Le coût de la vie a encore augmenté au mois de mai 2009, avec un taux d'inflation de 4,6%, selon les derniers chiffres de l'Office national des statistiques (ONS), selon lequel ce taux est proche de celui enregistré en 2008 (4,4%) durant la même période. Cette hausse est imputée par l'Office à une progression de l'indice des prix des biens alimentaires avec 6,6% (8,6% pour les produits agricoles frais et 4,6% pour les produits agroalimentaires). L'ONS précise que les prix à la consommation ont connu, au cours des cinq premiers mois de 2009, une hausse importante de 5,8% par rapport à la même période en 2008. Cette surchauffe du taux d'inflation «est due essentiellement à une hausse de 17,1% pour les produits agricoles frais et 6,1% des services», selon l'Office. En outre, une légère baisse de l'indice des prix a été constatée au mois de mai, et relative à certains produits agricoles, d'élevages et de poissons. La variation du mois de mai est le fait des biens alimentaires qui se distinguent par une baisse de 3,2% de ces produits agricoles frais par rapport au mois d'avril. Ainsi, si les poissons frais, et notamment la sardine, affichaient des prix astronomiques au mois de février (jusqu'à 350 DA/kg), leurs prix ont chuté au mois de mai de 15,3%, de -7,6% pour les viandes blanches et jusqu'à 40,1% pour la pomme de terre, dont la production de saison est déjà sur les étals. La chute des prix pour certains produits agricoles frais s'explique ainsi par leur profusion sur le marché, comme la pomme de terre, alors que pour certains produits comme les viandes, la hausse du thermomètre est à l'origine de la baisse des prix, car étant des produits périssables en été. Cependant, d'autres produits agricoles frais et de saison enregistrent une hausse notable de leurs prix, à l'instar de la tomate (70 DA/kg en moyenne), les haricots blancs (160 DA/kg), les haricots rouges (70-90 DA/kg), ou les haricots verts (50-80 DA/kg). D'autres produits agricoles de saison restent en outre au-delà de la portée des porte-monnaie des ménages à faibles revenus, notamment les carottes, courgettes ou poivrons (60-120 DA/kg). Le fait est que les données de l'ONS sont globales et ne portent pas sur l'ensemble des produits agricoles de large consommation, alors que le taux de l'inflation en Algérie est resté scotché autour des 4,5% entre 2008 et 2009, avec un «pic» durant le 1er trimestre 2009. Ainsi, le rythme d'inflation moyen a atteint 6,1% au cours du premier trimestre 2009, précisait dans une précédente note de conjoncture l'ONS. Ce taux, très élevé, est expliqué par l'Office par une forte hausse des prix des biens alimentaires (+8,9%), avec +17,6% pour les produits agricoles frais, 5,9% pour les services et 1,9% pour les biens manufacturés. A l'exception de la baisse des prix des huiles et graisses (-11,20%), tous les autres produits du groupe alimentation s'étaient inscrits en hausse au cours de cette période, dont essentiellement le poisson frais (+38,9%), viande ovine (+22,4%), volaille, lapin et oeufs (+22%), légumes (+17,4%), café et thé (+12,1), viande bovine (+11,90%). La persistance à la hausse de certains produits agricoles frais, malgré l'arrivage sur les marchés de la production de saison, donne en fait les grands indicateurs de la structure des prix à la consommation qui devrait caractériser les produits alimentaires durant le prochain Ramadhan. A deux mois environ du mois de Ramadhan, les prix des produits agricoles de base (tomate, courgettes, poivrons, haricots) ne devraient pas baisser, sinon la tendance générale restera toujours à une hausse du coût de la vie en Algérie durant le prochain trimestre. Et encore, l'ONS ne donne pas les prix des produits textiles, de l'habillement et du BTP. Là, la hausse est encore plus prononcée.
