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Tlemcen : Mohammed Dib, au-delà du prix
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 18 - 05 - 2011

« Retentissement de l'œuvre de Mohammed Dib» est le thème du colloque international qui s'est tenu du 14 au 16 mai au sein du palais de la culture d'Imama. Organisé dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique» sous l'égide du CNRPAH, avec la collaboration de l'UABT et l'association «La Grande Maison», cet hommage a été marqué par la remise du prix littéraire éponyme (4ème session) dont le jury était présidé par Nadjet Khadda), frappé pour la circonstance du double sceau du «multilinguisme» (3 versions) et de «la culture islamique» (2011). Le programme comprenait cinq volets: une série de communications, des tables rondes, des ateliers, des spectacles et des expositions. «Nous sommes fiers de constater que Tlemcen, ville natale de Mohammed Dib et premier lieu d'écriture est au cœur du paysage culturel…L'œuvre de Dib affiche une triple singularité: celle d'être en Algérie au panthéon des œuvres algériennes de langue française, acceptée tout à la fois par les francophones, les arabophones et les berbérophones et reconnue dans son algérianité par tous les lectorats…», a souligné Mme Sabéha Benmansour, présidente de ladite association. Wacini Laredj, écrivain, enseignant à Alger et Paris, parlera de la «Langue hybride; langues silencieuses ». L'enfant de Maghnia tiendra à rendre hommage à Omar Dib: «C'est grâce à lui que j'ai eu accès à la trilogie (La Grande Maison, Le Métier à tisser et L'Incendie), lorsqu'il exerçait comme surveillant général au lycée Dr Benzerdjeb que j'avais fréquent酻. L'écrivain considère que «l'œuvre de Mohammed Dib est née dans le déplacement et c'est dans le déplacement qu'est née cette hybridité». Ce nomadisme de Dib est ponctué par plusieurs stations:Tlemcen, Oujda, Zoudj Beghal, Oran, Alger, Paris, Helsinki, Californie… «Mes images mentales appartiennent à l'arabe parlé», disait Dib selon qui «Les Algériens devraient avoir honte d'écrire en arabe classique». La question de l'étranger (émigré ou exilé) porte un système linguistique (côté hybride). «Vous n'avez pas gardé les chameaux avec nous et nous n'avons pas gardé les cochons avec vous», écrivit dans ce sillage Dib. Le Syrien Salim Droubi a le mérite d'avoir été le premier à traduire en arabe la trilogie de Dib mais «on doit restituer (traduire) à partir de cette problématique populaire (arabe dialectal), ceci dit, on doit revoir ces traductions…», estime Waciny. Il se réfèrera à Ibn Arabi quant à «La négation dans l'autre, la forme suprême, soit l'écriture qui représente le dernier stade mystique, l'effacement…». «La traduction» sera abordée par Mourad Yelles, enseignant (Paris), chercheur au CNRPAH (Alger). «C'est quelqu'un qui a eu le mérite d'apporter avec sa délicatesse cette tendresse envers le monde», dira-t-il au sujet de l'œuvre de Mohammed Dib. La question de la traduction est présente très tôt dans l'œuvre de Dib; en témoignent les nombreuses «citations» de la tradition orale maghrébine dans les premiers romans, selon ce spécialiste de la littérature maghrébine. «Contrairement à ce qui est admis, la traduction produit de l'opacité et son principe est de maintenir le malentendu…», fera remarquer, quant à elle, Batoul Benabadji-Settouti de l'université Abou Bekr Belkaïd de Tlemcen. Elle jettera un regard sur «Les sources de l'inspiration ou «la traduction intérieure» dans l'œuvre de Mohammed Dib» où l'on voit foisonner dans le texte de Dib, souligne-t-elle, des traductions intérieures souvent spontanées, parfois élaborées et qui constituent des infiltrations lexicales ou thématiques qui proviennent de langues ou de contextes non-français. On pourra parler d'inter-culturalité et d'intertextualité qui s'appuient essentiellement sur l'inspiration et la traduction. D'après son approche, les sources d'inspiration de Dib sont illustrées par les transcriptions (harira, sirath, dirhems, Iblis, Déjil, çadaqa, Hawa…), les traductions (extraits de Sourate du Coran: La Caverne; Le Voyage nocturne), les incantations («Mets la lumière dans mon cœur ; mets la lumière dans ma vue»), les dictons et maximes («La mort pour nous est une couverture d'or» ,«Au siècle quatorzième, ne cherche point de salut, est-il dit »), les expressions clichés (comme une morte entre les mains de sa laveuse »…), les fausses traductions (Klir au lieu de Hitler…), les traductions inattendues («Que la bouche te tombe», «Griffe-toi la figure »), les devinettes (sur la tortue), les chansonnettes («Oh ! Mama- la- maritorne…», «A bechakchak, chak, chak…»… A noter un leitmotiv du président de séance Paul Siblot (Montpellier) à l'intention des communicants: «Quel est l'attachement personnel que vous portez au travail et à l'œuvre de Mohammed Dib ?». En marge des séances plénières, une première table ronde autour de la problématique «L'écriture est-elle par essence une traduction ? regroupera Mourad Yelles, Samira Negrouche, Rabah Nourredine Saâdi, Ibrahim Tazghart, Habib Tengour et Amine Zaoui. Une deuxième consacrée aux «Pratiques de traduction» sera animée par Khaoula Taleb Ibrahimi, Wahid Ben Bouaziz, Sofiane Hadjadj, Mohammed Sari, Marcel Bois, Ahmed Menour… Mentionnons la présence de Ahmed Bedjaoui, conseiller de la ministre de la culture, ainsi que la participation comme invités d'honneur de Faïz et Assia, le fils et la fille de Dib (une pensée sera adressée à sa femme Colette absente pour raison de santé).
Au programme animation, du théâtre avec «Simorgh» et «L'Aube d'Ismaël», deux spectacles produits par l'atelier de théâtre de «La Grande Maison» et du cinéma «La terre parle arabe», un film documentaire réalisé et présenté par Maryse Gargour. Avec en prime deux expositions thématiques (calligraphie en hommage à Dib par l'artiste Talhaoui de l'atelier «Khatt « et photos dédiées par l'association «La Grande Maison»)… Le colloque a été clôturé lundi avec une communication de Djilali Sari intitulée «Mohammed Dib (1920-2003): témoin et communicant de son siècle».

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