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Nouveaux enjeux et des choix inédits: Le climat, un vrai dilemme
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 14 - 09 - 2009

Dans le cadre du cycle de rencontres ramadanesques organisées par l'IDRH (Institut de Développement des Ressources Humaines), le Professeur Mohamed Senouci, expert international membre du GIEC (Groupe Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat), a donné une conférence intitulée « Enjeux de la conférence de Copenhague (Décembre 2009) sur le climat ». Dès la prise de parole, le conférencier, qui fait partie d'un collège d'experts travaillant pour le compte des Nations unis, a estimé que son intervention à l'IDRH correspond à « un sens du devoir ». Parce que la question du climat actuellement, explique-t-il, ne concerne pas uniquement « un cercle d'initiés » et pose le problème d'un « nouveau modèle social qu'on subira ou on participera à l'élaboration de son architecture ». Se référant à l'actualité immédiate, il qualifiera les derniers incendies d'Athènes et de Californie, l'été au niveau du pourtour de la Méditerranée, comme des signaux forts nous incitant à accorder de l'intérêt pour le climat. Le Professeur Senouci citera la dernière déclaration du SG des Nations unis, le 2 septembre, quand il a constaté de visu l'ampleur de la fonte des glaces en Norvège « le changement climatique s'accélère et le monde fonce vers l'abîme ». La gravité de la situation a poussé Ban Ki-moon à convoquer une conférence des chefs d'Etat sur le Climat pour le 22 septembre prochain et le président américain Obama a été le premier à y répondre favorablement, fait remarquer le conférencier.
Le Pr Senouci indiquera que le réchauffement climatique génère une crise à triple dimension. Presque la moitié de l'humanité, c'est-à-dire 2,6 milliards de personnes, souffre de la pauvreté puisqu'elle est privée de soins et d'éducation. Dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, il est demandé, même à ces populations, de s'inscrire dans une démarche mondiale, consistant à limiter les émissions du gaz de carbone dans l'atmosphère. Autrement dit, on demande à des pays en quête de développement d'ériger des freins à leurs ambitions. Le conférencier rappellera que la question du changement n'est pas une question nouvelle puisque soulevée par Fourrier, un physicien français, en 1824. En 1950, un physicien américain met sur pied un premier observatoire sur le climat et 20 ans après, le modèle des changements climatiques qu'il élaborera est déjà alarmant. « Derrière la question climatique se profile des rapports politiques, des rapports économiques », note le Pr Senouci. Comme illustration, il avancera l'attitude des différentes administrations américaines vis-à-vis de cette question. Cependant, ce qui est nouveau, insistera-t-il, « c'est la rapidité du changement climatique ». Il a fallu à l'humanité 500.000 ans pour connaître un réchauffement de l'ordre de 5 °C.
Avec la cadence observée actuellement, l'humanité peut connaître un changement de la même ampleur en un siècle. Ce qu'il a appelé « l'effet d'intégration » puisque, désormais, toute la planète est concernée par ce phénomène, constitue la seconde nouveauté souligne l'expert international.
La convergence entre la communauté scientifique et la société civile, relevée depuis une trentaine d'années, illustre la troisième nouveauté. Le GIEC, mis en place il y a 20 ans et qui a obtenu le Prix Nobel en 2008, a jusqu'à présent produit quatre rapports. Dans celui de 2007, le GIEC, regroupant 1.200 experts dont une partie des indépendants (désignés par leur pair comme c'est le cas du Pr Senouci Mohamed et non par le gouvernement de leur pays), a jugé que « le changement climatique est plus que probable ». Le conférencier soulignera que la Conférence de Copenhague se basera sur le rapport du GIEC de 2007. Cette rencontre n'est que la quinzième du genre, notera-t-il. Mais ses résolutions risquent d'enterrer celles de Kyoto qui a eu lieu en 1997 et dont les résolutions devaient rentrer en vigueur en 2005 avec une possibilité de report jusqu'au en 2012. Ce qui témoigne des tergiversations des politiques. D'autre part, la conférence de Kyoto exige une réduction d'émission des gaz uniquement de l'ordre de 5 % au moment où, la communauté scientifique réclame une réduction de l'ordre de 50 %. En cas d'absence d'accord entre les pays du Nord et pays du Sud (Chine et Inde), le GIEC prévoit des scénarios catastrophiques. Le premier : le réchauffement de la planète atteindra le seuil de 6° C d'ici la fin du siècle, ce qui se traduira par des catastrophes notamment sur toutes les zones côtières de la planète. Dans ce cadre, Pr. Senouci remarquera que durant tout le vingtième siècle le réchauffement climatique n'a pas dépassé 0.6°C. Pour les scientifiques, la barre de 2°C d'augmentation de la chaleur planétaire est une barre infranchissable. Pour ce, ils préconisent la réduction de la moitié des émissions des gaz de carbone au niveau planétaire d'ici 2050. En attendant, l'humanité doit impérativement réduire ses émissions de carbone de 20 à 40 % d'ici 2020. L'Union européenne s'est engagée pour atteindre l'objectif de 20 % d'ici une décade. Quant à la Chine et les USA, à eux seuls, ils produisent 50 % du carbone libéré dans l'atmosphère, souligne notre expert. Il citera Nicholas Stern, un économiste de renommée mondiale, qui estime que le coût des changements climatiques coûtera 20 % du PIB mondial en cas où aucune décision courageuse n'est prise d'ici 2020. Ce changement coûtera 1 % du PIB mondial en cas où des mesures efficaces sont appliquées dès maintenant. Cependant, remarquera le conférencier, 2 Français sur 3 se sont déclarés hostiles à la taxe sur le carbone proposé par leur gouvernement. Or, estimera-t-il, la question du changement climatique interpelle aussi bien les individus que les gouvernants ou les différentes organisations politiques et sociales. Synthétisant la situation actuelle, il dira que la question du réchauffement climatique est une cause à défendre sur le plan international mais suscite des intérêts à préserver sur le plan local. Juste l'effort d'adaptation que doivent fournir les pays du Sud, il risque de coûter aux pays du Nord quelque 500 milliards de $ par an, indique le conférencier. Désormais, l'humanité se trouve devant des choix inédits, préfigurant un autre mode d'organisation et de fonctionnement social et individuel.
Parmi ces choix, doit-on opter pour la croissance ou la décroissance ? Doit-on songer dès à présent à substituer le nucléaire au pétrole comme source d'énergie ? Doit-on passer à une gouvernance mondiale au lieu et en remplacement des pouvoirs nationaux ? Bref, l'humanité se trouve devant un tournant décisif. Plus grave, son éventail de choix se limite considérablement. Prendra-t-elle conscience et s'engagera-t-elle sérieusement sur la voie du salut ? La Conférence de Copenhague nous fournira les premiers éléments de réponse...


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