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Les Roms et l'Holocauste
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 12 - 09 - 2010

Adolf Hitler, fondateur et leader du mouvement nazi, a, plus d'une fois, dans ses écrits comme dans ses discours, souligné son attachement au christianisme, religion dans laquelle il a été élevé par ses parents, et rappelé combien l'exemple du Christ l'a inspiré dans son idéologie comme dans son action.
Adolf Hitler, Un Bon Chrétien
Une citation tirée d'un de ses discours ne laisse aucun doute sur la profondeur de sa foi chrétienne:
Mes sentiments de Chrétien m'orientent vers mon Seigneur et Sauveur comme un combattant… Aujourd'hui, après deux mil ans, et avec la plus grande émotion, je reconnais encore plus profondément qu'auparavant, que c'était pour cette cause qu'il a versé Son sang sur la Croix… En ma qualité de Chrétien, je n'ai pas le devoir d'accepter d'être trompé, mais j'ai le devoir d'être un combattant pour la vérité et la justice. (Discours du 12 avril 1922, reproduit dans: Norman H. Baynes, ed. The Speeches of Adolf Hitler, April 1922-August 1939, Vol. 1 of 2, pp. 19-20, Oxford University Press, 1942)
Cette citation pourrait apparaître comme une simple proclamation rhétorique destinée à un public profondément imbu des enseignements du Christianisme, si « Mein Kampf,» l'ouvrage où Hitler expose de manière franche et directe sa pensée politique ne contenait pas maints développements où il rappelle combien son éducation chrétienne a inspiré sa philosophie politique comme son action. Il se pose en instrument de la divinité suprême en charge d'une mission historique qui se résume dans l'élimination physique de toutes les «races inférieures,» pour que le monde ne soit peuplé et gouverné que par la race aryenne.
«Mein Kampf» un ouvrage ridiculisé lors de sa publication
Au vu du caractère extrémiste et excessif de ses proclamations et de ses analyses, «Mein Kampf, » est apparu, à sa publication, comme un livre écrit par un fou dont l'accès au pouvoir suprême était loin d'être assuré. Beaucoup, dans les pays avancés, avaient alors traité avec mépris les proclamations enflammées du leader du parti nazi, qui projetait, non seulement de débarrasser le monde des « races inutiles, » mais également de réorganiser l'économie européenne au profit exclusif de la race germanique, en réservant les industries de transformation exclusivement à l'Allemagne, et en transformant les Slaves et les Celtes en esclaves chargés de produire les denrées agricoles nécessaires au peuple germanique.
Mais, ne pas prendre au sérieux les dires et faits d'un fou que suit une large foule est souvent le premier pas vers les catastrophes qui parsèment l'Histoire violente de l'Humanité.
Les Peuples dont l'Extermination était projetée
Parmi les peuples dont Hitler projetait l'élimination, se trouvaient non seulement tous les Sémites : Arabes, Juifs, Berbères, les Slaves (Les Polonais en particulier), mais également les minorités raciales aux origines mal déterminées, comme les Roms.
Arrivé au pouvoir, Hitler s'est attelé à mettre en œuvre la partie la plus infâme de son programme politique, à savoir la mise hors la loi, dans son propre pays, des minorités non chrétiennes. La réalisation de sa mission d'inspiration « divine » exigeait qu'il recourt à la violence armée contre les pays voisins et contre les minorités dont son idéologie proclamait l'exigence d'élimination physique définitive.
L'Holocauste des Roms d'Alsace-Lorraine
La «solution finale,» c'est-à-dire le massacre systématique et hautement organisé des minorités dont il avait donné la liste dans « Mein Kampf» fut lancée officiellement lors de la réunion de la villa de Wannsee, le 20 janvier 1942.
Les Roms, ou Gypsies selon la terminologie anglo-saxonne, n'étaient pas oubliés dans cette politique de purification raciale.
Voici ce que le professeur Richard Evans, de l'université de Cambridge, écrit à ce sujet dans le troisième tome de sa trilogie consacrée au Nazisme (« Le Troisième Reich en Guerre, Penguin Press, New York 2009):
Parmi la multiplicité des peuples que les Nazis considéraient comme racialement inférieurs, une place spéciale était réservée aux Roms. Himmler les considérait comme particulièrement subversifs du fait de leur mode de vie d'itinérants, leur supposée criminalité et leur aversion envers les emplois réguliers conventionnels. Aussitôt que la guerre éclata, les SS saisirent l'occasion de mettre en œuvre ce qu'Himmler avait déjà appelé « la solution finale de la question des Roms. »… dans les premiers mois de 1942, les Roms d'Alsace-Lorraine, furent arrêtés et certains d'entre eux furent transportés vers les camps de concentration en Allemagne, comme « asociaux. » (p. 530)
Une solution finale mise en œuvre systématiquement
Les Nazis, dans leur folie meurtrière, ont utilisé, pour l'extermination des Roms, les mêmes méthodes industrielles et les mêmes techniques de « management » que pour les autres peuples qu'ils avaient collectivement condamnés à mort.
Un site consacré au peuple Rom (http://romove.radio.cz/fr/article/20086) rappelle ce fait historique, dont il est certain que beaucoup de ceux qu'on a vu sur les télévisions deviser du problème, n'ignorent sans doute pas :
Le camp de concentration pour Roms a été créé en 1943 à Auschwitz II - Birkenau. Au total 20.923 noms de prisonniers roms d'Europe ont figuré sur les registres du camp. Ses prisonniers ont été marqués par des triangles noirs en tant que personnes asociales. Les Roms mourraient vite à la suite des conditions inhumaines, de la famine, des maladies et des sévices corporels. Des femmes enceintes et les jumeaux ont été exposés aux expériences monstrueuses du docteur Mengele. L'unique espoir de survivre - des transports dans d'autres camps qui ont eu lieu en 1944, à l'approche du front. Des personnes âgées et des mères avec enfants qui n'ont pas pu subir le transport, ont été, dans la nuit du 2 au 3 août 1944, au nombre de 2.897, exterminées dans les chambres à gaz d'Auschwitz.
Il est utile de rappeler que la moitié de la population rom qui peuplait l'Europe a été éliminée dans les camps de concentration nazis.
Le silence assourdissant des « Holocaustistes »
Malgré l'intensité du débat qu'a causé l'expulsion massive et ciblée des Roms sur le territoire de l'ex-puissance coloniale, il n'a jamais été fait mention, ne serait-ce que de manière passagère ou marginale, au fait que les membres de cette minorité ethnique ont été victimes de la politique d'extermination menée par les Nazis en Europe, en application de leur idéologie raciste. Des hommes politiques, des philosophes près à se couvrir du bouclier de l'Holocauste pour justifier les exactions du seul Etat méditerranéen qui se veut non seulement d'inspiration divine, mais également racialement et religieusement pur, se sont soudain trouvés sans inspiration et spectateurs silencieux, d'une opération d'expulsion touchant une minorité raciale quasi-totalement exterminée dans le cadre de la « Solution finale » Nazie
Une affaire de mœurs qui préoccupe la communauté internationale!
On a même vu une affaire de droit commun et de mœurs dans un pays musulman, transformée en une question internationale, dans laquelle aucun des thuriféraires du Sionisme pur et dur n'a manqué de se mêler. Il est étrange que ces personnalités intellectuelles sans la présence desquelles tout débat politique apparaît sans valeur, dans une certaine métropole, s'ils n'y apportent pas leur « grain de sel, » se trouvent à palabrer et à faire des commentaires cinglants sur une affaire que, selon une journaliste du pays en cause, interrogée lors d'une émission de TV5 Monde, du 12 septembre 2010, reconnaît que personne ne s'y intéresse particulièrement dans sa patrie, mais s'abstiennent de monter au créneau pour défendre une minorité particulièrement touchée par la folie meurtrière nazie. Pourquoi ont-ils choisi de se taire, alors qu'une minorité considérée comme indigne de vivre par Hitler se fait expulser en masse de leur pays ?
En conclusion
Le terme d'Holocauste et le devoir de mémoire envers les victimes de l'Holocauste, doivent-ils être des privilèges dont seraient exclues toutes les minorités affectées à l'exception d'une seule ?
Les Roms, et d'autres, sont-ils toujours considérés comme des sous-hommes, même par ceux qui proclament être les témoins vivants de ce drame dont les inspirateurs se proclamaient profondément Chrétiens, et qui s'est joué en Europe à l'exclusion de tout autre continent ?
Veut-on éviter de rappeler que les Roms ont été victimes de l'Holocauste, uniquement pour que n'apparaisse pas avec clarté le rapprochement de leur sort avec celui des Palestiniens expulsés de leurs terres et interdits de reconnaissance, sous le couvert de compensations morales et historiques dus à d'autres ?
Le rappel de l'Holocauste au profit exclusif d'un seul groupe religieux est-il finalement un prétexte tout trouvé pour justifier une politique de domination qui n'a rien ni de moral, ni d'humain ?


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