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Retenir les nationalistes économiques européens
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 18 - 09 - 2010

Les gouvernements français et allemand ont, dans l'urgence, sauvé l'industrie automobile par d'importants apports de fonds, mettant en évidence que dans l'ensemble de l'Union Européenne, la politique industrielle réveillait sa vengeance. Mais, tout au long de l'année passée, les responsables français, allemands et d'autres pays européens ont œuvré contre plutôt que dans le sens de leurs partenaires pour mettre en place ces politiques. Certains secteurs ont par conséquent reçu un soutien excessif tandis que d'autres étaient exclus du marché.
La leçon à en tirer est pourtant claire : les gouvernements européens doivent travailler ensemble lorsqu'ils établissent leur politique industrielle. Mais ils doivent aussi faire bien plus pour promouvoir l'innovation et la compétitivité.
Les gouvernements français et allemands sont intervenus l'année dernière par d'importantes injections de capital pour compenser la désertion des actionnaires. Ils ont soutenu une demande affaiblie en finançant les ventes, en stimulant la recherche dans les technologies plus propres et en protégeant les emplois. Ces mesures de relance placent les intérêts nationaux en priorité, selon l'argument qui prétend que l'argent des contribuables doit être utilisé pour défendre les compagnies et la main d'œuvre nationales.
Les autorités françaises ont poussé cette démarche un peu plus loin avec la création d'un Fonds stratégique d'investissement (FSI), visant à protéger les capitaux nationaux des desseins prédateurs des investisseurs étrangers. Ce retour en bloc aux politiques industrielles d'un autre temps et la réticence des gouvernements à laisser faillir même les sociétés les moins compétitives, devrait constituer une réelle source d'inquiétude généralisée.
Si l'on en juge par les réactions des gouvernements face à la crise, on pourrait se faire pardonner de penser que les régulateurs du marché et les autorités de la concurrence devraient prendre l'initiative lorsque l'économie est stable, et que les politiques industrielles devraient être mises en places en période d'urgence. Malheureusement, les gouvernements européens n'ont pas répondu à la crise avec des politiques communes, et ils n'ont pas non plus saisi cette opportunité pour renforcer les pouvoirs des autorités de la zone euro. Chaque état membre de l'Union Européenne a donc a plutôt préféré se débrouiller tout seul.
L'arsenal commun d'outils interventionnistes à la disposition des états membres – garantie de dépôt, recapitalisation des banques, garantie des prêts inter-bancaires et acquisition de titres toxiques – semblait donner une crédibilité à la notion d'unité européenne. Mais la réalité s'est avérée être bien différente ; les mesures interventionnistes des états membres ont en fait créé des distorsions et des irrégularités à travers le continent européen.
En ce qui concerne les recapitalisation bancaires, certains pays ont adopté l'approche la plus punitive de quasi nationalisation, tandis que d'autres ont prêté sur les fonds publics avec des termes très avantageux, liant la recapitalisation au développement du crédit ou à une restriction des dividendes. Le résultat net fut un embrouillamini de systèmes financiers fragmentés et renationalisés.
Les autorités nationales de la concurrence dans des pays comme la Grande Bretagne ont été mises sous silence. La France et le Benelux ont du renflouer Fortis et Dexia, compte tenu du manque total de tout mécanisme européen pour sauver les sociétés financières intégrées.
Pour tenter de soulager le mal que toute cette assistance faisait à la compétitivité de l'UE, la Direction générale de la concurrence de la Commission Européenne a déclaré qu'elle avait peu d'options que celle de bloquer les aides d'état – mais elle a rapidement capitulé devant les vives protestations nationales. L'Europe aurait du utiliser son pouvoir de régulation et gérer le conflit entre le risque systémique et concurrentiel que tout ces financement publics d'urgence généraient, mais la demande contradictoire du chien de garde de la concurrence, pour que les sociétés percevant des aides réduisent le crédit accordé à leurs clients, a rendu ceci presque impossible.
Heureusement, la faiblesse relative de l'UE fut de courte durée. Une fois l'orage passé, la Commission a repris les commandes. Les banques qui avaient été sauvées par les fonds publics, comme la Royal Bank of Scotland (RBS), Dexia, et ING, ont dû présenter leurs programmes de désinvestissement à la Commission. Le but était de diminuer la peine que les financements d'urgence avaient pu causer à une concurrence libre et juste.
C'est pourquoi ING a décidé de se séparer de sa branche assurance et pourquoi RBS a réduit l'ampleur de sa branche banque d'investissement et vendu 17% de son activité de banque de détail. Avant que la Commission ait eu le temps de l'évaluer, Dexia a vendu ses participations au sein du Crédit du Nord et dans les fonds de gestion de pension. Mais, à plus long terme, les fusions qui ont résulté de la crise permettront aux acteurs dominant d'abuser de leur position dans certains marchés, surtout dans le marché de l'immobilier.
La manière avec laquelle la Commission a géré le dossier de GM Europe a constitué un excellent exemple d'intervention industrielle. La Commission avait Initialement passé les reines au gouvernement allemand mais plutôt que d'aider Opel, Berlin a préféré protéger les emplois allemands en soutenant Magna, l'acheteur potentiel russo-canadien, alors même que cette position risquait de faire perdre leur emploi aux ouvriers belges et britanniques d'Opel.
Les avocats spécialistes de la concurrence de la Commission déclarèrent qu'ils allaient étudier toutes les clauses nationales, mais la reprise de GM et la lente mise en place des mesures allemandes ont fini par saper l'option Magna. Puis, le nouveau gouvernement issu des élections allemandes d'octobre dernier retirât son soutien à Magna. La Commission a donc pu – avant même qu'il lui soit demandé d'intervenir officiellement – préempter les mesures qui étaient contraires à la logique du marché unique.
Les difficultés que rencontrent les gouvernements de l'UE dans la gestion de la crise financière soulèvent de sérieuses questions sur le fait de savoir si la politique industrielle et les règles de concurrence européennes peuvent coexister. Ils le peuvent probablement, mais seulement si les Européens abandonnent les directives politiques d'un autre temps et encouragent plutôt l'innovation et des politiques environnementales plus compétitives.
La crise économique globale, associée à la croissance des marchés émergents, révèle les vieux problèmes de surcapacité de l'Europe au grand jour. Pour éviter au marché unique européen de s'écrouler, les hommes politiques des états membres doivent simplement restructurer leurs politiques industrielles en tandem. Ceci est particulièrement vrai pour le secteur automobile. Le plan Davignon «manifeste de crise», qui en son temps avait permis de gérer le déclin des industries européennes de la métallurgie, doit impérativement être ressuscité. Si les autorités européennes n'agissent pas promptement pour solutionner la surcapacité du secteur automobile, nous pourrions bien voir renaître le protectionnisme.
Traduit de l'anglais par Frédérique Destribats
* Directeur de recherche au CNRS


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