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Le jazz-romance de Koffi Kwahulé
Monsieur Ki, rhapsodie parisienne
Publié dans La Nouvelle République le 09 - 03 - 2010

Son nouveau roman Monsieur Ki se situe au carrefour des courants et des univers, entre le jazz et Djimi...
On ne présente plus Koffi Kwahulé. Né en Côte d'Ivoire, en 1956, mais vivant à Paris, l'homme est connu dans le monde entier pour son ouvre théâtrale, riche d'une vingtaine de pièces (1). Celles-ci mettent en scène, à travers les thématiques de la violence et de la quête identitaire, la modernité du monde noir, ses mutations et ses passions. Ces pièces, dont les plus connues ont pour titre Bintou, Cette vieille magie noire, Fama, Big Shoot ou Jazz, ont été jouées sur les scènes françaises et internationales et ont valu à leur auteur de nombreux prix. Le théâtre que Kwahulé a commencé à écrire dans les années 1980 alors qu'il était encore à Abidjan, a été comparé à l'écriture de Bernard-Marie Koltes, voire même à celle de Beckett.
«Je pense en termes musicaux»
On connaît moins Kwahule prosateur. Il est, pourtant, auteur de plusieurs nouvelles et de deux romans. Son premier roman Babyface, paru en 2006, est une œuvre étonnante, originale et riche. C'était une histoire d'amour polyphonique, sur fond de désespoir, d'improvisations et de jazz. «Je me considère comme un jazzman, a expliqué le romancier-dramaturge dans un très bel entretien paru dans Jazz magazine. (...) J'aimerais que l'on éprouve au contact de mon écriture la même chose qu'au contact du jazz. Je pense en termes musicaux : ce n'est pas le sens d'un mot qui m'intéresse - le sens viendra tout seul si le son est juste, si le rythme est bon.» On retrouve quelque chose de cette modernité musicale de la narration de Kwahulé dans son deuxième roman qui paraît ces jours-ci : Monsieur Ki, rhapsodie parisienne à sourire pour caresser le temps. On dirait le titre d'un album musical, d'autant que le roman s'ouvre sur une citation mise en exergue de Charles Mingus, où il est question d'Art, de Bird, de solos, d'accompagnement, de mains qui brodent dans un geste créateur des mondes mystérieux et inattendus.
Les événements mystérieux dont il va être question dans ce nouveau roman-rhapsodie, ludique et feuilleté, se déroulent à Paris, mais aussi dans un village africain où règne une folie désopilante. «Tout se passe au pays, dans un village appelé Djimi, un village non loin de mon propre village, rappelle le narrateur. A moins d'un kilomètre. Un village qui fait peur à tout le monde, même au gouvernement. Un village de déconnards, de timbrés, de dingues, de fous, d'irrécupérables. Village-fou, tel est l'autre nom de Djimi.»
Un espace fictionnel
C'est la distance qui sépare Djimi le village fou, et la rue Saint-Maur où le narrateur vient de s'installer, qui est l'espace fictionnel de Monsieur Ki. En emménageant dans la chambre de bonne de la rue Saint-Maur, le narrateur y découvre une bande magnétique, posée ostensiblement sur une table basse. On dirait qu'elle l'attendait. La voix qui parle sur la bande est celle de l'ancien locataire du studio, venu à Paris de son lointain village de Djimi. L'homme raconte des histoires comiques de son village, proches de fables et peuplées d'hommes et de femmes aux noms souvent extravagants : Tétanos, Anaconda-douze, Dynamo, Pythagore. Ces récits, empreints d'une profonde joie de vivre, se mêlent avec l'histoire tragique de ce locataire énigmatique que le narrateur découvre chemin faisant, donnent le ton de ce roman digressif, très joycien. Tout l'art de Kwahulé réside dans sa construction en mises en abîme qui, si elles brouillent la linéarité, font progresser le récit par correspondances, par échos, par improvisations comme dans un morceau de jazz.
Sa forme dialoguée rappelle aussi le théâtre kwaluhéen où la parole est révélatrice de fêlures et de tensions intériorisées.
T. C.
Monsieur Ki, rhapsodie parisienne à sourire pour caresser le temps, par Koffi Kwahulé. Collection Continents noirs», Gallimard, 160 pages.
(1) Pour aller plus loin, lire le dossier consacré au théâtre de Koffi Kwahulé (Fratrie Kwahulé: Scène contemporaine choeur à corps) dans la revue Africultures (n° 77-78), coordonné par Sylvie Chalaye et Virginie Soubrier.


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