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«L'UMP veut capter l'électorat du Front national»
Alima Boumediene-Thiery, sénatrice, à La NR :
Publié dans La Nouvelle République le 10 - 02 - 2010

Elle est aussi membre de la Commission des lois constitutionnelles, de la législation, du suffrage universel, du règlement et d'administration générale, et de la Délégation de l'Union européenne «Suivi des accords d'associations et de voisinage (Turquie, Algérie, Maroc, Israël) Espace de Libertés de Sécurité et de Justice».
La NR : Qu'est-ce pour vous la notion d'identité nationale ?
Alima Boumediene-Thiery :
«L'identité nationale doit être un instantané de la France d'aujourd'hui : aux côté des principes de liberté, d'égalité et de fraternité doivent se greffer d'autres principes : ceux de la solidarité, de la mixité des origines, de la diversité des pratiques religieuses, et de la parité entre les hommes et les femmes.
La diversité est donc au cœur de la notion d'identité nationale : elle en est le moteur, car c'est cette diversité qui fait bouger, sans cesse, les lignes de l'identité. En réalité, la diversité n'est pas le problème, ce qui gêne, c'est que derrière la diversité il y a la notion d'altérité, que l'on a du mal à accepter, surtout lorsqu'elle rappelle des moments difficiles de l'histoire, comme par exemple l'histoire coloniale. C'est pour cela que l'identité nationale n'est pas figée, elle s'adapte en fonction des générations, de l'histoire, des influences des uns et des autres. Figer l'identité nationale, c'est la réduire à un dénominateur commun qui sera forcément réducteur.
Si le Pacte républicain est au cœur de la définition de l'identité nationale, celle-ci est également le produit des conquêtes pour les libertés, des combats qu'ont menés nos parents et que nous menons également pour que l'égalité ne soit pas seulement un concept.
L'actuel ministère de l'Immigration était dénommé, en 2007, ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale.... Eric besson remet ça sur le tapis : n'est-ce pas une diversion pour occuper les Français et leur faire oublier leur misère sociale ?
Les circonstances qui entourent le lancement de ce débat font naître des craintes légitimes, lesquelles avaient déjà été évoquées lors de la création du ministère de l'Immigration, de l'Intégration et de l'Identité nationale.
Mon sentiment est d'abord que ce débat est lancé à un moment particulier : celui des élections régionales. C'est un fait indéniable : ce débat serre, en quelque sorte, un dessein électoraliste. Les sondages montrent une progression inquiétant du Front national, pour lequel l'identité nationale est un cheval de bataille depuis plusieurs décennies. Incontestablement, ce débat fait figure de catalyseur dans l'opinion à la veille d'élections importantes.
On voit donc bien qu'il existe une aspiration électoraliste à la démarche entamée par le ministre de l'Immigration à la veille des élections régionales.
Si c'est oui, ne dit-on pas en Europe que ce sont là des procédés des gouvernants tiers-mondistes?
Ces pratiques qui ne concernent pas que les gouvernants tiers-mondistes : tous les gouvernants agissent ainsi ! C'est un procédé vieux comme le monde : on fabrique un ennemi en entretenant les fantasmes, la peur...
A la veille de chaque échéance électorale on remet ça ! Veut-on chasser dans les plates-bandes du FN ?
Ce n'est pas une nouveauté : l'UMP a réussi un tour de force en captant un électorat qui votait habituellement pour le Front national. Elle a réussi à décomplexer cet électorat en lui démontrant qu'il pouvait rivaliser avec le FN sur certains sujets comme l'immigration, la sécurité, la laïcité... Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que de nombreuses personnes qui votaient pour le FN votent aujourd'hui pour l'UMP : les idées sont de plus en plus proches, pour ne pas dire identiques sur certains thèmes !
L'identité nationale est pour nombre de Français et Françaises synonyme de BBR (bleu-blanc-rouge), alors quoi dire de l'identité de nombreux gouvernants français y compris celle du président de la République ?
Le FN oppose souvent les Français de souche aux autres, comme s'il existait des Français de seconde zone, et des Français «purs». La France s'est construite grâce à sa diversité, et il est aujourd'hui évident que la France, c'est aussi Mohamed, Chang, Myriam, Nadia... L'exemple que vous évoquez illustre bien mon propos : Nicolas Sarkozy a des origines polonaises mais pourtant il est président de la République. La France est une mosaïque formidable qui se nourrit des différences d'origine, et c'est très important !
Pour vous, c'est quoi être Français ?
Je ne vois pas de raison de chercher à définir ce que signifie être français. Cela me rappelle la tentation qu'avait eu le pouvoir politique pour définir les points positifs de la colonisation, il y a quelques années. Pourquoi le pouvoir devrait-il s'ingérer dans la définition de ce qui fait l'identité française ou le fait d'être Français ?
Pourquoi ne pas laisser librement les intellectuels, les sociologues, les scientifiques, mener un débat qui mêle autant l'histoire que l'empirisme et l'observation de la société actuelle. En ce qui me concerne, être Français, c'est avoir la nationalité française. Pour le reste, c'est ce que l'on en fait, chacun à notre niveau : nous sommes tous libres de construire notre propre identité : à travers notre histoire, notre vécu, notre relation au politique et à la société. Il ne peut y avoir de réponse uniforme, si ce n'est une définition fonctionnelle : est Français est celui qui a la nationalité française!
Etre français, c'est adhérer à un pacte d'identité citoyenne, qui découle automatiquement de la nationalité, et qui n'a rien à voir avec les origines. Cette question a été tranchée en 1789. Je trouve dangereux de vouloir ouvrir à nouveau le débat. Cependant, être citoyen devrait être un outil de garantie des droits. Or, on voit bien que le gouvernement utilise la nationalité comme un moyen d'exclure et discriminer. Par exemple : droit de vote, droit d'accès à certaines professions fermées...
Propos recueillis à Paris


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