Les spécialistes de la santé sont unanimes quant au dépistage précoce pour prévenir contre les cancers du sein et celui du col de l'utérus. Les quatrièmes journées de gynécologie obstétrique organisées depuis hier à l'hôtel Sheraton par l'association des gynécologues obstétriciens privés d'Oran (AGOPO) ont été une occasion pour les professionnels de la santé de parler de prévention compte tenu de la recrudescence du cancer du sein et de s'enquérir des nouvelles avancées thérapeutiques. Une maladie coûteuse à la fois pour la santé, pour le patient et pour la société comme l'a indiqué, hier, le docteur Bensahli, président de l'AGOPO. En recommandant le dépistage précoce tous les 2 à 3 ans et à partir de 40 ans, notre interlocuteur a rappelé que ces actions doivent cibler les populations à risque, un travail de fond qui doit être renforcé davantage par des campagnes de sensibilisation initiées au profit du corps médical et des patients. Les spécialistes veulent en effet prendre un temps d'avance sur la maladie dont les facteurs de risque sont multiples à l'exemple de la baisse de l'immunité, l'obésité, le tabac, l'alcool, le stress et le manque d'activité physique. L'enquête expérimentale de dépistage précoce initiée en 2011 par les services de la direction de la santé et de la population de la wilaya d'Oran a révélé 7 cas de cancer du sein et 5 autres cas du col de l'utérus. Cette opération pilote a touché 1095 femmes sur 280.350 femmes ciblées à travers des étapes de cette étude. Même si les efforts de l'Etat sont salués à travers ce congrès quant au projet de réalisation de centre anti-cancer à travers plusieurs régions du pays, les spécialistes s'interrogent vraiment si le cancer peut attendre. Une réalité amère à laquelle sont confrontés médecins et désormais patients puisque le retard enregistré dans la réalisation d'un centre régional de lutte contre le cancer à Oran ne peut qu'entraver l'objectif auquel aspire l'AGOPO et qui est l'amélioration de la prise en charge des malades. A vrai dire, l'urgence s'impose d'office et les spécialistes recommandent la réalisation de ce centre pluridisciplinaire à la vocation régionale. Un apport considérable pour la région et pour la recherche médicale puisqu'il permettra en plus de la prise en charge, le développement de la recherche médicale tant souhaitée par l'AGOPO. Les quatrièmes journées auxquelles ont pris part d'éminents professeurs français, tunisiens et algériens ont permis d'enrichir le débat et d'approfondir le champ de concertation entre confrères venus des quatre coins du pays. Les spécialistes français, notamment le professeur Philippe Merviel de l'hôpital d'Amiens, ont mis en exergue les conséquences du traitement conservateur dans le cancer du sein, un traitement qui consiste à éviter l'ablation totale, une technique adoptée en Europe et dans d'autres pays du monde. Cette nouveauté pourra améliorer les résultats de traitement du cancer en Algérie et minimiser les coûts selon le président de l'AGOPO. Tout en souhaitant une adéquation de la prise en charge en fonction du coût de la maladie, les spécialistes privés demandent à ce qu'ils soient associés à tous les problèmes de la santé et dans tous les débats qui touchent le secteur. 50% de la santé en Algérie est assurée par des privés d'où la nécessité de les impliquer pour enrichir le débat comme l'a expliqué le docteur Benabadji, SG de l'AGOPO. Un avis partagé par le docteur Meguenni qui pour sa part explique que le travail doit être coordonné puisque l'objectif et la mission sont les mêmes, parvenir à de bons résultats dont la meilleure prise en charge du malade. Une concertation qui désormais doit impliquer tous les acteurs dans cette campagne de prévention et de lutte contre le cancer. Notons par ailleurs que d'autres thèmes d'actualité ont été débattus à l'occasion de ce congrès international à l'exemple du cancer de l'ovaire aux stades avancés présenté par le professeur Jean Luc Brun de l'hôpital de Bordeaux, la zonectomie et quadrantectomie débattu par le professeur Kerzabi d'Oran, entre autres.
