Sanofi-Aventis a lancé lundi une offre hostile de 18,5 milliards de dollars sur Genzyme ce qui pourrait lui permettre de boucler l'opération d'ici la fin de l'année, à moins qu'un «chevalier blanc» se manifeste, ce qui est jugé peu probable par des analystes. Le n°6 mondial de la pharmacie, qui se targue du soutien de plus de 50% des actionnaires du spécialiste des maladies rares, offre 69 dollars en numéraire par titre de la société américaine de biotechnologies, comme dans sa proposition initiale. Des analystes estiment toutefois que le groupe français pourrait aller jusqu'à 75 dollars pour emporter l'adhésion du conseil. Dans un communiqué, Sanofi souligne que le refus de Genzyme d'engager des «discussions constructives» l'a conduit lancer cette offre, approuvée à l'unanimité par son conseil. «Sanofi est poussé à aller plus vite car le groupe veut boucler l'opération avant la fin de l'année car il a probablement sécurisé un financement à des taux intéressants», commente Jean-Jacques Le Fur (Oddo Securities). Avec d'autres experts, il considère que le laboratoire français pourrait, en fonction des apports de titres à son offre, la relever pour séduire les derniers investisseurs. «Ma limite est 75 dollars», dit-il. Chez CM-CIC, Arsène Guekam estime que Sanofi-Aventis pourrait remonter de quelque 10% cette offre sans mettre en péril sa situation financière. De son côté, Eric Le Berrigaud (Raymond James) juge «raisonnable d'envisager un prix final de 75 dollars». Le directeur général du groupe, Chris Viehbacher, a toutefois souligné lundi lors d'une conférence téléphonique qu'il ne voyait pas aujourd'hui de «raison particulière» de relever le prix de son offre, qui a été rejetée par Genzyme.
