété des îles et y envoie d'autres expéditions, avant de procéder, en 1565, à une colonisation systématique de Cebu et ensuite de Luzon, qui abrite la capitale, Manille, fondée en 1571. Pendant quarante ans, l'Espagne contrôle la région, sans autre obstacle à son expansion que la résistance des habitants musulmans, que les Espagnols appellent Moros (musulmans), résistance par ailleurs acharnée dans les îles septentrionales de Mindanao et Palawan. Une nouvelle menace apparaît toutefois au milieu du XVIIe siècle, lorsque les Hollandais décident de s'établir dans la région. En dépit de fréquentes escarmouches avec les corsaires hollandais — qui possèdent une base au sud de l'archipel, dans des îles qui forment aujourd'hui l'Indonésie — et, dans une moindre mesure, avec les Chinois, les Japonais, les Portugais et les Anglais, l'Espagne développe sa production d'or et d'épices. Elle fait de Manille une plaque tournante du commerce entre le Mexique et la Chine, grâce à l'échange du métal d'argent américain, envoyé d'Acapulco, avec les soieries et les porcelaines importées de Canton et de Macao.
Au cours du XVIIIe siècle, la menace à l'encontre de la souveraineté espagnole s'accentue avec le développement sensible des activités britanniques dans le Pacifique. Manille est d'ailleurs occupée par un contingent britannique de 1762 à 1764. Le XIXe siècle voit l'émergence d'un danger encore plus grand : la résistance islamique au catholicisme, à laquelle s'ajoutent des revendications des Philippins pour des réformes sociales et administratives. Comme pour le problème cubain, l'Espagne hésite entre la conciliation et la répression — en 1896, elle exécute José Rizal, accusé d'avoir fomenté une révolte des Philippins. Le déclenchement de la guerre hispano-américaine de 1898 est le signal de la prise du pouvoir par les nationalistes philippins, mais le traité de paix de Paris entre l'Espagne et les Etats-Unis, dès 1898, met fin à leur rêve. Les Philippines sont désormais aux mains des Américains et n'obtiennent leur indépendance qu'en 1946.
L'Afrique espagnole
L'impérialisme espagnol en Afrique se concentre principalement sur deux régions : le Maroc et le golfe de Guinée. La présence ininterrompue des Espagnols au Maroc remonte à 1497, date de l'établissement d'un avant-poste militaire à Melilla. A l'image de Ceuta, conquise par les Portugais en 1415 et cédée à l'Espagne en 1580, son rôle principal est de maintenir une base navale servant à protéger les navires espagnols des corsaires de la côte maghrébine. La conquête des régions intérieures à proprement parler commence en 1860, lorsque, à la suite d'un bref conflit, l'enclave de Ceuta est agrandie et que le Maroc cède également Santa Cruz de la Mar Pequeña (aujourd'hui, Ifni), située face aux Canaries. Des accords conclus entre les principales puissances, dont l'Allemagne et la France, entraînent l'établissement d'un protectorat espagnol dans la région du Sahara occidental, connu à partir de 1912 sous le nom de Sahara espagnol et, à la pointe nord-ouest du continent, de Maroc espagnol. Une rébellion de la tribu berbère du Rif n'est écrasée dans les années vingt qu'avec l'aide des Français. Toutefois, à la suite de l'accord franco-marocain de 1956 reconnaissant l'indépendance du Maroc, l'Espagne n'a d'autre choix que d'abandonner le Maroc espagnol. Elle cède Ifni en 1969 et accepte en 1970 de se retirer de l'ex-Sahara espagnol, partagé entre le Maroc et la Mauritanie. En dépit des continuelles revendications marocaines, l'Espagne conserve toujours les enclaves de Ceuta et de Melilla.
Au sud du Sahara, l'Espagne établit une présence théorique à partir de 1778, date à laquelle le Portugal lui cède les comptoirs de traite de Fernando Poo (actuelle île de Bioko) et d'Annobón, ainsi que les territoires de Río Muni (Mbini) en échange de la reconnaissance espagnole des frontières étendues du Brésil. La colonisation de fait de Fernando Poo ne commence qu'à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, lorsque des immigrants catalans y développent de larges plantations de cacao. Plus tardive, la colonisation de Río Muni n'a jamais dépassé la bande côtière. Les trois territoires obtiennent leur indépendance en 1968 et forment aujourd'hui l'Etat de Guinée équatoriale, la seule nation hispanophone d'Afrique noire.
(Suite et fin)


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