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Y-en-a marre !
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 15 - 04 - 2010

«-Père, je suis tombé de cheval », dit un jeune homme.
«-Mon fils, c'est toi qui es mal monté », lui rétorque son père. (Sagesse algérienne)
« Il faut que les actes médicaux soient dépénalisés et que la responsabilité en matière d'exercice médical soit plutôt pécuniaire et non pénale.» déclare le ministre de la Santé, de la Population, mais aussi de la Réforme hospitalière. « Les magistrats des tribunaux et cours de justice se trompent souvent dans l'établissement de la faute médicale », appuie le ministre de la Justice, mais aussi garde des Sceaux, en guise de réponse. On est tenté de croire que le débat devient sérieux et que l'acte médical va bénéficier d'une attention particulière pour le peuple d'en-bas, celui qui n'a aucune possibilité d'accéder à une prise en charge à l'étranger. Aucune. On pourrait croire que la santé du citoyen intéresse vraiment les pouvoirs publics, au point de prévoir des sanctions sévères en cas de manquement à l'éthique professionnelle des médecins.
On pourrait croire tout cela si ce n'est que certains hôpitaux ont réussi à transformer quelques-uns de leurs services en mouroirs depuis la décision de rendre les soins gratuits et bénéficiant à une large couche de ce qui sert de population à ce pays.
Il n'en est rien et il suffit de juste revisiter l'Histoire de certains services pour conclure à une mascarade de plus. Une de plus.
- 1966 Une année ni bonne ni mauvaise, nous sommes au mois d'avril et en l'an I du coup d'Etat venu réajuster une révolution sacralisée pour les besoins du silence. Un adolescent est admis dans un service de cardiologie pour y être traité d'un R.A.A. Oran brille sous le soleil. Au bureau des admissions, un homme en costume traditionnel colonial, cravate de rigueur et chemise blanche, rasé de près, les chaussures cirées, accueille les familles des patients, un sourire égayant son visage. Il traite les dossiers à l'aide d'un stylo «bic», avant de délivrer un billet de salle pour officialiser l'hospitalisation. Les murs sont propres, le parterre est propre et Mers El-Kébir est encore une base militaire française. Les arbres sont taillés, les fleurs poussent lentement dans quelques carrés qui leur sont réservés. Au pavillon des maladies cardiaques, les bonnes sœurs sillonnent les couloirs à la recherche de la moindre poussière. Le professeur est un coopérant d'un pays ami, la Tchécoslovaquie, grand, blanc, propre, un stéthoscope accroché à son cou, une pépinière d'infirmiers et d'infirmières, dont des françaises, tout le temps à ses côtés. Les pays frères n'étaient en mesure de nous envoyer que des enseignants de langue. La literie est fournie par la santé publique et les pyjamas bleus aussi. Le personnel porte des tenues de couleurs différentes et l'on reconnaît la fonction de chacun à la couleur de son tablier et de son bonnet.
Les soins ne sont pas gratuits mais le système de prise en charge fait qu'en présentant sa carte d'assuré social, on ne paie que vingt pour cent de la facture à la sortie de l'hôpital, une fois guéri.
La faculté de médecine d'Alger, au prestige historiquement reconnu, formait les futurs médecins algériens qui allaient prendre la relève. Une odeur de parfum envahissait les salles où les malades alités attendaient leur remise en état. L'adolescent se remet à marcher et rejoint sa famille et son école quelques jours plus tard.
- 2010 Une année mauvaise. Nous sommes à une semaine de la tenue du GNL 16, 44 avrils plus loin. D'autres coups d'Etat ont eu lieu entre-temps. Des vrais, des scientifiques, des faux, des coups bas et les mêmes gouvernants qui ont traversé deux millénaires sans rougir, sans changer la construction de leurs phrases décomposées. L'adolescent hospitalisé est un monsieur âgé et son épouse est menacée de toute part, comme tout le monde, mais ce soir-là un infarctus tape à la porte. Au bureau des admissions, un homme à la barbe contradictoirement biométrique accueille les parents des patients. Son costume traditionnel reflète ostentatoirement sa foi en une religion qui a divisé plus qu'elle n'a uni. Au mur sont accrochées des notes de service grossièrement signées, pour indiquer aux pauvres les dossiers volumineux à fournir pour leur prise en charge. Mais les pauvres ne savent plus lire. Même les pauvres ont changé. La faculté de médecine d'Alger a fait des petits dans chaque coin de ce vaste pays et la formation exige que les meilleurs bacheliers s'y rendent.
Un atout, sauf qu'on ne leur apprend plus que l'humanité est à la base de tout. Sauf que notre humanité nous a quittés à force de la confondre avec le statut. Les blouses sont toutes blanches sans permettre de distinction entre les différentes catégories de personnel. Les bonnets ont laissé place aux foulards, ou aux têtes nues dehors comme dedans. Le même pavillon de cardiologie est sale. Les toilettes sont sales et dégagent une odeur de pourriture avec une poubelle dégoulinant de sauces diverses, l'eau fuit de partout.
Mers El-Kébir a été récupérée comme dernier acte de souveraineté territoriale. Nous sommes actuellement tous souverains. Des gardiens interdisent de temps en temps et selon le faciès l'accès au pavillon par application d'une loi non écrite. Les gardes-malades sont plus nombreux que les malades. Un soir, un homme a eu mal, très mal. Douleurs insupportables. Personne pour le secourir. Une infirmière, interpellée par l'épouse malade de l'ex-adolescent, frappe à la porte de cette dernière qui dort tranquillement dans la chambre de la permanence. En permanence, elles dorment le soir. Colère et menace envers l'épouse menacée par un infarctus. La résidente de garde, parvenue à ce statut par la grâce d'une sélection bachelière, arrive bien plus tard. Colère et menace envers les malades qui tentent de se rebeller. Elle fait appel aux services de sécurité pour calmer le troupeau. Il se tait comme tout le monde dans le pays souverain. L'homme souffrant décède comme s'il n'avait jamais existé un court instant plus tard. Pleurs de ses enfants à l'aube de cette misérable journée. Colère de l'épouse de l'ex-adolescent. La presse est mise à contribution pour dénoncer. La presse se tait à son tour ou alors trouve que la question ne mérite pas une attention particulière. D'autres mourront de la même façon dans leurs solitudes parce qu'une infirmière dort le soir de sa permanence et qu'une résidente confond hôpital et commissariat de police.
En conclusion : ni le ministre de la Justice, ni encore moins celui de la Santé publique n'ont compris le fond du problème ou alors font semblant dans le pays où tout le monde se tait. Ont-ils passé seulement une nuit à l'hôpital, dans un service de cardiologie ? Encore faut-il qu'ils aient un cœur.


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