La célébration du 30ème anniversaire de l'association culturelle d'art dramatique El Moudja, prévue pour aujourd'hui et demain, aura un goût amer, cette année, avec l'annonce de la démolition du théâtre «El Moudja», situé à la Salamandre. Ce patrimoine est si précieux aux yeux des membres de l'association, compte tenu de son emplacement. En effet, le théâtre «El Moudja» est implanté au coeur du quartier qui émerge sur la mer. Avec son arrière scène et son grand aquarium donnant sur la mer, il constitue un espace de création et de mise en scène pour les jeunes artistes et comédiens de la ville de Mostaganem. Aujourd'hui, sur décision de la wilaya, regrette le président de l'association, le théâtre est appelé à être évacué pour la construction d'un nouveau front de mer avec des kiosques commerciaux. Contestant la démolition de ce patrimoine, l'association a décidé de se battre pour arrêter ce qu'elle qualifie de «carnage». Des lettres ont été adressées au ministère de la culture et au wali de Mostaganem demandant la préservation de ce théâtre. Une pétition de soutien est aussi entrain de circuler pour faire barrage aux bulldozers. Dans un communiqué rendu public, l'association El Moudja exprime sa détermination à mener le combat jusqu'au bout soulignant que «pendant que les bulldozers se préparent à démolir le théâtre avant la fin du mois, les membres de l'association ont décidé de se battre jusqu'au bout pour essayer d'arrêter le carnage. Car nous savons qu'aussi puissantes que soient les forces de destruction, les défenseurs de l'art et du patrimoine seront nombreux et déterminés à nous soutenir». Le président de l'association, M.Lahcène lance de ce fait un appel aux pouvoirs publics pour revoir cette décision de démolition du théâtre. Sur l'importance de ce théâtre, l'association souligne que El Moudja a vu «se produire des troupes venues de tout le territoire national et international et a connu aussi des évènements tragiques comme le décès du grand Sirat Boumediène, qui a eu un malaise sur la scène et l'assassinat de la jeune courageuse El Hadja comédienne prometteuse». Mais, aujourd'hui, regrette l'association, «comme une pièce tragique, une lettre envoyée par la wilaya de Mostaganem nous invite à évacuer le théâtre pour laisser place aux bulldozers qui joueront un dernier rôle sur la scène. Ainsi, se décide le sort de l'histoire de la Salamandre ».
