Alors que les responsables du secteur de l'Education affirment que la surcharge des classes ne concerne que 10 wilayas du pays, le SNAPEST soutient pour sa part que le problème touche 35 wilayas du pays. Meziane Meriane, le premier responsable du syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique, a affirmé, hier, à l'occasion de la rentrée des classes, que le surplus des élèves en 1re année secondaire a été constaté dans plusieurs lycées et à travers 35 wilayas du pays. «Nous avons enregistré plus de 40 élèves dans les classes de 1re AS au lycée El-Idrissi, à Alger, hier matin», dit-il en expliquant que cette surcharge était prévisible du fait qu'il y a deux promotions (la sixième de l'ancien système et la cinquième du nouveau) qui arrivent en même temps. Mais les véritables raisons, selon le premier responsable du SNAPEST, sont dues au retard dans la réalisation des lycées. Meziane Meriane a précisé «qu'une centaine de lycées, dont les études de réalisation ont été ficelées en 2004, attendent toujours d'être achevés. Aucun de ces lycées n'a été réceptionné huit ans après», dit-il en s'interrogeant pourquoi les responsables du secteur n'ont pas agi à temps et pourquoi ils n'ont pas dénoncé ces retards au niveau des wilayas auparavant. Autrement dit, pourquoi attendre les situations de crise pour dénoncer la lenteur de la cadence de construction. Meziane Meriane est allé jusqu'à exiger des responsables de l'Education d'enquêter sur le choix des entrepreneurs et des entreprises ayant été chargés de construire ces lycées. Meziane Meriane regrette le fait que nos écoles arrivent à cette situation alors que l'argent existe. «Nous avions connu des surcharges des classes dans les années précédentes, mais le surplus concernait uniquement les classes de terminale, pour avoir donné la chance à certains élèves de refaire le bac. Mais nous n'avons jamais connu des surcharges de cette taille en 1re AS», a-t-il souligné. Pour le porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Idir Achour, une surcharge dans 10 wilayas, c'est beaucoup. «Cela représente 40% des élèves sur l'ensemble des inscrits», dit-t-il. Idir Achour a souligné que les syndicats du secteur avaient déjà alerté les responsables du secteur et l'opinion publique sur d'éventuelles surcharges des classes dans les lycées, mais rien n'a a été fait dans son temps. Idir Achour a affirmé qu'au niveau d'Alger, les lycées souffrent de la surcharge des classes au même titre que dans d'autres wilayas du pays. A Oran, on dénombre plus d'une quinzaine de divisions en première année par établissement, en raison de l'arrivée des deux promotions admises en 2008 dans le moyen, donnant ainsi une moyenne de 45 élèves par classe. Sachant, qu'un lycée prend en charge deux ou trois CEM situées sans la même circonscription pédagogique, le nombre des classes de la 1re AS est passé du simple au double, voire plus. Les chefs d'établissements ont été unanimes pour déclarer, hier, que cette situation est contraignante à plus d'un titre et pour preuve, certains d'entre eux ont été obligés de reporter la rentrée des élèves de deuxième et troisième AS de deux heures et ce pour pouvoir canaliser ceux de la première année. Du côté des syndicats, on apprend auprès du secrétaire général du bureau d'Oran de l'UNPEF que la question de la surcharge des classes est difficile à gérer et les solutions palliatives consistant en l'ouverture d'annexes pour juguler cet important flux ont engendré plus de problèmes qu'elle n'en ont résolu. A titre d'exemple, au lycée Sidi El Bachir, l'annexe choisie est située à quelques trois kilomètres et cet éloignement posera des problèmes de sécurité aux élèves. Notre interlocuteur signale au passage que le personnel enseignant du CEM Sidi Maarouf 1 a débrayé, hier, en signe de protestation contre l'absence d'emplois du temps et l'absence remarquée de l'administration de l'établissement à qui incombe cette mission. De son côté, le chargé de communication du bureau d'Oran du SNAPEST a, sans toutefois s'avancer sur des estimations, que la surcharge des classes a été observée dans plusieurs établissements du secondaire. A ce titre, il considère que la wilaya d'Oran est également concernée par cette difficulté au même titre que les 10 autres wilayas qu'avait citées le ministre de l'Education et ce en raison des retards dans l'achèvement des travaux de plusieurs lycées. Pour Oran, rappelons que les 10 lycées programmés pour cette rentrée, seulement deux ont été réceptionnés en attendant le reste prévu pour la fin novembre prochain. Le syndicaliste citera l'exemple de lycées, qui n'accueillaient habituellement que 6 divisions en 1re AS, ont enregistré cette année 14. Les déclarations faites hier par le directeur de l'Education de Constantine à propos du problème des surcharges des classes, qui vont affecter cette année certains établissements scolaires dans la wilaya, sont venues confirmer les appréhensions exprimées auparavant par les parents d'élèves et d'une façon générale par toute la communauté de l'éducation. Pour rappel, ces craintes étaient nées du constat fait par les uns et les autres des retards accusés par les chantiers de construction des infrastructures scolaires, dont la livraison avait été programmée pour cette rentrée. Sur ce sujet, au cours de la cérémonie officielle consacrant la rentrée scolaire 2012/2013, dont le coup d'envoi à été donné hier par les autorités locales dans quelques établissements du chef-lieu de la wilaya, M. Boudjemaa Slimani, DE de Constantine, a déclaré à la radio régionale que dans certaines zones comme à la cité de Békira dans la commune de Hamma-Bouziane, à la nouvelle ville Ali Mendjeli, à El-Khroub, au niveau d'un technicum et du lycée de la cité Massinissa, il va y avoir des surcharges dans les classes à cause de la venue des élèves admis en première année secondaire. Aussi, voulant se montrer rassurant, le directeur de l'Education a dit: «Nous avons pris des dispositions pour faire face à la situation et garantir à chaque élève de la wilaya sa place pédagogique». Il a expliqué ensuite que dans le palier du secondaire, la majorité des classes accueilleront un maximum de 33 élèves. «Toutefois, a-t-il ajouté, dans la première année du secondaire nous allons avoir, dans certains cas, jusqu'à 45 dans la même classe». Abordant l'épineux problème causé par le retard dans la livraison du lycée de la commune de Messaoud Boudjeriou, l'orateur a annoncé que ses services sont arrivés à dégager un nombre de six classes issues d'une extension au niveau du CEM Bouras Chérif de cette localité. Grâce à cela, une partie des élèves de la première année secondaire vont être accueillis dans ces classes et cela allégera considérablement la pression subie par le lycée de la commune voisine d'Ibn Ziad qui continue toujours à recevoir les élèves de Messaoud Boudjeriou dépourvus d'un lycée dans leur commune. «Il est probable, a continué le DE, que des structures supplémentaires seront dégagées encore sous peu, surtout pour accueillir les élèves de la seconde année des branches scientifique et littéraire qui auront ainsi la possibilité de poursuivre leurs études dans leur commune même, et ce en attendant la livraison du lycée de Messaoud Boudjeriou prévue pour le mois de décembre prochain.
