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La corruption fait débat à l'université Emir Abdelkader
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 02 - 12 - 2010

Le phénomène du détournement des deniers publics, de la concussion et de la corruption au sein de l'administration algérienne constitue le thème d'un séminaire national qui s'est ouvert hier matin à l'université des sciences islamiques Emir Abdelkader de Constantine.
Venus de différents centres universitaires du pays, des chercheurs, des universitaires et beaucoup d'étudiants de l'université islamique vont aborder, pendant deux jours, ce phénomène «qui a pris des proportions inquiétantes cette dernière décennie en secouant la société et en portant atteinte à l'économie nationale», comme le dira un conférencier avant l'ouverture du séminaire.
De son coté, M. Gharbi, enseignant au centre universitaire d'El-Oued, tout en situant l'idée générale autour de laquelle seront centrées les interventions et les communications des participants, a estimé que «les causes de la prolifération du mal sont aujourd'hui connues de tous, même du citoyen lambda, mais il est temps de tirer la sonnette d'alarme car le phénomène risque de saper le fondement moral de la société en général et ruiner le efforts de son développement économique.
Il s'agit, dit-il, dans cette rencontre nationale, de pointer du doigt l'origine du mal qui prend sa source dans la défaillance de nos institutions éducatives de base, en premier lieu la famille, ensuite l'école, pour rejaillir sur l'administration et la gestion des affaires publiques. Le plus alarmant dans tout cela, souligne cet universitaire, est qu'on assiste depuis un certain temps à l'inversion de l'échelle des valeurs au sein de notre société, où l'enrichissement illicite, la concussion et la corruption sont devenus la règle et la clé de voûte de toute réussite sociale. Et on ne peut rester insensible à cette «philosophie» et sa progression insidieuse au sein de notre société.
Interrogé par des étudiants sur les moyens et méthodes à retenir dans l'immédiat pour lutter contre le phénomène, M. Gharbi dira qu'il faut commencer de façon progressive en agissant d'abord au niveau de la cellule de base, la famille, pour inculquer aux jeunes générations une éducation morale et culturelle qui s'appuie sur nos valeurs et notre éthique, et continuer en menant un combat permanent dans les institutions éducatives et les institutions étatiques à travers des cycles de formation périodiques destinés à faire prévaloir les idées de l'intérêt public et du respect des normes d'ascension sociale universellement admises.
Selon les organisateurs du séminaire, le programme porte également sur des communications exhaustives qui mettront en exergue les dimensions catastrophiques du phénomène de la concussion et ses conséquences directes et indirectes sur le développement économique, notamment la diminution des revenus de l'Etat et, partant, de l'investissement, la fuite de l'investissement étranger, etc.
Se prononçant sur l'actualité et l'utilité du thème de ce séminaire, des étudiants de l'université islamique ont jugé que celui-ci ne pourra être apprécié que dans la mesure où des réponses claires et objectives et des actions à court terme sont proposées dans les recommandations finales.: «Il faut que le séminaire sorte avec des applications rationnelles et pratiques qui ne doivent pas rester lettre morte», a-t-il été conclu.


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