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Une histoire d'ascenseur
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 09 - 06 - 2010

Cela faisait plusieurs mois que le dit appareil manifestait quelques signes de fatigue. Capricieux, il lui arrivait de se mettre soudain à l'arrêt un vendredi soir à minuit, à l'heure où les fêtards raisonnables rentrent chez eux. En tendant un peu l'oreille à travers les cloisons, on pouvait même entendre les appels quelque peu angoissés des malheureux qui étaient coincés. Un samedi après-midi ce furent trois ou quatre jeunes que les dérèglements de la machinerie empêchèrent d'assister à un meeting de l'UMP. Parfois, les pannes ont du bon…
Puis vint le tour d'un père et de ses deux enfants. Un peu fantasque, ce paternel, qui a eu l'idée, allez savoir pourquoi, de sauter à pieds joints à l'intérieur de la cabine en chantant qui ne saute pas n'est pas du Barça. Il paraît que l'appareil a oscillé puis s'est arrêté brutalement entre deux étages. L'adulte s'est d'abord fait gronder par les deux minots mais il a très vite repris le dessus. Organisation de jeux en attendant l'arrivée, quatre-vingt dix minutes plus tard, du réparateur. Quelle est la capitale de la Nouvelle-Zélande ? Celui qui trouve aura droit à une glace ; Citez-moi trois pays frontaliers de l'Autriche.
Ouvrons une parenthèse. Voilà un beau gag de caméra invisible, non ? Scénario. D'abord, s'arranger, un lundi matin, pour entrer dans l'une de ces grandes tours aux milliers de bureaux. Ensuite, prendre l'ascenseur en compagnie d'un tas de gens pressés, au visage déjà fermé en raison de ce qui les attend comme misères et stress. Se placer au milieu de la cabine et sauter en hurlant qui ne saute pas n'est pas un bon français ou bien encore qui ne saute pas n'est pas un bon employé. Blocage de l'appareil garanti. Que se passera-t-il ensuite ? Coups de colère, angoisse, protestations ahuries. Mais vous ne vous rendez pas compte, mon «n plus trois» attend ma présentation powerpoint. J'y ai passé tout le week-end ! Et moi, dira l'autre, j'ai une conf-call dans cinq minutes avec Singapour. Vous allez me le payer. Certes, l'auteur de la provocation devra vivre un grand moment de solitude – et peut-être même aura-t-il droit à des poursuites pénales - mais le gag en vaudra la peine. Fin de la parenthèse et revenons au père immature.
Dans ce genre de situation, il y a toujours une bonne âme qui sort de chez elle pour prendre régulièrement des nouvelles des prisonniers quand d'autres préfèrent faire la sieste ou regarder la télévision. Et cette personne généreuse doit savoir rassurer et, surtout, ne pas aggraver la panique voire ne pas la créer. Dire par exemple «Ça va ? Personne n'a soif ? Personne n'a envie d'aller au petit coin», c'est prendre le risque de déclencher des envies que, jusque-là, l'animateur du jeu des capitales pensait avoir réussi à contenir.
Quelques jours après la bêtise du père, vint le tour d'une grand-mère d'être bloquée. L'enquête n'a rien certifié jusqu'à présent mais il semble établi qu'elle n'a pas sautillé en chantant qui ne saute pas n'est pas de La Marsa. A peine sait-on qu'elle a un peu exagéré la vérité lors de sa conversation avec le centre de dépannage en prétendant être claustrophobe. Il est vrai que ce genre d'affirmation oblige le technicien à faire plus vite car, en règle générale, le temps d'attente varie de trente minutes à trois bonnes heures.
Et c'est le moment d'injecter un peu de «sériosité» dans cette chronique (le mot «sériosité» n'existe pas mais il est temps que l'Académie française l'accepte). Dans la ville de Paris et ses banlieues, il y a deux business qui concernent les ascenseurs. Le premier est celui du dépannage. En raison des obligations de garantie, il coûte de l'argent aux constructeurs d'autant plus que le parc est vieillissant (je sais, les Algérois s'en contenteraient) et que les pannes augmentent à vitesse exponentielle. Le second, celui de la rénovation et de la modernisation, est bien plus rentable. Résultat, les ascensoristes (si, si, ce mot existe) préfèrent privilégier cette activité quitte à délaisser les dépannages. Et c'est ainsi que la dame du premier – celle qui ne supporte pas qu'on monte en même temps qu'elle dans la cabine - est restée bloquée pendant deux heures un dimanche soir. Vous me direz qu'elle aurait pu prendre l'escalier mais elle est comme tout le monde : elle paye des charges sur cet ascenseur donc elle ne voit pas pourquoi elle ne s'en servirait pas.
Mais un jour, voilà qu'une affichette annonce la prochaine rénovation. Un mois et demi de travaux. Quarante-cinq jours d'escaliers obligatoires, paniers remplis ou pas, valises ou pas. On se dit, tant mieux. La modernité arrive. On plaisante. Le nouvel appareil aura-t-il une connexion internet ? Un port USB ? Un locataire est plus circonspect. C'est des Roumains qui feront le chantier, prévient-il. Je vais les avoir à l'œil. On sourit, un peu gêné. Mais, très vite, on réalise qu'il n'a pas tout à fait tort. Exemple. Samedi matin, huit heures. La perceuse à percussion réveille l'immeuble. Vient ensuite un fracas métallique, des coups de marteaux, une échelle en aluminium qui racle le sol. Puis, le silence. Il n'est que neuf heures mais les deux ouvriers sont déjà repartis. Vers d'autres chantiers, sûrement. On les reverra mardi matin, puis jeudi et ils seront de retour le samedi d'après, toujours aussi matinaux avant de disparaître illico.
Le chantier s'allonge, dure. Deux mois. Deux mois et demi. Les travaux sont enfin terminés, du moins c'est ce qui est dit. Rien de changé ou si peu. L'appareil a un bel écran et une voix féminine qui annoncent les étages. Mais le lendemain de sa mise en service, une nounou et un bébé de quelques mois restent bloqués deux heures. Et c'est reparti. Mise à l'arrêt, travaux épisodiques. Remise en marche. Nouvelles pannes. On se prend alors à consulter l'horoscope avant d'aller faire ses courses. Au bout du compte, on se dit vive l'escalier. Tiens, d'ailleurs, on s'y habitue très vite. Mais il y a ces charges que l'on paye. Et puis, être isolé du monde pendant quelques heures a du bon même si c'est dans une cabine d'un mètre carré sans accès à l'internet…
P.S : Monsieur le Rédacteur en Chef, je vous prie de bien vouloir excuser l'envoi tardif de cette chronique mais j'étais dans l'ascenseur avec un voisin lorsque cet abruti s'est mis à bondir en hurlant qui ne saute pas n'est pas Oranais.


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