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«Le peuple a-t-il une cervelle ?»
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 18 - 03 - 2009

Depuis trois décennies, la véritable question qui préoccupe chaque régime arabe est celle-ci: faut-il laisser un jour le peuple voter ? Est-ce responsable de lui donner ce droit pour qu'il fasse pousser la mauvaise herbe sous ses propres pieds ? Le vote est-il un devoir, un droit ou un risque irréfléchi ? Les bonnes manières et les us chez les élites qui s'opposent ou chez celles qui apposent veulent qu'on parle du « peuple » comme un être mûr, responsable de ses actes, ayant droit à la viande et à la démocratie. Mais dans l'intimité, sous le couvert de « l'entre-nous », il y a une idée partagée par presque tous, que le peuple doit être « éduqué ». Soit à la démocratie pédagogique, soit au civisme électoral, soit à la dictature contrôlée, traduire: la « stabilité ». C'est ce que certains politologues appellent la vision « wilsonienne » de la gouvernance, du nom du président US fondateur de la philosophie de l'Amérique missionnaire, gardienne des valeurs universelles et de l'éclairage du monde. Il y est dit, grosso modo, que le peuple ne connaît pas ses intérêts, qu'il doit être guidé, protégé de lui-même et gouverné par une minorité responsable qui ne doit pas lui donner le Pouvoir, sinon il en fabriquera le chaos.
Chez nous, la traduction se fait avec d'autres mots: si on laisse ce peuple voter « maintenant », il votera « islamiste », finira par manger ses enfants et se jeter par-dessus une falaise. D'où l'impératif d'une participation contrôlée à la gouvernance et d'un vote conditionné et fermé. C'est ce que pensent presque tous, mais chacun selon ses lunettes de vue. Pour les étatistes, il faut faire croire au peuple qu'il vote en votant avant lui ; pour les démocrates, il faut que le peuple vote libre mais pas n'importe quel peuple. Que dit le peuple ? Il ne dit rien, car il n'existe pas. Même dans les démocraties occidentales, et il ne faut pas se faire d'illusion, le peuple n'existe que sous la forme d'opinions publiques, certes fortes mais pas révolutionnaires. A la fin, tout est dans l'habillage, le mythe, le générique. Les Occidentaux ont su en fabriquer, les nôtres pas encore. D'où cette conviction d'être dans l'utile et le nécessaire pour les élites des régimes arabes, se transmettant les pouvoirs dans le dos de leur peuple, pour son « bien » et avec la conviction de faire barrage à l'illusion islamiste et son populisme désastreux. D'où aussi ce malaise des élites démocrates, opposantes, prises au piège des évidences: laisser voter le peuple qui votera mal, ou l'empêcher de voter en heurtant le principe fondateur de la démocratie participative ?
Un paradoxe qui donne aux régimes locaux la légitimité scandaleuse d'une bouée de sauvetage, ce qui leur assure la perpétuation et l'assistance d'un Occident effrayé, fervent des casernes barbares d'avant-poste et garantes de l'ordre public. Et c'est ce même paradoxe qui donne aux élites démocrates ce teint d'hommes trop végétariens, confrontés au dilemme de la légitimité et de l'éthique, l'histoire ayant démontré que lorsqu'on laisse un peuple voter, ce sont les pires qui sont élus et ce sont les démocrates qui seront les premiers pendus. La solution ? Il n'y en a pas pour le moment. Ou peut-être liquider l'illusion islamiste par les nationalistes puis liquider les « nationalistes » par les évidences. De quoi occuper un siècle.


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