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L'Algérie ou la démocratie ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 10 - 06 - 2009

«C'est une mauvaise chose de protéger les lettres que de pendre les lettrés»
- V. Hugo.
Il a fallu que ce soit un président américain qui s'adresse aux mondes arabe et musulman dans un discours d'homme d'Etat. Et comme il s'agit de l'Etat le plus riche et le plus puissant du monde, l'écho n'en finit pas de se faire sentir sur toute la planète. Le fait que M. Obama ait choisi le Caire n'est ni fortuit ni dénué de symbolique, de sens et surtout non dénué de portées politiques. Le Président Obama a supplanté tous les dirigeants arabes, englués dans des égo sans aucune mesure avec leur sagesse, leur charisme, leur inventivité, tout en donnant des leçons aux écrivains de hrouz, aux prédicateurs de fetwas de quartiers impraticables et aux apprentis théologiens de pacotille qui bredouillent un arabe approximatif dans des tenues sorties de l'inquisition espagnole qui n'est plus qu'un sujet pour thésards et prétexte à des films gores. Pourquoi le Caire ? Le siège à vie de la Ligue arabe qui n'est plus qu'un ornement dans la vanité des Arabes, incapables de régler entre eux le moindre conflit, est celui qui a vu naître la confrérie des «Frères Musulmans» qui ont essaimé dans le monde arabe pour mieux le ramener au Moyen-âge des bûchers, des exécutions de mécréants, des «traîtres» laïques et autres buveurs d'alcool et mangeurs de bûches de noël. Le choix de l'Egypte qui a payé cher les guerres israélo-arabes, qui a fait de Nasser un très grand leader anti-colonialiste, un puissant générateur de fierté, de mobilisation des peuples arabes, se justifie par la modération de son discours qui a évalué progressivement vers un consensus béni par les grandes puissances : Israël est une réalité de notre monde et il serait vain et surtout stupide de vouloir mettre «les juifs à la mer» qui ont le droit de vivre dans la paix et la sécurité au même titre que tous ses voisins pour toujours.
La nouveauté et la fermeté introduite par M. Obama est que les Palestiniens doivent avoir exactement les mêmes droits et qu'Israël ne peut plus se permettre la politique contre-productive de colonisation de terres qui ne lui appartiennent pas, en fermant sur les yeux sinon en encourageant l'implantation de nouvelles colonies rampantes et provocatrices. Si les dirigeants arabes, collectivement ou chacun de son côté, ne veulent pas ou ne peuvent pas avoir un discours clair, cohérent sans compromission sur l'Islam et sa place dans la société, il a fallu un Américain pour dire «l'Amérique et l'Islam se recoupent et se nourrissent de principes communs, à savoir la justice et le progrès, la tolérance et la dignité de chaque être humain». Et là, il gratte là où ça démange les régimes arabes qui pratiquent la valse hésitation pour des motifs de pouvoir, de rente et très souvent par un aveuglement idéologique et religieux qui fait que la différence, les libertés individuelles, le statut de la femme, des laïques et des libres penseurs relèvent du seul pouvoir et non pas des droits humains. En fait, la question centrale est : les dirigeants arabes veulent-ils le progrès pour leur société, l'égalité réelle des sexes et le respect des cultes et croyances ou pas ? M. Obama ne pouvait choisir meilleur endroit que la patrie d'Al-Azhar très peu fréquenté par les charlatans de troisième zone qui pérorent dans les médias, les cités populaires, les partis et les mosquées en Algérie. Dans ce pays, des hommes comme Abassi Madani, des «émirs» analphabètes, des fonctionnaires qui n'ont pas le certificat d'études en théologie ont régenté et domestiquent l'espace public, les consciences jusque dans les écoles dans l'impunité et la complicité totales de l'administration qui n'en pense pas moins mais laisse faire, contre des quotas au Parlement et des nominations ici et là.
Après avoir délivré, malgré son jeune âge, des leçons de tolérance, sur la cohabilitation pacifique des humains qui pratiquent ou pas une religion, qui professent la laïcité sinon l'athéisme qui n'engage que l'individu libre face au jugement dernier qui n'est d'aucune autorité ou pouvoir terrestres. Les dirigeants arabes ont sûrement suivi avec intérêt les propos du chef du monde grâce à la science, aux technologies à l'innovation et aux libertés qui font de l'Amérique la superpuissance, sans police politique des moeurs, des modes alimentaires et vestimentaires qui vont du bikini affriolant au foulard qui tient chaud l'été à la barbe hirsute, jamais taillée esthétiquement qui donne des allures de vieillards à des jeunes de trente ans. Ce qui offre effectivement, en ce siècle des paysages humains, en plus des violences exercées contre des musulmans par des musulmans, une image en parfaite contradiction avec le message délivré au Prophète de l'Islam pour qu'il soit révélé non pas aux seuls Arabes mais à l'humanité entière.
Sans jamais occulter le drame et la colonisation sauvage que vivent les Palestiniens depuis des décennies de feu et de sang, M. Obama a été humaniste, fin politique respectueux de tous et ouvert sur les civilisations, les cultures et les religions, lui, le chrétien, dans un pays où vivent toutes les religions, révélées ou pas, les sans foi et les pratiques les plus fermées sur elles-mêmes. Combien de dirigeants arabes auraient le courage politique, l'humanisme et l'ouverture d'esprit pour protéger la liberté du culte, des pensées qui s'affichent pacifiquement pour la richesse des sociétés et des pays qui ne peuvent avancer que dans la paix civile, la tolérance et le respect des croyances individuelles ou collectives ? Aucun, malgré les Constitutions et l'expérience accumulée par le monde.
Des problématiques lourdes pour l'humanité, pour l'avenir de la terre entière, pour des milliards d'être humains, qui ne laisseront indemnes aucun pays, aucune économie, aucun régime, aucune culture agitent de grands débats. Ces derniers sont menés entre les grandes puissances, à l'intérieur des pays, au sein des élites et experts mondiaux. Pendant ce temps, qui ne joue pas pour l'Afrique et de nombreux pays du Sud, la classe politique algérienne et la société s'enfoncent dans des querelles du passé, inconnu pour les jeunes. Ceux-ci suivent comment la terre fête une nouvelle année, une fête nationale, l'anniversaire du débarquement allié en normandie, la fête de la musique, les dates fondatrices qui ont marqué l'humanité. Que leur offre-t-on pour le 5 Juillet, le Premier Novembre, l'Aïd, le Mouloud, le 8 Mai 1945... etc. ? Rien, des villes closes où sont interdits les bals, la musique, les bars, la mixité chassée comme la perte, la chasse sans fin des «traîtres» des «ourdisseurs de complots», des «ennemis du pays», des «fossoyeurs de la langue nationale»...
Les motifs de fierté, d'appartenance à une communauté diversifiée mais que l'on veut uniforme, à une histoire célébrée dans la joie, avec faste et communion s'estompent d'année en année. Alors que faut-il choisir : l'Algérie ou la démocratie ? Les deux mon général !


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