Ce qui était à craindre cette année au niveau de La Mecque ne s'est pas passé de l'aveu même des officiels saoudiens qui ont affirmé qu'aucune propagation majeure de la grippe porcine n'a été recensée parmi les 2,3 millions de hadjis, dont 1,6 million d'étrangers parmi lesquels 35.825 Algériens. «Ça a été un hadj en toute sécurité», a déclaré en tout début de semaine Habib Zine El-Abidine, responsable d'une commission en charge des infrastructures des lieux saints de La Mecque. Toujours selon un communiqué du ministère saoudien de la Santé, «seuls cinq cas mortels» ont été recensés, dont le dernier concernant un fidèle pakistanais de 70 ans qui était déjà atteint de «pathologies lourdes». Le porte-parole du ministère, Khaled Marghlani, a précisé que jusqu'à jeudi, seuls 57 cas d'infection avérés au virus A/H1N1 de la maladie et 20 cas suspects avaient été enregistrés. Au-delà de ces statistiques, c'est un peu la position officielle de l'Algérie qui se retrouve renforcée puisque Alger avait persisté et signé dans sa position initiale vis-à-vis de la omra et du pèlerinage vers les Lieux saints. En effet, le directeur général de l'Office national du hadj et de la omra (OHO), Cheikh Barbara, avait, à l'époque, confirmé l'éligibilité de tout Algérien au pèlerinage à La Mecque, hormis ceux atteints de maladies chroniques à l'exemple des insuffisants rénaux. Revenant sur les recommandations de la réunion extraordinaire des pays du Moyen-Orient de l'Organisation mondiale de la santé et des ministres arabes de la Santé qui s'était tenue en Egypte, le premier responsable de l'OHO les avait de nouveau fustigées en affirmant qu'il serait injuste de priver ainsi des Algériens ou d'autres de se rendre à La Mecque alors qu'ils jouissent d'une bonne santé. Pour rappel, la rencontre du Caire avait tranché sur l'interdiction du pèlerinage à toute personne dont l'âge est inférieur à 12 ans et supérieur à 65 ans. Dans une déclaration à la chaîne Une, Cheikh Barbara a affirmé en substance que les 35.825 pèlerins algériens, en hausse de 400 hadjis par rapport au contingent de l'année dernière, sont en bonne santé. Quant aux décès, le chef de la délégation algérienne précisera qu'ils sont au nombre de 8, 6 à La Mecque et 2 à Médine dont une émigrée en France. Un chiffre loin des 23 cas de décès enregistrés l'année dernière à pareille époque, selon Cheikh Barbara. Concernant le taux d'invalides, le président de l'OHO dira qu'il a atteint les 56%, parmi les 65-85 ans, en hausse par rapport aux chiffres de l'année passée. Une conséquence directe de la décision d'Alger de ne pas se soumettre aux recommandations du Caire. Pour le retour, la date du 2 décembre, soit mercredi prochain, a été arrêtée pour les premiers groupes de pèlerins, à partir de La Mecque ou de Médine, et les voyages devront se poursuivre jusqu'au 25 du même mois. Pour rappel, le gouvernement a décidé d'envoyer une délégation médicale forte de 120 professionnels de la santé pour encadrer et prendre en charge les hadjis nationaux.
