Son nom était régulièrement cité depuis la fin de la saison sportive, il est finalement revenu dans le giron de la JSM Tiaret, un club qu'il connaît particulièrement bien. Il s'agit de personne d'autre que du coach Ahmed Benamar, celui que les «habachas» appellent ici le «Fabio Capello» local, un coach aux conceptions scientifiques et farouche opposant à la «vision empiriste» du football moderne. Approché pour connaître les raisons réelles qui l'ont amené à revenir à la tête de la barre technique d'Ezzerga, Ahmed Benamar s'est volontiers prêté au jeu des questions-réponses. Q.O.: Peut-on connaître les raisons réelles qui vous ont amené à revenir dans le giron de la JSM Tiaret ? Ahmed Benamar: A vrai dire, après moult hésitations, j'ai dû céder à l'appel du devoir, surtout que des personnes que je respecte beaucoup sont venues me voir pour me demander d'aider ce club que je connais d'ailleurs fort bien. Je le dis et je le répète, tout le monde autour de la JSMT doit absolument adhérer à un projet commun et à ce moment-là, tout devient possible. J'en suis convaincu. Q.O.: L'on dit que le président du directoire, Belhocine Aïssa, vous a donné carte blanche, pour mener le «vaisseau bleu» à bon port... A.B.: Pour moi, ce n'est pas un problème de pouvoir que de driver un club et le mener vers le succès. Il ne faut pas oublier que Ezzerga évolue en Inter-régions et avec le changement du système de compétition et l'accession de sept clubs, la tâche sera encore plus ardue et, du coup, tout le monde a une épée de Damoclès sur la tête. De ce point de vue-là, avec mon adjoint Ouaddah Benzineb, je peux dire que nous n'avons pas droit à l'erreur. La JSMT Tiaret doit absolument revenir à l'étage supérieur. Q.O.: Sur le plan du recrutement et de l'ambiance qui règne au sein du groupe, comment avez-vous trouvé le club ? A.B.: Justement, vous me tendez une perche pour me permettre de remettre une seule pendule à l'heure, celle des conditions dans lesquelles mon prédécesseur, Aït Kamel Saïd est parti et celles de mon arrivée au club. Mon voeu était de travailler à la JSM Tiaret en tant que directeur sportif des jeunes pour un travail de formation à long terme, mais l'objectif du président du directoire a été autre, à savoir celui de l'accession coûte que coûte. A ce moment-là, il fallait trouver une solution consensuelle au sujet du coaching du club parce que la perspective de travailler à deux entraîneurs pour un club qui évolue en Inter-régions ne me disait rien de bon. Ce léger différend, qui m'a valu des attaques gratuites, a été tranché par les dirigeants en faveur de l'intérêt supérieur du club, c'est tout, le reste n'est que commérages et propos malintentionnés. Mais je dois dire que le fait regrettable qu'aucune information ne m'ait été donnée par mon prédécesseur concernant la préparation d'intersaison et le recrutement de nouveaux joueurs m'handicape un peu dans la préparation de mon travail futur. Cependant, tout ce que je sais pour l'instant, c'est que je dispose d'un effectif de 28 joueurs dont de nouvelles recrues et de nombreux juniors, mais l'obligation de résultat devrait m'amener à revoir pas mal de choses dans un avenir très proche. Q.O.: Peut-on dire que cette saison est la bonne pour la JSM Tiaret ? A.B.: J'ai renoncé aux sollicitations des dirigeants de l'OM Arzew au dernier moment en dépit des conditions de travail très avantageuses qui m'ont été proposées. Cette décision réfléchie, je l'ai prise en faveur du club de ma ville que je connais depuis 1987 et que j'ai fait accéder à plusieurs reprises. Si les joueurs acceptent de faire face à leurs responsabilités et que le climat général autour du club soit favorable à un travail de fond dans la sérénité, cette année devrait être la bonne pour toujours aller de l'avant et redonner à la JSM Tiaret son lustre d'antan. C'est là le voeu de toute une région et personne, quel que soit son nom ou son rang, n'a le droit de décevoir autant de personnes qui portent le club-phare des Hauts Plateaux de l'Ouest dans leur coeur.
