La SDC (Société de Distribution de l'électricité et du gaz du Centre), une filiale du groupe Sonelgaz, a entamé mercredi une campagne contre les risques de l'utilisation du gaz naturel, surtout à l'approche de la saison hivernale et les accidents de plus en plus nombreux qui sont enregistrés. En effet, d'après les statistiques, chaque année, le nombre d'incidents liés au gaz augmente et ceci est lié, en premier lieu, à la généralisation de l'utilisation du gaz naturel d'un côté, et de celle de la prolifération d'appareillage souvent non conforme aux normes, d'un autre côté. Ainsi, les risques liés au gaz concernent soit l'explosion soit l'intoxication au gaz carbonique. Pour la première, ce sont les fuites dues à des appareils défectueux ou à un mauvais branchement et qui sont facilement décelées grâce à l'odeur particulière qui s'en dégage. Là, les conseils de sécurité sont clairs : ne rien allumer, ne pas utiliser de téléphone (même portable) et ouvrir les portes et les fenêtres pour aérer. Mais, le second risque est plus grave car il est insidieux : quand une pièce est calfeutrée et qu'on utilise un quelconque moyen de chauffage, les émanations de CO2 prennent petit à petit la place de l'oxygène car ce dernier est consommé sans être remplacé et les être vivants qui se trouvent dans la pièce peuvent mourir sans même s'en rendre compte. Ceci est dû à la grande toxicité du gaz carbonique car, s'il est présent dans l'air ambiant à 0,1 %, il tue en une heure, à 1 %, il tue en 15 mn et à 10 %, c'est la mort immédiate. Et là aussi, c'est l'état des appareils de chauffage ou autre qui est responsable en grande partie des accidents enregistrés. Il y a aussi la sous-estimation des risques et l'imprudence. Certains responsables de la SDC rapportent que des citoyens habitant les Hauts Plateaux, où le froid est beaucoup plus important que près des côtes, des citoyens utilisent des moyens de chauffage archaïques et artisanaux pour lesquels les risques d'explosion sont multipliés par 10, et ils déplorent le fait que ces appareils sont vendus dans les marchés et dans les magasins, au vu et au su de tous. En parlant d'appareils, il est recommandé de n'en acheter que ceux conformes aux normes de sécurité, mais où les trouver et qui peut certifier qu'ils ne soient pas contrefaits ? En effet, tout le monde sait que le marché algérien est envahi par des appareils contrefaits, pressentant des risques réels lors de leur utilisation, mais personne ne peut assurer si tel appareil est contrefait ou pas. Même les réparateurs et les installateurs ne font pas leur travail convenablement car, rares sont ceux qui ont l'agrément de la Sonelgaz ou qui ont reçu une formation pour les dépannages des appareils électriques et à gaz. Enfin, et concernant la campagne de sensibilisation en elle-même, le directeur de la SDC de Blida, M. Mazri, affirme qu'elle sera faite essentiellement dans les établissements scolaires, dans les centres de formation professionnelle, dans les classes d'alphabétisation, ceci pour toucher les enfants qui sont un vecteur très important pour la circulation de l'information, et les classes d'alphabétisation pour arriver à toucher la femme au foyer, la principale utilisatrice des appareils électriques et à gaz. Outre cela, des flayers seront distribués avec les factures d'électricité et de gaz, des affiches seront collées dans les lieux publics (bureaux de poste, APC, etc...) et comporteront les conseils d'utilisation des différents appareils ainsi que les moyens de se prémunir des risques liés au gaz.
