L'Angleterre, qui aborde en favorite son premier match du Mondial-2010, devra gérer le défi physique des Américains aujourd'hui à Rustenburg (groupe C, 18h30 GMT) et la pression imposée par une nation qui attend un sacre. La sélection aux Trois Lions est constellée de stars (Wayne Rooney, Steven Gerrard, Frank Lampard, John Terry, Ashley Cole) quand les Américains n'ont qu'un joueur pouvant prétendre à ce statut (Landon Donovan). Mais le ciel n'est pas sans nuages pour l'équipe de Fabio Capello, qui n'a plus livré un bon match depuis septembre : une préparation médiocre, la blessure de l'arrière central Rio Ferdinand remplacé par Ledley King dont le genou menace de lâcher à chaque instant, l'absence d'un gardien de haut niveau. S'il devait laisser quelques jours supplémentaires à Gareth Barry pour se remettre d'une blessure à une cheville, Capello serait contraint d'associer dans l'axe Frank Lampard et Steven Gerrard, un partenariat qui n'a jamais fonctionné et qui laisse l'Angleterre vulnérable sur les contres. Or, ce secteur est l'un des points forts des Américains, qui disposent de joueurs rapides, comme Clint Dempsey, Robbie Findley et surtout Landon Donovan, dont le duel avec Ashley Cole sera une clé du match. Immensément inférieurs aux Anglais en termes de technique, les Américains tableront sur une organisation et une condition physique impeccables. «Nous resterons fidèles à notre manière de jouer. Si un gars est battu, il y en aura un autre pour se lever à sa place. Il faudra être à fond physiquement, courir, se battre, couvrir son partenaire pendant 90 minutes», résume le milieu Michael Bradley. Pour garder leurs chances, les Américains devront remédier aux errements défensifs apparus en préparation. «Si nous leur donnons trop de coups francs, nous serons probablement punis», prévient le gardien Tim Howard. Son équipe est animée d'une immense motivation. Elle rêve d'infliger un revers à ses lointains cousins d'Europe dont elle supporte mal la condescendance persistante quand il s'agit de «soccer». Les partenaires de Donovan veulent s'inspirer d'un précédent: en 1950 au Brésil, une équipe d'amateurs américains avait pris le meilleur sur les superstars anglaises (1-0) lors du seul duel en Coupe du monde. S'il demeure, l'écart entre les deux nations est aujourd'hui bien plus faible... Les équipes probables Angleterre (Maillots blancs) : Green - G. Johnson, Terry, King, A. Cole - Lennon, Gerrard (cap), Lampard, J. Cole (ou Barry) - Rooney, Heskey Sélectionneur : Fabio Capello (ITA) Etats-Unis (Maillots bleus) : Howard - Spector, Onyewu, DeMerit, Bocanegra - Dempsey, M. Bradley, Edu (ou Holden), Donovan - Findley (ou Altidore), Buddle Sélectionneur: B. Bradley Arbitre : Carlos Simon (BRA) Capello : «L'Angleterre peut aller en finale» l Le sélectionneur de l'Angleterre Fabio Capello a répété vendredi sa conviction qu'il disposait d'une équipe capable d'«aller en finale du Mondial», qu'elle entame aujourd'hui samedi à Rustenburg (nord) contre les Etats-Unis (groupe C). «J'ai confiance dans cette équipe. On a bien joué en qualifications et dans les matches de préparation. Nous avons une équipe qui peut aller en finale», a déclaré Capello. L'Italien a indiqué connaître son onze de départ mais a précisé ne pas l'avoir communiqué à ses joueurs afin qu'ils restent prêts. Outre le gardien (Rob Green, Joe Hart ou David James avec un avantage pour le premier), la principale incertitude concerne l'utilisation que l'Italien fera de son capitaine Steven Gerrard. Même si le milieu Gareth Barry s'entraîne normalement depuis trois jours, Capello a affirmé qu'il ne le titulariserait pas. Ce qui pourrait conduire à un repositionnement de Gerrard dans l'axe aux côtés de Frank Lampard, un partenariat qui n'a jamais vraiment convaincu. Mais il pourrait aussi choisir de laisser le joueur de Liverpool sur le flanc gauche, position dans laquelle il l'a utilisé dans les phases de qualifications, voire le placer plus haut, derrière l'attaquant Wayne Rooney, comme le réclament de nombreux observateurs anglais. «Je veux que cette équipe affiche sa mentalité anglaise, cet état d'esprit que j'ai vu lors des phases de qualifications», a réclamé Capello qui a concédé qu'il n'était «pas content» après la prestation de ses joueurs lors de leur dernier match de préparation contre une équipe sud-africaine lundi. Capello a par ailleurs indiqué avoir «parlé» avec son attaquant Wayne Rooney pour lui demander de garder son calme: «Il est le seul à avoir joué tous les matches de qualification et il n'a pas eu de problème avec les arbitres. J'espère que nous verrons le même Rooney au Mondial. Il faut faire attention et respecter les arbitres». Scholes voit une victoire de son pays l Le milieu de Manchester United, Paul Scholes, est persuadé que les Three Lions ont les moyens de décrocher la timbale planétaire le 11 juillet prochain en Afrique du Sud.«Pour commencer il faut que tout le monde reste en forme. Ils peuvent gagner si tout va bien. L'équipe dispose de bons joueurs. Ce sera une Coupe du monde très ouverte. Beaucoup d'équipes peuvent gagner et l'Angleterre en fait partie», a déclaré le Cantona roux sur Sky Sports. Bradley encense Rooney l Le sélectionneur de l'équipe des USA, Bob Bradley, a fait part de toute son admiration concernant l'attaquant de l'équipe d'Angleterre, Wayne Rooney. Le technicien américain assure qu'il n'y a pas de «contrat» sur l'attaquant de Manchester United. «J'ai énormément de respect pour Rooney et ce qu'il apporte à l'Angleterre à bien des égards», a déclaré M. Bradley. «Ses efforts, sa compétitivité, son mouvement, son influence sur cette équipe, c'est formidable. Mais nous ne le viserons pas particulièrement» a-t-il ajouté sur la BBC. La défense anglaise peu rassurante l Le forfait de Rio Ferdinand n'a pas arrangé les affaires de Fabio Capello et de l'équipe d'Angleterre. Car la défense des Three Lions reste un vaste chantier. Et pourrait être l'un des points faibles des Anglais durant la Coupe du monde. Depuis la publication de la liste des 30 joueurs puis des 23 retenus pour la Coupe du monde, Fabio Capello a un problème. Auquel s'est ajouté la blessure de Rio Ferdinand, capitaine et pilier des Three Lions, pendant la préparation. Alors comment l'Angleterre, désignée et autoproclamée candidate à la victoire finale, va-t-elle aborder la compétition avec une défense encore bancale ? Car à deux jours de son entrée en lice, l'incertitude demeure sur qui jouera aux côtés de John Terry. Un Ledley King fragile qui ne s'entraîne qu'un jour sur deux pour ainsi dire ou un Jamie Carragher qui est sorti de sa retraite internationale pour la bonne cause ? Dans sa liste sans surprise au départ, le technicien italien a choisi cinq défenseurs centraux. Parmi eux, seuls John Terry et Jamie Carragher ont l'expérience du très haut niveau pour participer régulièrement à la Ligue des Champions. Derrière, on peut ajouter Ledley King. Lorsqu'il est apte, le défenseur de Tottenham est assurément l'un des meilleurs défenseurs centraux du pays. Ensuite, le jeune Michael Dawson (1 sélection) appelé en renfort après le forfait de Rio Ferdinand, et Matthew Upson, joueur qui n'a pas réussi à s'imposer au sein de son club formateur, Arsenal, et qui navigue depuis plusieurs années parmi des clubs de milieux de tableau restent des faire-valoir. Sur les côtés, la situation est plus limpide. A gauche, Ashley Cole est le titulaire indiscutable et peut être remplacé par Stephen Warnock, latéral d'Aston Villa. A droite, Glen Johnson est lui aussi un titulaire indiscutable, mais presque tranquille. Car de son côté, peu de solutions de rechange. Hormis Jamie Carragher. Mais celui-ci est sûrement revenu en sélection avec l'assurance de ne pas jouer sur les côtés. On le voit donc, entre les gardiens souvent décriés et une défense décimée de son meilleur joueur, Fabio Capello n'a plus qu'à prier pour que Gareth Barry revienne à temps. Le milieu de terrain devrait être la sentinelle de sa défense. Quand on connaît l'importance du joueur de Manchester City dans le système mis en place par Capello, la défense des Three Lions aura bien besoin de lui. Réponse dans quarante-huit heures face aux USA. Spector : «Nous n'avons aucune pression» l Le match d'aujourd'hui contre l'Angleterre, favori du Groupe C, sera «le plus facile pour les Etats-Unis», affirme vendredi sur la BBC le défenseur latéral Jonathan Spector, expliquant que ses partenaires n'auront «aucune pression». «C'est notre match le plus facile, car il n'y a aucune pression sur nous pour le gagner. Personne ne s'attend à ce qu'on prenne quoi que ce soit, alors que sur les deux autres matches, il y aura de la pression», selon le défenseur du club anglais de West Ham. «Si nous réussissons à l'emporter, nous gagnerons le droit de chambrer sans se priver la saison prochaine en Angleterre», a-t-il prévenu. «L'équipe est animée d'une confiance tranquille. Aux Etats-Unis, personne n'attend grand-chose. La seule pression, c'est celle que nous nous imposons», a poursuivi le défenseur.