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Nassim Kerdjoudj, PDG de Net-Skills et vice-président du FCE, à « Le Quotidien d'Oran» ET «MAGHREB EMERGENT» : FCE, élections : «Les chefs d'entreprises sont bien moins conservateurs qu'on ne le pense»
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 26 - 07 - 2011

Nassim Kerdjoudj, PDG de Net-Skills et vice-président du FCE, n'est pas officiellement candidat à la présidence du FCE en octobre prochain. Dans cet entretien, il développe, sans se détourner, toutes les raisons qui pourraient faire qu'il le soit. Si, après cela, la course à la succession de Réda Hamiani n'est pas déclarée ouverte…
La présidence du FCE est soumise à nouveau aux urnes en octobre prochain. L'ancien président Omar Ramdane s'est prononcé pour un passage de témoin à des chefs d'entreprises plus jeunes. Les observateurs ont peine à croire réellement qu'une alternance générationnelle se prépare à la tête du FCE. Alors effet d'annonce ou réalité ?
C'est une réalité à n'en pas douter. Depuis sa création il y a plus de 10 ans, le FCE s'est imposé comme une organisation qui pèse dans le débat économique de notre pays. Son Assemblée générale élective devient naturellement un évènement observé de près. Paradoxalement, les avis en son sein, comme celui que vous avez cité, n'ont rien de surprenant. Ils sont l'évolution naturelle d'un processus de débat qui se déroule depuis de nombreuses années. En 2009, une nouvelle étape a été franchie avec deux candidatures pour la Présidence et un choix qui n'était plus autour d'une personne ou d'un leadership mais d'un programme et d'une vision. Il faut à ce titre rendre hommage à la candidature de Slim Othmani qui a permis au FCE de faire du débat d'idées la colonne vertébrale de cette élection et de celles à venir. Cette année, ce processus se poursuit avec une AG élective qui s'annonce encore plus ouverte. La déclaration du Président d'honneur Omar Ramdane répond à une exigence naturelle de faire converger les visions et les exigences des chefs d'entreprises de différentes générations, et exprime la nécessité de renforcer le débat d'idées et de donner à ceux qui représentent l'avenir économique de l'Algérie l'opportunité de figurer, à leur tour, au premier plan. C'est déjà le cas à l'intérieur même du FCE et c'est la raison pour laquelle il n'y a pas, selon moi, de quoi être sceptique sur la volonté exprimée par son président d'honneur.
Que faites-vous du point de vue parmi vos pairs selon lequel le FCE a besoin d'une voix forte et d'expérience à sa tête, maintenant qu'il est invité à la table de la négociation avec les pouvoirs publics ?
Je ne suis pas sûr que ce point de vue soit dominant. J'ai l'occasion d'échanger régulièrement avec de nombreux capitaines d'industries et chefs d'entreprises de différents secteurs et régions, beaucoup souhaitent l'émergence des jeunes à la tête de l'organisation et l'encouragent. Les chefs d'entreprises sont beaucoup moins conservateurs qu'on ne le pense, il suffit de voir les responsabilités qu'ils confient à de jeunes managers au sein même de leurs entreprises. Cela dit, alternance générationnelle ne veut pas dire remplacement «poste pour poste» des vieux par des jeunes. L'enjeu aujourd'hui n'est pas l'individu qui va présider aux destinées de l'organisation, mais ce qu'il compte faire et avec qui il va le faire! Le Président du FCE est entouré d'un Conseil exécutif qui se réunit toutes les trois semaines et qui statuent sur tous les dossiers du FCE. Un jeune chef d'entreprise ne pourra pas être un bon président s'il se prive de l'expérience de ses aînés tout comme ce que vous appelez «une voix forte et d'expérience» ne pourra pas faire mieux que par le passé si elle fait l'impasse sur ceux qui représente 70% de la population algérienne dans leur tranche d'âge.
Vous insistez beaucoup dans votre communication sur le rôle du secteur privé dans la création de l'emploi. Est-ce que vous avez le sentiment, après l'épisode non refermé de la LFC 2009, que les pouvoirs publics sont plus sensibles à ce rôle depuis les émeutes de la jeunesse de janvier dernier ?
Je trouve que l'on prend souvent l'analyse du secteur privé par son angle le plus négatif. Si l'on fait le bilan de ces 20 dernières années, on constate que le secteur privé algérien a subi : les pertes de change, le terrorisme, une bureaucratie écrasante, un code des investissements sensiblement plus favorable aux étrangers et un secteur bancaire inadapté aux enjeux économiques d'aujourd'hui... Et malgré tous ces facteurs et un Etat riche qui a investi plus de 200 milliards de dollars sur la même période pour sauver cinq mille emplois dans le secteur public, le secteur privé est, depuis 2010 le premier employeur du pays, représente 83% de la valeur ajoutée hors hydrocarbures, et le nombre de PME est en progression. Ce qui, pour moi, propose un constat sans appel : l'entreprise est la seule capable de relever le défi de l'emploi notamment des jeunes et devenir la clé de voûte du développement économique du pays. L'épisode de la LFC 2009 nous interpelle aussi sur la capacité d'adaptation des entreprises. Elles ont souffert, leur croissance et leur trésorerie mises à mal, mais elles sont encore là et démontrent chaque jour une résistance étonnante face aux difficultés auxquelles elles sont soumises. C'est le signe que nous avons une base solide d'entreprises pour construire plus haut. C'est aux autorités à présent d'accepter le principe de composer avec cette base pour construire l'avenir des 250 000 diplômés qui arrivent sur le marché chaque année. J'avais évoqué cette question auprès du Premier ministre fin 2009 lorsqu'il a reçu le FCE en proposant d'identifier certains secteurs clés rendant obligatoire le partenariat public-privé. Cela permettrait au public et au privé d'apprendre à se connaître en développant des projets structurants en s'appuyant sur les atouts des uns et des autres.
Les chefs d'entreprise répètent à volonté qu'ils sont tenus dans une suspicion pesante par l'administration publique et au-delà par le pouvoir politique. Ne pensez-vous pas que l'entreprise privée est également responsable de son image dans la société ?
La suspicion n'est malheureusement pas que dans l'administration. Si vous posez la question à des parents de jeunes diplômés au sujet de la carrière qu'ils souhaitent à leurs enfants, «travailler dans le privé» viendra en dernier choix, «faute de mieux». La notion de travailler dans le privé a même une connotation péjorative en Algérie. C'est pour cela que j'ai toujours défendu l'idée que le secteur privé doit, en effet, travailler à changer son image. Il doit se rapprocher plus de l'université, se lancer dans le mécénat du sport, de la culture, et de la protection de la nature. Cela peut paraître incongru dans le difficile climat des affaires actuel, mais je reste convaincu que cela peux changer le cours des choses. Beaucoup le font déjà mais ne le médiatisent pas assez, c'est un tort… Il faut travailler sur le changement de mentalités autant que sur l'assouplissement de la réglementation.
Le métier de votre PME, «les solutions informatiques», est très connecté à l'international. Vous prêchez souvent l'idée d'investissements croisés avec les partenaires étrangers. Ne redoutez-vous pas d'être à contrecourant du souci majeur du gouvernement qui refuse l'exportation de capitaux algériens, même si c'est pour acquérir des actifs dans le monde ?
Effectivement, j'ai la chance d'évoluer dans un secteur qui n'a pas de frontières et dont les modèles économiques évoluent constamment. C'est néanmoins frustrant de constater que les PME de technologies qui se créent partout ailleurs considèrent que leur marché est le monde tandis que nous réfléchissons encore avec des notions de frontières et de règlementation spécifique. En ce qui me concerne, je pense que notre secteur devrait jouer le rôle de pilote pour aller plus loin dans la mise en place de règlementations audacieuses permettant de rendre les PME algériennes plus compétitives et plus conquérantes. A titre d'exemple le 49/51% pourrait ouvrir la voie à une prise de participations croisées entre PME algériennes et étrangères. C'est aussi frustrant de constater que tout le monde peut s'installer et investir chez nous et que nous pouvons difficilement le faire de la même manière dans l'autre sens. Je suis convaincu qu'une PME algérienne performante doit aller à l'international passer les épreuves des normes, des barrières non tarifaires et de la concurrence féroce. Nos produits n'en sortiront que meilleurs et l'apport de devises finira par être au rendez-vous. Nous approprier la technologie par son acquisition à la source pour mieux la maîtriser est un enjeu de survie. Rester dans une logique de clients fournisseurs avec nos partenaires étrangers conduit à l'échec. Nous avons les moyens d'être créatifs sur ces sujets et aller de l'avant dans cette économie mondialisée.
Vous faites vous-même partie de la frange des quadragénaires susceptibles de prendre le relais au FCE dont vous êtes déjà l'un des vice-présidents. A quelles conditions envisagez-vous votre candidature à sa présidence ?
Après quatre années de mandat au conseil exécutif dont deux comme vice-président je peux dire que je commence à bien connaître cette organisation à laquelle je suis très attaché car j'y ai appris énormément et côtoyé des gens de grande valeur. La question de la candidature est une décision importante qui nécessite une réflexion de fond pour celui qui l'envisage. Le piège à éviter c'est la candidature visant à satisfaire l'ego ou la recherche de reconnaissance sociale. Présider le FCE nécessite un investissement considérable en termes de disponibilité, d'écoute et de dialogue. Cela implique de moins s'occuper de son entreprise, de sa famille, et d'avoir un sens profond de l'intérêt collectif. C'est donc une décision lourde de conséquences qu'il faut bien mesurer. Une candidature comme la mienne ou équivalente n'aura de sens que si elle est portée à la fois par les quadragénaires mais aussi par les anciens. Je suis contre les affrontements de générations je pense au contraire que nous avons beaucoup à faire tous ensemble. La date limite de dépôt est à début octobre 2011 cela laisse encore le temps d'une vraie réflexion.


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