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Attention, transition !
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 02 - 07 - 2011

Les Tunisiens mènent une transition complexe et on peut dire que les choses se passent, pour l'instant, mieux que ce que de sombres scénarios envisageaient. L'écueil social, auquel des réponses rapides n'existent pas, a déjà été souligné. Il pèse encore davantage du fait de l'impact, inévitable, de la mutation politique sur l'activité économique.
Le tourisme tunisien, grand employeur et générateur de devises, a été fortement touché par les appréhensions sécuritaires. Le débat politique, pour un observateur algérien en particulier, reste marqué par la correction et des formes de civilités qui nous ont cruellement fait défaut après Octobre 1988. Mais cela ne veut pas dire que l'épreuve est terminée.
La polémique suscitée par un film au titre provocateur de la cinéaste Nadia El-Fani montre que le pays est dans un contexte où le risque d'emballement dans les confrontations idéologiques sans issue est très réel. Et face aux passions, la cinéaste a décidé de renoncer à son titre de «Ni Allah ni maître», au profit d'un plus sage «Laïcité, inch'Allah ».
Il faut constater que les autorités de la transition et de nombreuses organisations ont défendu le principe de la liberté des créateurs. C'est tout à leur honneur. Pourtant, on sent chez de nombreux laïcs tunisiens et chez certains démocrates de ce pays la tentation d'une surenchère sur le terrain piégé des polémiques inutiles et contre-productives. Cette affaire de titre pourrait être un archétype de controverse stérile, ingérable et dommageable.
La laïcité tunisienne, qui a effectivement généré des progrès indéniables en matière de statut personnel, a constamment été imposée dans un cadre autoritaire. L'opinion publique ne pesait pratiquement pas. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Les courants de pensée, qui étaient contraints au silence sous ces régimes, s'expriment désormais et ripostent. On peut défendre dans l'absolu la liberté d'expression sans se soucier de l'incidence de certaines affirmations, lancées sans effort de pédagogie préalable, surtout quand elles se rapportent à la religion.
En Tunisie, les résultats d'un récent sondage d'opinion sont plutôt rassurants sur l'équilibre de l'échiquier, avec 21% d'intentions de vote pour le parti islamiste Ennahdha, et un peu plus loin, le parti démocratie progressiste (PDP) avec 8%. Mais le plus remarquable dans ce sondage, c'est que 53% des personnes sondées n'ont pas encore fait leur choix. C'est énorme et cela crée une incertitude qui doit rendre les acteurs plus attentifs à l'opinion. On peut défendre tout au nom de la liberté d'expression. C'est un droit. Mais les citoyens qui écoutent, observent et analysent à partir de leur vision du monde et de leur conviction, s'exprimeront également au moment de voter.
De manière remarquable, 70% des sondés considèrent que les batailles idéologiques entre les «progressistes» et leurs adversaires sont déplacées. C'est de fait un appel à la prudence, au rejet des polarisations idéologiques. Certaines attitudes «laïcistes», défendables au nom de la liberté d'expression, peuvent servir, de fait, de rabattage électoral pour les islamistes. Une transition est une longue négociation pour asseoir des règles fondatrices. Elle doit être gérée avec une grande lucidité.
Sur la lunette arrière de certains véhicules, on peut lire une invitation à une prudence redoublée sous la forme d'un sympathique «Attention, bébé !» Pour les sociétés en mouvement, il faudrait inventer un «Attention, transition !»


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