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Délire et sueurs froides
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 08 - 05 - 2011

Quand les bruits de couloirs ne sont plus audibles, nous nous faisons un plaisir de vous les faire parvenir. Musique.
Quelle est la langue officielle de l'Union européenne ? Les documents, discours et débats sont traduits dans 22 langues officielles, vous répondent, non sans grande fierté, ses dirigeants politiques. Sans doute, là est tout le problème : l'Europe ne parle pas la même langue et peine à se faire comprendre. Tout de suite un exemple : la cacophonie autour de la révision de la Convention de Schengen. En raison de l'arrivée de quelque 25.000 migrants en Italie (25.400, annoncent les services de l'immigration), tunisiens pour la plupart, un vent de panique secoue les états-majors politiques européens, les poussant dans les bras d'un « révisionnisme » politique mettant en péril les fondements de la longue construction européenne que sont le droit, la justice et la liberté pour tous.
Ces fissures qui défigurent l'image de « l'Union » apparaissent et s'aggravent, comble de l'ironie, au moment même où l'UE est admise au statut de membre privilégié au sein de l'Assemblée générale de l'Onu. La représentante à la politique étrangère de l'UE, Mme Catherine Ashton, sera la voix de l'UE à l'Onu. Il lui faudra alors beaucoup d'imagination pour faire entendre la voix d'une Europe qui ne parle pas du même avenir.
Autre exemple tout chaud : l'arrivée des frères bulgares et roumains dans l'espace Schengen. Alors que la Commission des libertés civiles du Parlement européen (PE) vient de donner son feu vert à l'entrée de la Bulgarie et de la Roumanie dans l'espace Schengen, voilà que la France, l'Autriche, le Danemark et bien d'autres « démocraties » manifestent leur opposition à ces deux membres de la famille européenne. Comme il faut l'unanimité du Conseil européen (chefs d'Etat et de gouvernement) pour valider la décision, il faut bien admettre que les Bulgares et les Roumains resteront encore un temps exclus de la maison familiale européenne.
Dans ces conditions, que dire de la question turque ? L'UE continue les négociations, chapitre par chapitre, avec la Turquie pour sa future adhésion à l'Union, pendant que plusieurs de ses membres répètent qu'ils n'accepteront jamais la Turquie en Europe. Le président français Nicolas Sarkozy a sonné, le premier, le pas de charge contre les « ottomans » dès son arrivée au pouvoir : « La Turquie n'est pas européenne et n'a pas le même héritage - entendez judéo-chrétien - que l'Europe », a-t-il déclaré. Il n'est pas le seul à le penser et à s'opposer à l'entrée des Turcs dans l'UE. Mercredi dernier, à l'occasion de la tenue à Ankara d'une importante réunion du Conseil de l'Europe (47 pays) dont la Turquie est membre, l'Autriche a rappelé son refus d'admettre la Turquie en Europe. Le gouvernement autrichien a annoncé que la question turque sera soumise à un référendum populaire en cas de besoin. Cet avertissement autrichien fait suite au soutien du Conseil de l'Europe à l'admission de la Turquie dans l'Union.
Le refus aux Turcs et les craintes et hésitations envers les Bulgares et les Roumains se manifestent au moment des « angoisses » et sueurs froides dues à la menace d'une invasion des peuples du Sud méditerranéen en terre européenne. Conséquence : un délire politique qui noie la voix de l'Union dans des discours populistes et nationalistes. Un dur exercice de style attend Mme Ashton à la tribune de l'Onu pour parler au nom de l'Europe d'une seule voix.
Plus caricatural encore le débat entre les Institutions européennes. Tandis que le PE dénonce les attaques franco-italiennes contre le traité de Schengen, la Commission européenne, gardienne des traités de l'Union, faut-il le rappeler, coupe la poire en deux pour dire oui à une révision du traité de Schengen, tout en défendant son esprit (?). Les gouvernements français, italien, allemand, belge… ont le mérite d'être clairs dans leurs intentions. Pas la Commission.
Pire : tout au long de cette campagne contre l'arrivée des migrants tunisiens et autres en Italie, une avalanche de mensonges et de contrevérités a été distillée dans l'opinion publique. Encore des exemples ? Dire que l'Italie supporte seule le coût financier de ces migrants est un mensonge. L'Italie (et nous l'avons écrit au moment de la polémique) a reçu 10 millions d'euros du fonds d'aide aux réfugiés entre janvier et mars de cette année. Elle a reçu 5 millions du même fonds en 2010. Dire que seule l'Europe dépense de l'argent pour les réfugiés est un autre mensonge. Le Haut Commissariat aux réfugiés de l'Onu participe dans une large mesure à l'aide aux réfugiés. Dire que la Convention de Schengen est défaillante sur la possibilité d'instaurer le contrôle temporaire aux frontières en cas de besoin est faux. Le Traité de Lisbonne, signé en décembre 2007, dispose de cet instrument dans son chapitre Schengen, article 2/2. Et la mesure a été mise en application par la France et l'Espagne au lendemain des attentats terroristes qui ont frappé Madrid en mars 2004.
Pourquoi alors cette tempête médiatique qui alimente le repli sur soi de l'UE ? En plus des enjeux électoraux, cela traduit un retour en force des eurosceptiques à l'aune de la crise multidimensionnelle qui frappe l'Europe et le monde. Du pain béni pour l'extrême droite. Chaque jour, l'UE lui offre une opportunité d'entrer dans le jeu. Comme avec l'histoire des quotas ethniques dans le football français...


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