Acharnement des relais médiatiques du Makhzen contre l'APS: quand la vérité dérange les professionnels du mensonge et les marionnettes du faux    Coronavirus: 3 nouveaux cas et aucun décès ces dernières 24h en Algérie    Restaurants Rahma: une illustration des valeurs de solidarité et d'entraide sociales durant le Ramadhan    Ligue des champions: Espérance-CR Belouizdad : un match pour le leadership du groupe D    9e édition du Forum africain sur l'investissement et le commerce les 16 et 17 mai prochain à Alger    Sahara occidental: la 47e conférence de l'Eucoco se tiendra à Tolède en Espagne    Est de la RD Congo: la situation sécuritaire reste précaire    Importance de l'insertion des résidents des maisons de personnes âgées dans la société    Oran: ouverture de la 15e édition des Dourous Mohammadia    Tizi-Ouzou: La pièce " SIN-ENNI" enchante le public du TRTO    Festival national de la musique citadine: malouf et Haouzi à l'honneur à Annaba    Zitouni reçoit l'ambassadrice américaine et l'ambassadeur chinois en Algérie    Nécessité de développer le réseau de distribution de la semoule et de la farine    Secousse tellurique de magnitude 3,0 dans la wilaya de Bejaia    L'ARAV veille à la conformité déontologique des programmes    Scène du feuilleton "El-Dama" montrant le nom d'un mouvement séparatiste terroriste: l'EPTV appelée à apporter des éclaircissements    CAN 2025: inspection du stade chahid Hamlaoui de Constantine par une commission de la CAF    Le président de l'Association des commerçants: Densifier les réseaux de distribution contre l'informel    Dérapages contrôlés    Une question de droits humains    EHU 1er Novembre: Journée de sensibilisation sur l'hygiène hospitalière    Bd Millenium: Découverte d'un cadavre portant des traces de strangulation    Akid Lotfi et la rue de Mostaganem: Saisie de 100 kg d'aliments et 60 kilos de viande avariée    Panique dans les cuisines à quelques heures de la rupture du jeûne: Coupure intempestive de l'approvisionnement du gaz à Oran Est    Tiaret: Un cadre à la wilaya décède d'un malaise cardiaque    Direction des services agricoles: Plus de 200 agriculteurs bénéficient d'autorisations de fonçage de puits    Le trésor des humbles    Gouvernement: examen d'un avant-projet de loi consacrant la fusion des professions d'huissier de justice et de commissaire-priseur    Portugal : Ronaldo n'est pas encore fini    Carton plein pour les Verts    Cyclisme : Le Challenge Ramadhan à partir du 1er avril à Oran    Zemmouri El Bahri ou le Port aux poules    La grandeur et la pertinence du mois sacré    Qualifications CAN-2023 - Niger-Algérie (0-1) : mission accomplie pour les Verts    Ouverture de 16 marchés de proximité durant le mois du Ramadhan    Caméra gâchée !    La France ingouvernable ?    Plusieurs théâtres ouvrent leurs portes    La 16e édition s'ouvre demain    Instituts Cervantès d'Alger et d'Oran « Nuits du Ramadhan »    Finance islamique, près de 594 milliards DA de dépôts jusqu'à fin 2022    M. Attaf évoque le renforcement des relations bilatérales avec son homologue jordanien    La deuxième vice-présidente du gouvernement espagnol exprime son soutien à la cause sahraouie    «Le journaliste est redevable juridiquement en cas de délit de droit commun»    Le moudjahid et ancien ministre Sassi Laamouri n'est plus    Administration locale : des promotions et des mutations    El Tarf: Les soirées animées de retour    Boxe/Championnats du monde féminins: Imane Khelif disqualifiée pour «raisons médicales»    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Tlemcen : Mohammed Dib, au-delà du prix
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 18 - 05 - 2011

« Retentissement de l'œuvre de Mohammed Dib» est le thème du colloque international qui s'est tenu du 14 au 16 mai au sein du palais de la culture d'Imama. Organisé dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique» sous l'égide du CNRPAH, avec la collaboration de l'UABT et l'association «La Grande Maison», cet hommage a été marqué par la remise du prix littéraire éponyme (4ème session) dont le jury était présidé par Nadjet Khadda), frappé pour la circonstance du double sceau du «multilinguisme» (3 versions) et de «la culture islamique» (2011). Le programme comprenait cinq volets: une série de communications, des tables rondes, des ateliers, des spectacles et des expositions. «Nous sommes fiers de constater que Tlemcen, ville natale de Mohammed Dib et premier lieu d'écriture est au cœur du paysage culturel…L'œuvre de Dib affiche une triple singularité: celle d'être en Algérie au panthéon des œuvres algériennes de langue française, acceptée tout à la fois par les francophones, les arabophones et les berbérophones et reconnue dans son algérianité par tous les lectorats…», a souligné Mme Sabéha Benmansour, présidente de ladite association. Wacini Laredj, écrivain, enseignant à Alger et Paris, parlera de la «Langue hybride; langues silencieuses ». L'enfant de Maghnia tiendra à rendre hommage à Omar Dib: «C'est grâce à lui que j'ai eu accès à la trilogie (La Grande Maison, Le Métier à tisser et L'Incendie), lorsqu'il exerçait comme surveillant général au lycée Dr Benzerdjeb que j'avais fréquent酻. L'écrivain considère que «l'œuvre de Mohammed Dib est née dans le déplacement et c'est dans le déplacement qu'est née cette hybridité». Ce nomadisme de Dib est ponctué par plusieurs stations:Tlemcen, Oujda, Zoudj Beghal, Oran, Alger, Paris, Helsinki, Californie… «Mes images mentales appartiennent à l'arabe parlé», disait Dib selon qui «Les Algériens devraient avoir honte d'écrire en arabe classique». La question de l'étranger (émigré ou exilé) porte un système linguistique (côté hybride). «Vous n'avez pas gardé les chameaux avec nous et nous n'avons pas gardé les cochons avec vous», écrivit dans ce sillage Dib. Le Syrien Salim Droubi a le mérite d'avoir été le premier à traduire en arabe la trilogie de Dib mais «on doit restituer (traduire) à partir de cette problématique populaire (arabe dialectal), ceci dit, on doit revoir ces traductions…», estime Waciny. Il se réfèrera à Ibn Arabi quant à «La négation dans l'autre, la forme suprême, soit l'écriture qui représente le dernier stade mystique, l'effacement…». «La traduction» sera abordée par Mourad Yelles, enseignant (Paris), chercheur au CNRPAH (Alger). «C'est quelqu'un qui a eu le mérite d'apporter avec sa délicatesse cette tendresse envers le monde», dira-t-il au sujet de l'œuvre de Mohammed Dib. La question de la traduction est présente très tôt dans l'œuvre de Dib; en témoignent les nombreuses «citations» de la tradition orale maghrébine dans les premiers romans, selon ce spécialiste de la littérature maghrébine. «Contrairement à ce qui est admis, la traduction produit de l'opacité et son principe est de maintenir le malentendu…», fera remarquer, quant à elle, Batoul Benabadji-Settouti de l'université Abou Bekr Belkaïd de Tlemcen. Elle jettera un regard sur «Les sources de l'inspiration ou «la traduction intérieure» dans l'œuvre de Mohammed Dib» où l'on voit foisonner dans le texte de Dib, souligne-t-elle, des traductions intérieures souvent spontanées, parfois élaborées et qui constituent des infiltrations lexicales ou thématiques qui proviennent de langues ou de contextes non-français. On pourra parler d'inter-culturalité et d'intertextualité qui s'appuient essentiellement sur l'inspiration et la traduction. D'après son approche, les sources d'inspiration de Dib sont illustrées par les transcriptions (harira, sirath, dirhems, Iblis, Déjil, çadaqa, Hawa…), les traductions (extraits de Sourate du Coran: La Caverne; Le Voyage nocturne), les incantations («Mets la lumière dans mon cœur ; mets la lumière dans ma vue»), les dictons et maximes («La mort pour nous est une couverture d'or» ,«Au siècle quatorzième, ne cherche point de salut, est-il dit »), les expressions clichés (comme une morte entre les mains de sa laveuse »…), les fausses traductions (Klir au lieu de Hitler…), les traductions inattendues («Que la bouche te tombe», «Griffe-toi la figure »), les devinettes (sur la tortue), les chansonnettes («Oh ! Mama- la- maritorne…», «A bechakchak, chak, chak…»… A noter un leitmotiv du président de séance Paul Siblot (Montpellier) à l'intention des communicants: «Quel est l'attachement personnel que vous portez au travail et à l'œuvre de Mohammed Dib ?». En marge des séances plénières, une première table ronde autour de la problématique «L'écriture est-elle par essence une traduction ? regroupera Mourad Yelles, Samira Negrouche, Rabah Nourredine Saâdi, Ibrahim Tazghart, Habib Tengour et Amine Zaoui. Une deuxième consacrée aux «Pratiques de traduction» sera animée par Khaoula Taleb Ibrahimi, Wahid Ben Bouaziz, Sofiane Hadjadj, Mohammed Sari, Marcel Bois, Ahmed Menour… Mentionnons la présence de Ahmed Bedjaoui, conseiller de la ministre de la culture, ainsi que la participation comme invités d'honneur de Faïz et Assia, le fils et la fille de Dib (une pensée sera adressée à sa femme Colette absente pour raison de santé).
Au programme animation, du théâtre avec «Simorgh» et «L'Aube d'Ismaël», deux spectacles produits par l'atelier de théâtre de «La Grande Maison» et du cinéma «La terre parle arabe», un film documentaire réalisé et présenté par Maryse Gargour. Avec en prime deux expositions thématiques (calligraphie en hommage à Dib par l'artiste Talhaoui de l'atelier «Khatt « et photos dédiées par l'association «La Grande Maison»)… Le colloque a été clôturé lundi avec une communication de Djilali Sari intitulée «Mohammed Dib (1920-2003): témoin et communicant de son siècle».

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.