Le tribunal correctionnel près la cour de Constantine a eu à juger hier douze individus impliqués dans une affaire de vol sous la menace d'arme blanche et recel. Selon ce qui est rapporté par l'ordre de renvoi, le 16 juin 2011, à la sortie d'une rencontre de football, aux environs de dix-neuf heures, une foule compacte obstrua la voie express jouxtant le stade du Chahid Hamlaoui. Une femme à bord de sa Renault Symbol s'était retrouvée donc dans cet embouteillage. Profitant de cet arrêt des véhicules, un groupe de trois jeunes s'approcha d'elle et lui ordonna de leur remettre son portable et ce qu'elle avait comme bijoux et autres de valeur. Instinctivement, la jeune dame bloqua sa vitre. L'un des trois individus s'est alors saisi d'une pierre et la brisa. Le second lui plaça la lame de son couteau sous la gorge alors que le troisième lui arracha son sac à main. Leur forfait accompli, ils prirent la fuite. Le lendemain, la victime s'est rapprochée du siège de la sûreté de wilaya pour déposer plainte contre X, tout en fournissant des descriptions assez précises de ses agresseurs. Ils lui avaient subtilisé 3 870 euros, 05 millions de centimes en coupures de mille dinars, un portable, des objets en or et en argent et ses documents personnels. Munis de ces renseignements, les policiers ont interpellé trois individus qui, confrontés avec la victime, ont été contraints de dénoncer d'autres complices. Ils étaient au total douze à être impliqués dans cette affaire. Entendu sur des procès-verbaux, les individus du groupe ont été présentés au procureur de la République près le tribunal de Constantine, qui les inculpa «d'association de malfaiteurs, vol avec violence, de détérioration du bien d'autrui et de recel d'objets volés». Onze d'entre eux avaient été ainsi placés en détention préventive au centre de rééducation du Coudiat et le douzième a été laissé en liberté provisoire et a comparu en citation directe pour recel. A la barre, chacun d'eux a rejeté les griefs qui lui étaient reprochés. La victime a été, pour sa part, formelle. C'est B. Ahcène, âgé de 20 ans qui a brisé la vitre. K. Abdallah, 21 ans, lui a mis le couteau sous la gorge et K. Abdelhak, 20 ans, lui a arraché le sac. Mis devant le fait accompli, les trois ont expliqué qu'ils s'étaient partagé le butin. N. Hocine a déclaré qu'il ignorait l'origine des objets en or et en argent. Il les avait achetés pour les revendre au marché parallèle. Le procureur a requis sept ans d'emprisonnement ferme pour les onze premiers et deux ans d'emprisonnement ferme pour le receleur. La défense a axé sa plaidoirie sur le fait que les accusés ne s'étaient jamais organisés en «association de malfaiteurs». Ce qu'ils avaient commis était spontané sans planification ni accord entre eux et a sollicité des circonstances atténuantes pour Ahcène, Abdelhak et Abdallah et la relaxe pour le reste. L'affaire a été mise en délibéré pour le 25 juillet 2011.
