Pour le moment, au moins cinq candidats mènent campagne pour briguer le poste de sénateur alloué à la wilaya d'Oran. Le scrutin est prévu pour la fin du mois de décembre. Quatre de ces cinq candidats appartiennent à des formations politiques siégeant dans les assemblées élues des communes et à l'APW. Il s'agit de M. Hadjoudj, l'actuel président de cette instance, issu des primaires organisées le 14 novembre dernier et qui représentera le parti FLN. Cependant, on affirme ça et là qu'un autre candidat, élu lui aussi sous la bannière du même parti, envisage de passer outre les résultats des primaires et compte tenter sa chance dans cette course pour le poste de sénateur. Il s'agit de Tayeb Mehiaoui, un opérateur économique, représentant local de la marque Peugeot. Chacun de ces deux candidats dispose de ses appuis et de ses partisans parmi les grands électeurs de l'ex-parti unique. Des militants de cette formation craignent la dispersion des voix et, par conséquent, de laisser passer l'occasion de s'adjuger le poste dans la haute chambre à un autre parti. D'autant que celui dont le siège est actuellement en jeu appartient au FLN. Donc, comme c'était prévisible depuis longtemps, le FLN démontre une fois encore qu'il n'a pas retrouvé l'unité de ses rangs. Le troisième candidat, partisan lui aussi, est le représentant du RND. Il s'agit de Naït Bahloul Abdelaziz, qui a gagné haut la main l'épreuve des primaires au sein de son parti. Apparemment, la formation de l'actuel Premier ministre va entamer les sénatoriales dans la discipline et le respect des instructions du chef de parti. Son candidat, cadre de l'ANSEJ (emploi des jeunes), est présenté par les observateurs de la vie politique locale comme candidat disposant de toutes les chances de succès dans les prochaines sénatoriales. Il dispose d'énormément de sympathies au sein des élus jeunes appartenant au FLN. On n'exclut pas l'hypothèse de voir cette catégorie ou une partie d'entre elle accorder son vote à ce candidat indépendamment des couleurs partisanes. Le quatrième candidat, jugé comme outsider, appartient au FNA. Les mêmes observateurs estiment qu'il ne nourrit pas le dessein de gagner ce scrutin. On ajoute qu'il assume plutôt le rôle de trouble-fête et qu'il est au centre d'enjeux qui le dépassent. Sa candidature permet à certains cadres de son parti de contracter des alliances d'une autre nature, ajoute-t-on. En dehors de ces quatre candidats, un cinquième se présente en tant qu'indépendant. Il s'agit de Kacha, l'actuel P/APC de la commune de Sidi Chahmi. Soulignons qu'il a été élu à ce poste en tant que tel, c'est-à-dire en l'absence de tout parrainage partisan. D'ailleurs, il n'est pas à son premier mandat, rappelle-t-on. Ancien DEC au niveau de cette commune, ce candidat a fait son petit bonhomme de chemin au sein du FLN, avant de tenter l'expérience de l'indépendance. Lui aussi bénéficie d'un capital de sympathie au sein des élus de son ex-parti et des autres formations politiques disposant d'élus siégeant dans les assemblées communales et de wilaya. Son succès, selon certains, ne serait pas une surprise. On lui reconnaît au moins son ancrage populaire. Président d'une petite équipe de football, il fait le déplacement avec ses poulains, avance-t-on comme argument de cet ancrage au sein de sa commune. A quatre semaines de la tenue de ces élections, chacun des prétendants au poste de sénateur mène sa campagne à sa manière et essaye de s'assurer de la loyauté du maximum de grands électeurs. On ne dispose pas d'indications sur les intentions de vote des autres élus appartenant aux autres formations politiques, notamment ceux du MSP. L'instrumentalisation tous azimuts des considérations extra-politiques bat son plein. A commencer par l'achat des voix ou le recours à la fibre tribale.
