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Tunisie : la crise libyenne et les revendications sociales fragilisent l'économie
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 05 - 04 - 2011

«Dégage». Le mot d'ordre de la révolution tunisienne qui essaime partout dans le monde arabe ne s'est pas limité aux dirigeants du régime, il a touché également les responsables des entreprises. Alors que la croissance avoisinera le zéro en 2011, l'économie tunisienne est fortement secouée par la crise libyenne alors que les impatiences sociales s'amplifient.
La demande sociale est pressante en Tunisie mais les capacités de l'économie à les satisfaire sont limitées. D'autant que le modèle économique en vigueur jusqu'à la révolution se fondait sur une politique autoritaire qui comprimait les revendications. Ce verrou autoritaire, à défaut d'avoir disparu, est vacillant. Alors que les débats sur la transition politique se poursuivent, la multiplication des revendications sociales exerce une très forte pression sur les entreprises. Depuis la révolution, une autre Tunisie, plus vraie, apparaît avec ses énormes disparités entre régions côtières et l'intérieur. La fin de «l'ordre» de Ben Ali libère des revendications longtemps contenues mais que l'économie tunisienne ne peut satisfaire. D'autant que les difficultés économiques liées à la révolution sont fortement aggravées par la crise libyenne. Les perspectives sont encore assombries par l'apparente situation d'enlisement du conflit libyen. Les effets de la crise libyenne sont déjà vertigineux avec le retour de milliers de travailleurs tunisiens (70.000, sur une communauté de plus de 100.000 personnes) qui viennent grossir le nombre des chômeurs. La Tunisie risque de se retrouver rapidement avec un chiffre déstabilisant de 700.000 chômeurs. Une centaine d'entreprises à l'activité dédiée au marché libyen ont fermé, des centaines d'autres ont été contraintes de réduire leur production. On estime le manque à gagner pour les entreprises à plus de 150 millions de dinars tunisiens par mois. A cela s'ajoute le coup d'arrêt au commerce informel avec la Libye qui est à la base de l'économie des régions sud et qui pèserait autant que le commerce légal. Les échanges commerciaux entre la Tunisie et la Libye ont atteint 1,5 milliard de dinars tunisiens en 2010 (1 dinar = 0,52 euro).
L'impact libyen
La Libye est le premier partenaire maghrébin de la Tunisie, son cinquième partenaire au niveau mondial derrière la France, l'Italie, l'Allemagne et l'Espagne. Mais le pire est sans doute dans le secteur du tourisme. Près de 2 millions de Libyens visitent chaque année la Tunisie que ce soit pour du tourisme classique ou pour du tourisme médical. Le secteur touristique, premier pourvoyeur de devises du pays, qui représente 7% du PIB avec 400.000 emplois, a connu une chute de 45% durant les mois de janvier et février. Si la situation de crise persiste en Libye – et rien ne semble indiquer qu'il en sera autrement – le tourisme tunisien, qui a été déjà fortement impacté par les semaines agitées de la révolution, va en payer lourdement les frais. Ce tableau sombre, le ministre tunisien des Finances, Jalloul Ayed, l'a synthétisé en parlant d'une croissance située entre 0 et 1% alors que le budget adopté à la fin 2010, sous le régime de Ben Ali, tablait sur une croissance de 5,4%. Dans ce climat morose, les patrons tunisiens en appellent à une trêve des revendications salariales et «autres» qui fragilisent les entreprises.
Des entreprises qui ferment
Les revendications salariales, les contestations des directions et les pressions pour l'embauche ne se comptent plus. Certaines entreprises en arrivent tout simplement à fermer les portes. Dernière en date, la Compagnie franco-tunisienne de pétrole (CFTP), installée dans la région de Bir Lytayim, (gouvernorat de Sfax), a décidé de fermer les portes en raison des sit-in observés par des habitants de la région qui réclament des emplois. Selon l'agence TAP, cette fermeture à été décidée par la «compagnie en coordination avec les services régionaux pour éviter les problèmes susceptibles de porter atteinte à l'intégrité des personnes et la sécurité de l'entreprise». Quelques jours auparavant, British Gas Tunisia a décidé d'arrêter ses activités jusqu'au rétablissement de la sécurité et à la garantie du libre accès à ses sites. BG Tunisia qui fait l'objet de pressions à l'embauche parle de «comportements menaçants et inacceptables qui sont contreproductifs pour tous, y compris pour le pays.» Jal Group, entreprise européenne de chaussures de sécurité qui emploie plus de 4500 personnes a menacé de se retirer de Tunisie à la suite d'une intrusion musclée de syndicalistes et de travailleurs qui ont séquestré le personnel de l'administration et le Directeur général. L'entreprise a décidé «suite à ces évènements d'extrême violence» de fermer ses sites de production et a estimé qu'il était «inadmissible d'accepter que des négociations se fassent par la force et que leur soient imposés des choix stratégiques engageant le futur du groupe».
«De révolution et d'eau fraîche»
Les sites d'informations économiques tunisiens, très sensibles aux appréhensions des chefs d'entreprises, multiplient les exemples de patrons «dégagés» par les travailleurs et d'entreprises qui se retrouvent à l'arrêt. Certains de ces sites font de l'UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens) leur cible privilégiée alors que le plus souvent le syndicat, qui n'a plus le monopole de la représentation syndicale, ne fait que suivre une contestation sociale trop longtemps étouffée sous le régime policier de Ben Ali. L'organisation patronale tunisienne qui évoque la perspective d'une croissance «en dessous de zéro» s'alarme et demande une trêve des revendications jusqu'à la fin 2011. Le Journal Le Temps exprime plus clairement cet appel à un retour à la réalité : «la situation risque de devenir dramatique ! Peut-on, en effet, vivre de Révolution et d'eau fraîche ?».


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