Grande mobilisation du peuple sahraoui devant les institutions européennes    L'Afrique, continent à fortes potentialités, doit améliorer son indice du développement humain et maîtriser l'intelligence artificielle    Séminaire national dédié à la santé animale et à l'élevage durable des vaches laitières    Kamel Baddari : « l'Université vise la création de 29.000 Start-ups à l'horizon 2026 »    Au moins dix morts après le passage de la tempête Byron    Plus de 42.000 Palestiniens en situation d'handicap permanent à Ghaza    Classement féminin FIFA : L'Algérie gagne sept places et se hisse au 73e rang    Un quart de finale qui laisse un goût amer dans les tribunes    Coupe du Monde 2026 : Des pauses d'hydratation de trois minutes durant chaque match    Monoxyde de carbone    Ouverture à Tikjda du 1er Festival national de tourisme, de sports de montagne    Grande opération pour la réhabilitation du patrimoine forestier    Ouverture de la 6e édition    L'Algérie remporte le prix du meilleur stand du groupe arabe    L'Unesco consacre la primauté de l'inscription du Caftan par l'Algérie    La DGSE, Bernard Bajolet et le magot envolé    « 14 décembre : la dernière scène du MAK »    «L'Algérie a franchi de grands pas en matière de droits de l'Homme, conformément aux conventions internationales»    Programme TV du 4 novembre 2025 : Coupes et Championnats – Heures et chaînes    Programme TV du samedi 25 octobre 2025 : Ligue 1, Bundesliga, CAF et championnats étrangers – Heures et chaînes    Programme TV du 24 octobre 2025 : Ligue 2, Ligue 1, Serie A, Pro League – Heures et chaînes    Festival international du Malouf: fusion musicale syrienne et russe à la 4e soirée    Adhésion de l'Algérie à l'AIPA en tant que membre observateur unique: le Parlement arabe félicite l'APN    Industrie pharmaceutique : nécessité de redoubler d'efforts pour intégrer l'innovation et la numérisation dans les systèmes de santé nationaux    Conseil de sécurité : début de la réunion de haut niveau sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Examen de validation de niveau pour les diplômés des écoles coraniques et des Zaouïas mercredi et jeudi    APN : la Commission de la santé à l'écoute des préoccupations des associations et parents des "Enfants de la lune"    Réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Boudjemaa reçoit le SG de la HCCH et le président de l'UIHJ    Athlétisme / Mondial 2025 : "Je suis heureux de ma médaille d'argent et mon objectif demeure l'or aux JO 2028"    Ligne minière Est : Djellaoui souligne l'importance de la coordination entre les entreprises de réalisation    Mme Bendouda appelle les conteurs à contribuer à la transmission du patrimoine oral algérien aux générations montantes    CREA : clôture de l'initiative de distribution de fournitures scolaires aux familles nécessiteuses    Poursuite du suivi et de l'évaluation des programmes d'investissement public dans le secteur de la Jeunesse    Agression sioniste contre Ghaza : le bilan s'alourdit à 65.382 martyrs et 166.985 blessés    La ministre de la Culture préside deux réunions consacrées à l'examen de l'état du cinéma algérien    Le Général d'Armée Chanegriha reçoit le Directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique de la Fédération de Russie    Foot/ Coupe arabe Fifa 2025 (préparation) : Algérie- Palestine en amical les 9 et 13 octobre à Annaba    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Tunisie : polémique sur l'indépendance de la Banque centrale
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 10 - 04 - 2012

La révolution a libéré la banque centrale tunisienne de l'intrusion du pouvoir exécutif dans ses décisions, avant que la loi portant organisation provisoire des pouvoirs publics, adoptée par l'assemblée constituante le 16 décembre dernier, consacre son indépendance.
Une avancée pour laquelle s'était battu le gouverneur de la BCT, Mustapha Kamel Nabli. Il la défend aujourd'hui.
C'est un acquis de la révolution, sur lequel Mustapha Kamel Nabli veille jalousement. La 5 avril, suite à la présentation du programme du gouvernement pour l'année 2012, le gouverneur de la banque centrale de Tunisie (BCT) s'est fendu d'un communiqué pour revendiquer son indépendance. En cause, une mesure dans le chapitre « système monétaire et financier », considérée comme une ingérence dans les prérogatives de l'institut d'émission tunisien.
« Inclure une mesure portant sur l'adoption d'une politique monétaire expansionniste et de taux d'intérêt bas dans le programme du Gouvernement est en contradiction avec la loi qui confère à la Banque Centrale la mission de la conduite de la politique monétaire », est-il écrit dans le communiqué, en référence à la loi du 19 septembre 1958 portant création et organisation de la BCT.
Sous le régime de Ben Ali, l'indépendance de la BCT était rendue partielle par la nomination du gouverneur par le président de la République sur proposition du Premier ministre, prévue par la constitution de 1959. Ce n'est qu'au lendemain de la révolution de janvier 2011 que la BCT a acquis une indépendance effective dans ses prises de décision.
Après un long débat, ponctué de plusieurs mises au point de Mustapha Kamel Nabli, la loi du 16 décembre 2011 portant organisation provisoire des pouvoirs publics a consacré l'indépendance de la BCT, en stipulant que le gouverneur serait désigné par l'assemblée constituante après accord entre le président et le Premier ministre. « L'indépendance des banques centrales et des autorités de contrôle et de régulation, demeure l'une des principales orientations et évolutions à même d'assurer la stabilité financière et de consacrer les principes de la bonne gouvernance », avait à l'époque souligné la BCT.
LES ARGUMENTS DE KAMEL NABLI
Pour Mustapha Kamel Nabli, le communiqué du 5 avril a « pour unique objectif de rappeler les prérogatives de chaque institution de l'Etat ». Selon lui, « la problématique posée par le communiqué est à saisir à deux niveaux. Le premier, d'ordre institutionnel, consiste à rappeler que la politique monétaire est du ressort unique de la BCT, tandis que le second insiste sur le fait que toute politique monétaire ne peut pas être un choix vague ou ouvert mais une stratégie qu'il importe d'adapter et d'actualiser en fonction de l'évolution de la conjoncture économique et financière au double plan national et international ». Les partisans de l'indépendance des banques centrales relèvent la tendance des gouvernements à utiliser la politique monétaire pour atteindre des objectifs de court terme, notamment à l'approche d'échéances électorales. Il est ainsi possible de booster artificiellement l'activité économique, ou de créer de la monnaie pour financer le déficit budgétaire. Des actions qui peuvent engendrer des pressions inflationnistes et des taux d'intérêt élevés ayant des répercussions négatives sur la croissance économique à moyen et long terme. Les experts ajoutent que l'interférence de l'exécutif dans les décisions d'une Banque centrale, rend la politique monétaire volatile, réduisant la crédibilité des objectifs annoncés et affectant, par conséquent, la réponse des opérateurs économiques aux signaux émis par les autorités monétaires. « L'indépendance de la Banque centrale n'est pas synonyme de liberté totale et sans contrôle, indiquait néanmoins le Gouverneur de la BCT début décembre, lors du 35ème Congrès du Forum de la Pensée Contemporaine organisé par la Fondation Temimi pour la recherche scientifique et l'information. C'est tout le contraire puisque l'indépendance d'une banque centrale est systématiquement accompagnée de mise en place de mécanismes de responsabilisation, de contrôle et de transparence, ainsi que des règles de surveillance ». Et d'ajouter que « les missions d'une banque centrale sont arrêtées par la loi et l'institution est soumise à l'autorité législative et peut, même, rendre compte aux citoyens ».
LE GOUVERNEMENT SE DEFEND
C'est bien la mise en place de ces mécanismes de gouvernance externe et interne que réclament les pourfendeurs de l'indépendance des banques centrales. « Les responsables de la Banque centrale doivent répondre de leurs actions notamment par rapport au respect des objectifs qui ont été fixés par le gouvernement ou par l'organe législatif », écrit ainsi l'universitaire et expert bancaire Abdelkader Boudriga sur le site webmanagercenter. En même temps, la Banque centrale doit être transparente sur ses activités internes ainsi que sur ses stratégies. Cette indépendance ne doit pas s'étendre de manière systématique aux activités non monétaires ».
Dans un communiqué publié le 6 avril, le Premier ministère a affirmé qu'il « est indiscutable que la Banque Centrale de Tunisie est indépendante depuis sa création » et a souligné que la mesure incriminée est « conforme à la politique que mène actuellement la banque centrale ». Il s'agit d'« une mesure à caractère variable que la BCT peut réviser selon l'évolution de la conjoncture économique, conformément aux textes de loi réglementant les prérogatives de l'institut d'émission ». Dans le journal « Assabah » du 8 avril 2012, Ridha Saidi, ministre auprès du chef du gouvernement chargé des dossiers économiques, a aussi nié une quelconque volonté du gouvernement de s'ingérer dans la politique monétaire instaurée par la BCT. « Il n'existe pas au sommet de l'Etat, plusieurs autorités monétaires », avait-il déclaré, ajoutant qu' « il n'y a pas de conflit de rôles entre le gouvernement et la Banque Centrale, en charge de la détermination de la politique monétaire du pays ».
Sur la radio Express FM, le 6 avril, l'expert financier Ezzeddine Saïdane a qualifié d'«historique» la revendication de la banque centrale. Depuis sa création, a-t-il rappelé, la BCT n'avait jamais défendu aussi fort son indépendance, pourtant prévue par les textes.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.