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Septembre 2010: les ruines du «Grand Moyen-Orient»
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 02 - 09 - 2010

C'était le projet phare de George Bush. Au résultat pour son successeur, deux échecs en Irak et en Afghanistan et l'éternel conflit israélo-palestinien qui dure toujours Le Grand Moyen Orient constituait l'un des projets stratégiques des néoconservateurs américains. Comme le note le site Wikipedia, Georges Bush l'avait une 1ère fois évoqué sur l'appellation de «remodelage du Grand Moyen-Orient» le 26 février 2003 devant une réunion de néoconservateurs de l'American Enterprise Institute (AEI).
Le projet fut élargi progressivement à 27 pays, allant de la Mauritanie à l'Afghanistan.
Lors de son discours sur l'état de l'Union du 24 janvier 2004, George Bush déclara : « Tant que le Moyen-Orient restera un lieu de tyrannie, de désespoir et de colère, il continuera de produire des hommes et des mouvements qui menacent la sécurité des Etats-Unis et de nos amis. Aussi, l'Amérique poursuit-elle une stratégie avancée de liberté dans le Grand Moyen-Orient ».
Le « remodelage » de cette vaste zone, très hétérogène tant sur le plan social, économique, ethnique qu'historique, avait surpris les observateurs de l'époque. Le seul trait commun du vaste ensemble défini par Washington, était une continuité non pas géographique mais bien religieuse : l'appartenance à l'Islam. Le second constat qui sautait aux yeux est que cette zone constitue, et de loin, la principale réserve pétrolière de la planète. Les outils de ce « remodelage » restaient imprécis, mélange d'interventions militaires déjà en cours (Afghanistan - 2001-, Irak -2003- ), de pressions économiques directes ou indirectes (avec notamment une montée en puissance des firmes américaines), d'interventions de tous genres sur les gouvernements de la zone et des appels aussi verbeux que confus à un « renouvellement » de la démocratie. Curieusement, cette ambitieuse construction, pour le moins très idéologique, reçut le soutien, parfois peu enthousiaste, des autres puissances occidentales notamment européennes qui cosignèrent le « Partenariat pour le progrès et un avenir commun avec le Moyen-Orient élargi et l'Afrique du Nord » lors du sommet du G8 à Sea Island en juin 2004, sommet où furent également présents les représentants de l'Algérie, de l'Afghanistan, de Bahreïn, du Yémen, de la Jordanie et de la Turquie. Côté militaire, le projet fut à nouveau examiné lors du sommet de l'OTAN des 28 et 29 juin 2004 à Istanbul.
«Gendarmes du monde»
A posteriori, on peut s'étonner du manque de lucidité des partenaires et alliés des Etats-Unis. Les chances d'aboutir étaient faibles d'emblée et par ce projet pharaonique et incertain, les Etats-Unis souhaitaient surtout redevenir, et de façon fortement démonstrative, les « gendarmes du monde », tâche qui leur serait naturellement attribuée au nom des « valeurs » de cette grande démocratie et de son poids de 1ère économie mondiale.
Un tel projet, bâti en partie sur le concept fumeux du « choc des civilisations », avait une forte connotation impériale. Toutefois, derrière l'outrance des discours, les repositions du gouvernement américain à l'aube du troisième millénaire, avaient des soubassements très concrets. Dans les années 90, avec la chute de l'URSS et du bloc communiste, les Etats-Unis, gagnants définitifs de la Guerre froide sont passées faute de concurrents, au statut envié de seule superpuissance mondiale. Dans le même temps, victoire remarquable, le capitalisme anglo-saxon a réussi à convaincre la planète entière, Chine comprise, que le seul modèle économique viable était celui d'un libéralisme économique hyper-financiarisé et mondialisé. Dans ce domaine, les enjeux étaient de taille, la dette des Etats-Unis (20% de la production mondiale) est égale à la moitié de la dette mondiale. A l'inverse, son budget militaire est égal à la somme des budgets militaires des autres états de la planète.
Il ne fallait pas être grand clerc pour comprendre que la seconde caractéristique permettait de compenser la 1ère faiblesse. Dans cette perspective, le contrôle politico-militaire de la 1ére réserve mondiale de pétrole constituait en enjeu de taille.
Enfin, un élément conjoncturel a précipité les évènements. L'attaque des Twin Towers, le 11 septembre 2001 a frappé de stupeur l'opinion publique américaine. Davantage même que l'attaque japonaise sur Pearl Harbour en 1942, alors que les pertes étaient équivalentes : 3000 civils à New York contre 2400 militaires tués à Hawaï. Mais l'opération terroriste terrible, soudaine, inattendue contre le Word Trade Center visait une cible au cœur même des Etats-Unis, alors que l'opération japonaise ne faisait que confirmer la montée des tensions de l'époque entre les deux grands pays pour le contrôle du Pacifique. Revendiqué par Al Qaida, cet attentat de masse, dans un contexte de montée impétueuse d'un islamisme ultra-radical violent, n'a pu que favoriser pendant les dix dernières années une surenchère militaire de la part des Etats-Unis, longtemps soutenue par leur opinion publique. De cette décennie de conflits, que reste-il ? Beaucoup de ruines et peu de solutions.
Afghanistan :les talibans mettent la pression
Après deux mandats calamiteux de Georges Bush junior, le peuple américain en a tiré lui-même les leçons. Il a élu un démocrate, Barak Obama, 1er Président afro-américain, bien décidé à nettoyer les bévues de son prédécesseur. Mais la tâche n'est pas aisée et les solutions proposées soulignent fortement la difficulté de sortir des errements passés.
En Afghanistan, on a assisté ces derniers mois à un curieux déballage de positions divergentes au sein même de la haute hiérarchie militaire américaine. Personne ne croit à une victoire mais certains veulent dégager le contingent dans les meilleurs délais, d'autres souhaitent partir, la tête haute, après un dernier baroud. Obama a tranché, il va réaffecter 30 000 GI'S dans les prochains mois. Dans les faits, après neuf ans de guerre et malgré un contingent de 113 000 personnes, les Etats-Unis et leurs alliés, ne contrôlent guère le pays limitant leur influence sûre à la capitale, Kaboul, où un gouvernement d'opportunité est mené par le président Hamid Karzai. Ce dirigeant nommé par les Etats-Unis, tente aujourd'hui de prendre ses distances avec celles-ci, proposant l'ouverture d'une négociation avec les talibans, les ennemis de toujours, issus de l'ethnie majoritaire du pays, les Pachtounes. Les récentes révélations de documents internes à l'armée américaine sur le Net prouvent une fois de plus que les talibans sont très proches d'importantes fractions de l'armée pakistanaise, dont le gouvernement se réclame comme l'un des meilleurs alliés des Etats-Unis ! Les talibans repoussent d'ailleurs du pied les propositions d'apaisement de Karzai. Ils sont persuadés et ils n'ont peut-être pas tort, que la poire est mûre et qu'elle va tomber de l'arbre. Du coup, ils multiplient les attaques violentes, les attentats, les assassinats et les pressions sur les malheureux 2400 candidats qui ont le courage de se présenter aux élections législatives du 18 septembre prochain.
Sur un plan purement français: «Nicolas, quand est-ce qu'on retire nos troupes ?» (3300 soldats, l'Angleterre en ayant délégué 9000). Certains expliquent qu'il faut maintenir les troupes d'occupation pour permettre « l'aide civile ». Les contributions internationales sont importantes. Mais la reconstruction sur fond de guerre civile, est difficile et les fonds semblent peu profiter à la population civile et subventionnent par ailleurs largement les réseaux de corruption tribaux.
Irak : 1 août 2010, signal de départ des forces américaines
Après sept ans de guerre, le bilan est médiocre. Cet été, les troupes américaines ont commencé le grand rapatriement, ne laissant que la promesse du maintien de 50 000 soldats, pour quelques mois. L'unité nationale de l'Irak a été définitivement détruite pour laisser place à trois formations ethnico-religieuses : le pays kurde au nord, une minorité sunnite au centre, une majorité sunnite au sud mais largement présente dans le reste du pays. Celui-ci n'a plus de gouvernement depuis six mois. Après les élections législatives, les députés des différentes factions ont été incapables de se mettre d'accord sur un candidat au poste de 1er ministre. L'administration générale du pays ne sait jamais remise de la décision étonnante des forces américaines qui, en 2004 ont chassé des rouages concrets du pays tous les fonctionnaires et militaires issus du parti Baas, c'est-à-dire la quasi totalité des responsables fonctionnels. La relance économique ? La production pétrolière est encore inférieure à celle sous la houlette de Saddam Hussein, malgré un formidable redressement des cours de l'énergie. Les attentas sont moins nombreux qu'avant mais la population vit dans la peur que le départ des dernières troupes américaines n'entrainent des règlements de comptes politiques mais également mafieux. Les pouvoirs publics irakiens partagent cette crainte et ont lancé un processus d'alerte sans précédent. Après un conflit démarré sur de supposées armes de destruction massive, une centaine de milliers de morts, la présence de 170 000 soldats US sur le sol irakien (et 4500 pertes), ce n'est un formidable bilan de sortie pour Washington.
Certes, l'armée irakienne de Saddam Hussein a été définitivement détruite, mais l'éclatement du pays a largement conforté l'Iran comme puissance régionale au grand dam des Américains et des Israéliens.
2 septembre : ouverture de nouvelles négociations israélo-palestiniennes
Certains pensent que la nouvelle diplomatie américaine va rattraper sa calamiteuse politique moyen-orientale en obtenant enfin, une vraie paix de compromis de sur le dossier israélo-palestinien. On veut bien le croire. S'ouvrent en effet aujourd'hui, 2 septembre, pour la 4ème fois depuis le compromis avorté d'Oslo en 1983, des négociations entre dirigeants palestiniens et israéliens.
Sous la surveillance vigilante et personnelle, dit-on, de Barak Obama qui souhaiterait qu'aboutisse enfin, la vieille demande de « deux états pour deux peuples ». Acceptons-en l'augure.
On reste toutefois un peu sceptique. Benyamin Netanyou a bâti pour obtenir son poste, la pire coalition à droite de l'histoire politique d'Israël, mélange de juifs ultrareligieux, de représentants des « colonies » illégales installées tous les jours en Cisjordanie, et d'immigrants russes légèrement mafieux. Netanyaou a bâti toute sa culture politique sur l'idée que « céder un peu, c'est tout céder » et que les « promesses n'engageaient que ceux qu'y croyaient ». Mahmoud Abbas, affaibli par la scission de Gaza où domine un Hamas au mieux inconscient, au pire irresponsable, a peu de soutiens internationaux.
A Barak Obama donc, d'exercer sa férule. Le président ne manque pas de caractère, de détermination et d'idées à moyen terme. Il pourrait rentrer dans l'histoire comme le président américain qui a su régler cette vieille pomme de discorde dans tout le « Grand Moyen-Orient ». Il lui faudra pour cela exercer des pressions sensibles sur le gouvernement israélien. Mais il est fragilisé au plan interne par une économie flageolante et des élections de mi-mandat, dont les sondages disent qu'elles ne lui sont pas favorables.
D'autant que les propositions israéliennes qui émergent ces derniers jours, ne sont guère encourageantes. Netanyaou veut même mettre fin au moratoire qui suspendait la construction de nouvelles colonies. Le maintenir serait donc selon lui le « pas en avant » consenti par Israël ! Seule avancée éventuelle, le statut de Jérusalem qui pourrait connaître une partition. Mais sur le reste, à ce jour, les positions de Tel Aviv ne changent pas : il faut un état israélien fort aux frontières totalement reconnues avec en face un «état palestinien» aux frontières «souples», sous tutelle, sans budget, sans autorité territoriale, sans monnaie, sans armée, sans liaison garanties entre la Cisjordanie et Gaza, sans ports ni aérodromes... Si les pourparlers de Washington aboutissent à une résolution du même tonneau, même écrite dans une langue diplomatique, ce serait une énième resucée d'un passé voué à l'échec, consolidant une situation qui reste totalement inacceptable.


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