«La France peut être fière de vous, vous êtes français, vous avez obtenu sa nationalité et vous la lui rendez bien, merci», ainsi s'exprimait le commentateur de France Télévision qui couvrait ce championnat d'Europe. Au même moment, en Nairobi se déroulaient les 17es championnats d'athlétisme. Une compétition africaine qui reste africaine avec ses moyens et ses idées. Un événement africain d'où décollent les meilleurs performeurs du temps. Ce n'est pas pour rien s'ils sont ciblés par les chasseurs étrangers d'athlètes avant de leur proposer des contrats de valeur au profit de leurs continents. Des jeunes sportifs africains encore fragiles, séduits par ce qui se passe ailleurs, notamment par l'écoute dont ils bénéficient pour garder le bon chrono et le bon moral. «C'est l'été, on est en vacances pourquoi notre télé ne retransmet-elle pas ces championnats d'athlétisme comme c'est fait ailleurs en direct ? Devrions-nous rester les derniers même en information ? Pourquoi nous privent-ils d'une formidable manière d'apprécier nos athlètes et de nous intéresser un peu plus à eux ?… Le sport, savez-vous ce n'est pas uniquement le football. Nous perdons des athlètes bêtement parce qu'ils ne sont pas mis en avant dans ce mouvement sportif». Un autre d'ajouter : «Avez-vous vu un athlète interviewé par nos chaînes de télés ? Peut-être à une heure d'écoute creuse. Ce qui nous fait mal, c'est de voir la manière dont sont traités les athlètes étrangers par rapport à nos maghrébins ou africains…». Ainsi, s'exprimaient les vieux routiers du sports rencontrés autour d'une tasse de thé à Belcourt. Regard sur ces championnats. En décrochant huit médailles : trois en or, deux en argent et trois en bronze et en s'offrant la cinquième place au tableau des médailles des 17es championnats d'Afrique d'athlétisme à l'issue de la 5e et dernière journée disputée dimanche écoulé à Nairobi (Kenya), nos Algériens ont écrit une nouvelle histoire de leur temps sur la terre kenyane. Une histoire intelligente, d'émotion, de réalisme, de compétence et surtout de collectivité qui servira de repère aux prochaines compétitions. La démonstration aurait été encore plus forte si les gros médias avaient réalisé des directs sur les différentes chaînes de télés pour que ce sport s'impose en tant que sport «roi». Retenons que les trois médailles d'or ont été remportées par nos nationaux, respectivement par Othman Hadj Lazib (110 m haies), Zahra Bouras (800 m) et Larbi Bourrada (décathlon) et qui a ajouté une médaille d'argent à la perche. Les autres consécrations sont l'œuvre de Mourad Souissi (argent) au décathlon et (bronze) à la perche, Amina Ferguen (bronze) au 100 m haies, Hichem Medjeber (bronze) au 20 km. Les Kenyans s'imposent avec (10 or, 7 argent et 8 bronze), suivi du Nigeria avec 18 médailles (8 or, 5 argent et 5 bronze), et l'Afrique du Sud avec 19 médailles (6 or, 7 argent et 6 bronze). L'Egypte a pris la 4e position avec un total de 9 médailles dont 4 or). Il faut savoir que vingt quatre nations on participé aux 17es championnats d'Afrique d'athlétisme. Ce sont les Kenyans qui ont donc réussi à se faire distingués grâce à leur performance. Ainsi un triplé sur le 5 000 m messieurs avec la victoire d'Edwin Soi médaillé de bronze aux jeux Olympiques de Pékin. La victoire du champion olympique du 1 500 m Asbel Kiprop. Celle du relais 4x400 m messieurs. Deux médailles d'or aussi chez les dames : Milcah Chemos sur 3 000 m steeple et Grace Wanjiru sur le 20 km marche. Wanjiru qui, au passage, a établi un chrono qui est en principe le nouveau record d'Afrique de 2010. Toutes ces victoires ont repositionné le Kenya à la première place du classement des médailles, une performance pour l'Afrique du Sud qui avait occupé cette place au cours des quatre dernières éditions des championnats d'Afrique avant de se voir rétrogradée à la troisième place derrière le Nigeria, deuxième. De quoi enflammer les 30 000 personnes du Nyayo Stadium dont les portes ont dû être fermées. Sur les 400 m, c'est l'Algérienne Zahra Bouras de 23 ans qui a savouré les 400 m : «Je ne m'attendais pas à battre une star kenyane chez elle, sur sa distance. C'est vraiment une bonne performance car ce sont mes premiers championnats d'Afrique et parce que je suis débutante sur les 800 m.» Deux autres victoires maghrébines Hayat Lambarki sur 400 m haies. La Marocaine qui a surpris la tenante du titre, la Nigériane Ajoke Odumosu. Et le Tunisien Hassanine Sebei sur 20 km marche. Et puis dans les lancers, il y a eu en poids féminin, la victoire de la Nigériane Mirian Ibekwe. Deuxième place pour la Kenyane Priscilla Isiao et le bronze pour Doris Ratsimbazaf, la seule médaille malgache de ces championnats 2010. Autres résultats du jour, Eha El Sayed, l'Egyptien devient champion d'Afrique du javelot. Troisième titre consécutif pour le Botswanais Kabelo Kgosiemang à la hauteur. Et L'Ougandaise Sarah Nambakwa remporte le triple saut. Chez les sprinteuses, la Nigériane Damola Osayomi avait gagné le 100 m en Ethiopie. Cette fois, elle gagne le 200 m devant la Sud-Africaine Estie Wittstock et Ruddy Zang-Milama. La Gabonaise, déjà argentée sur 100 m jeudi, récolte une deuxième médaille. Sur la piste encore, le 4x400 m féminin et la victoire du Nigeria devant le Kenya et le Sénégal. Amy Mbacke Thiam, dernière relayeuse sénégalaise, n'a pas pu contenir Janeth Jepkosgei revenue sur la piste comme une morte de faim. Nous y reviendrons sur ces championnats. Hichem H. 1. Kenya : 25 médailles (10 en or, 7 en argent, 8 en bronze) 2. Nigeria : 18 médailles (8 en or, 5 en argent, 5 en bronze) 3. Afrique du Sud : 19 médailles (6 en or, 7 en argent, 6 en bronze) 4. Egypte : 9 médailles (4 en or, 2 en argent, 3 en bronze) 5. Algérie : 8 médailles (3 en or, 2 en argent, 3 en bronze)... 9. Ethiopie : 9 médailles (1 en or, 4 en argent, 4 en bronze) 10. Sénégal : 6 médailles (1 en or, 3 en argent, 2 en bronze) 11. Côte d'Ivoire : 4 médailles (1 en or, 2 en argent, 1 en bronze)... 16. Cameroun : 4 médailles (3 en argent, 1 en bonze)... 18. Gabon : 2 médailles (1 en argent, 1 en bronze)... 21. Togo : 1 médaille de bronze
