L'annonce faite en dernière minute par le tout nouveau ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, Saïd Barkat, de renvoyer la remise des chèques qui devait remplacer le couffin du Ramadhan à l'année prochaine, a mis en alerte les autorités locales à Oran. Les 26 communes de la wilaya et la Direction de l'action sociale (DAS) se sont lancées dans une véritable course contre la montre pour préparer cette année dans des conditions optimales l'opération du couffin du Ramadhan. La tâche ne s'annonce pas de tout repos pour les services concernés qui ne disposent désormais que de quelques semaines pour surmonter les différentes procédures administratives et en particulier le code des marchés. Les garde-fous mis en place par les pouvoirs publics pour lutter contre la corruption et les marchés de gré à gré donnent du tournis aux services concernés. La commune d'Oran s'est montrée cette année plus prévoyante en procédant au lancement, au début du mois de juin en cours, d'un avis d'appel d'offres pour sélectionner un ou plusieurs fournisseurs. Mais en dépit de toutes ces précautions, la distribution du couffin risque de traîner. «Nous avons ficelé le dossier de cette opération depuis plusieurs semaines. Les procédures administratives prennent cependant énormément de temps. Nous espérons être prêts avec le début du mois sacré», confie une source autorisée de la commune d'Oran. Outre l'aspect purement technique de cette opération, les services concernés à l'APC sont à pied d'œuvre pour assainir les listes des bénéficiaires. Plus de 1.500 indus bénéficiaires ont été écartés récemment par les services concernés suite à des enquêtes sur le terrain. Ces indus bénéficiaires ne remplissaient pas les conditions ouvrant droit au filet social, soit parce qu'ils ne sont pas soutiens de famille, disposent déjà d'une ressource financière, ont changé de résidence ou simplement parce que ce sont des personnes décédées. Les douze secteurs urbains ont été instruits pour mener des contrôles plus rigoureux des listes des familles démunies de la ville pour barrer la route aux indus bénéficiaires. Les enquêtes ont permis de recenser près de 7.000 familles nécessiteuses à Oran. L'APC a consacré, lors de l'adoption du budget primitif de la commune, 2,2 milliards de centimes pour le couffin du Ramadhan. Les services concernés ont aussi revu à la hausse le montant du couffin qui est passé cette année à 4.000 dinars au lieu de 3.000 l'année dernière, conformément aux instructions du ministère de la Solidarité et de la Famille. Le couffin comprendra des produits alimentaires de base : semoule, farine, sucre, café, riz, légumes secs, huile de table, lait en poudre et autres. La Direction de l'action sociale se prépare, de son côté, à la distribution du couffin du Ramadhan. Elle a ainsi alloué une enveloppe budgétaire de quatre (4) milliards de centimes pour cette aide. La DAS s'est également lancée dans la chasse aux indus bénéficiaires pour prévenir les inévitables polémiques et tracasseries récurrentes qui ne manquent pas de suivre la distribution du couffin de Ramadhan à Oran. Des commissions ad-hoc ont été installées dans les 26 communes de la wilaya pour assainir les listes et ont pour mission le recensement et l'inscription des familles en difficulté. Il est à noter que l'année passée, 75.000 couffins ou kits alimentaires ont été distribués par la DAS et 60.000 familles recensées.
