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CANNES: La presse francaise soutient Rachid Bouchareb, mais pas son film
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 23 - 05 - 2010

Si près des étoiles, la nuit s'écoulait belle et douce dans la sublime terrasse de l'hôtel de luxe où se déroulait la fête du film «Hors-la-loi» de Rachid Bouchareb. Les polémiques et les tensions sont déjà oubliées, le film a été applaudi à sa présentation officielle et les messages qui arrivent à Mme Zehira Yahi, chef de cabinet du ministère de la Culture - à la tête de la délégation algérienne venue à Cannes défendre le film - sont tous rassurants : la projection du film à Alger, le même jour à El-Mouggar, a eu lieu dans de bonnes conditions et les journalistes sont ressortis du film satisfaits.
Place à la fête donc : la baie de Cannes à nos pieds, l'Algérie dans notre cœur et le champagne à notre portée, on pouvait chanter «Douce France, cher pays de nos souffrances» en déambulant parmi les convives. Jamel Debbouze n'est pas venu, Roschdy Zem et Sami Bouadjila ont fait acte de présence avant de s'éclipser vers d'autres fêtes, mais Rachid Bouchareb, accompagné de sa maman «enfoularée», est resté tard, et ne parlait déjà plus que de son prochain film, une comédie qui sera tournée à Hollywood. De nouveaux visages algériens illuminaient cette fête, des jeunes qui veulent faire du cinéma, certains pétillant de malice et d'intelligence. Cela nous change des vieux fonctionnaires du défunt cinéma gouvernemental qui reviennent toujours à Cannes avec femmes et enfants, mais toujours sans film et sans honte.
A propos du film de Rachid Bouchareb, même si les avis divergent, tout le monde se retrouve pour dire que la polémique déclenchée par les nostalgiques de l'Algérie coloniale a eu quelques heureuses conséquences. En effet, sans cette polémique, nul doute que «Hors-la-loi» aurait sans doute eu quelques problèmes en Algérie. Il y a quelques scènes qui montrent la violence des militants du FLN qui, sans la polémique française, auraient eu sans doute beaucoup de mal à passer chez nos gardiens de l'Histoire officielle.
Le quotidien Le Monde, à travers un article de Jean-Luc Douin, a raison à cet effet de rappeler que c'est au «goût du cinoche populaire, cette dévotion à une mythologie du flingue et des cabarets louches qu'il faut juger «hors la loi», avant de préciser le refus du film de faire la moindre concession au terrorisme, y compris celui des nationalistes du FLN.
«Personnage central, le dogmatique Abdelkader est montré comme un homme dont l'humanité et le sens de la justice sont dépassés par une radicalité sauvage et glaçante. La manière dont il liquide un Algérien préférant le combat démocratique est de nature à dissiper le doute sur le militantisme de Bouchareb. Comme ces pleurs de Messaoud, dont les mains tremblent d'avoir tant tué, «y compris des compatriotes», note le critique du quotidien Libération. Le quotidien de gauche libérale consacre sa une et ses pages d'ouverture à la polémique autour du film. Dans son éditorial, le directeur Laurent Joffrin fustige les nostalgiques de «l'Algérie de Papa» qui contestent encore aujourd'hui que «la colonisation de l'Algérie par la violence ne reposait sur aucune légitimité». Dans un entretien avec le quotidien, l'historien Benjamin Stora parle de «régression mémorielle», rappelant qu'en 1975, «Chronique des années de braise» avait obtenu une palme d'or sans susciter aucune protestation. Ce qui n'empêche pas par ailleurs le chef du service cinéma de Libération, Didier Péron, d'être extrêmement sévère avec le film. Sous le titre «Une saga sans souffle», le critique écrit : «Si l'on aime un tant soit peu le cinéma dans ce qu'il a de vivant et d'énigmatique, il est difficile d'adhérer aux 2h11 d'académisme vernissé du «Hors-la-loi» de Bouchareb.
Pour Jean-Luc Wachtausen du Figaro, Rachid Bouchareb ne donne pas les éclairages historiques nécessaires à la compréhension des événements relatés dans le scénario. C'est un film «bancal et manichéen», tranche le quotidien de droite.
Le quotidien populaire Le Parisien note qu'en matière de fresque, Rachid Bouchareb possède un savoir-faire indéniable. «Mais ce formatage façon Hollywood a son revers, car si on ne s'ennuie pas à ce «Hors-la-loi», on n'est jamais franchement emporté non plus».
Pour le reste et pour aller très vite, l'Humanité, organe du Parti communiste français, a adoré le film, mais pas La Croix, pas les Cahiers du cinéma, pas le Nouvel Observateur.
Sauf surprise de magnitude 8 à l'échelle de Richter, «Hors-la-loi», hormis la palme du buzz, ne devrait recevoir aucun des prix qui seront décernés ce soir par le jury présidé par Tim Burton avant la clôture de la 63e édition de Festival de Cannes.
On termine donc par la figure imposée des pronostics...
• Notre Palme d'or va à l'émouvant «Another Year» du Britannique Mike Leigh, qui l'avait déjà décrochée pour «Secrets et mensonges» en 1996. Mike Leigh réinvente le cinéma social, sans excès ni fioriture, mais avec poésie. Dans de film, il décrit le quotidien d'individus de la classe moyenne qui, à l'orée de la vieillesse, affrontent la solitude et l'approche de la mort.
• Notre grand prix du Festival a deux films qui secouent les conformismes : le très habité «Des Hommes et des Dieux» de Xavier Beauvois, qui redonne vie aux moines de Thibirine assassinés, et le très déroutant «Biutiful» du Mexicain Alejandro Gonzales Inarritu, brûlot social tourné dans les bas-fonds de Barcelone où vient s'échouer la misère du tiers-monde.
• Meilleur acteur : Javier Bardem dans «Biutiful» justement.
• Meilleure actrice : Imelda Staunton, grande figure du cinéma britannique, très grande comédienne dans «Another Year» de Mike Leigh.
• Prix de la mise en scène, de la poésie et du cœur : «Un homme qui crie», du Tchadien Mahamat-Saleh Haroun, qui marque cette année à Cannes le retour symbolique d'un continent à la dérive.


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