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Rachid Bousdira, patron de TP Marine : «On ne sait où aller pour homologuer des bateaux made in Algeria !»
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 12 - 11 - 2013

Armateur de pêche, M.Rachid Bousdira s'est lancé il y a trois ans dans la fabrication de bateaux. Il raconte son expérience et l'environnement dissuasif dans lequel il a créé son entreprise.
Comment vous avez créé cette entreprise?
Cette entreprise spécialisée dans la fabrication de bateaux, je l'ai créée il y a trois ans. Pour la formation du personnel, j'ai fait appel à des experts étrangers d'entreprises spécialisées dans le domaine avec qui j'ai signé des contrats. Mon équipe a suivi un cycle de formation d'une année et demi. La formation sur la partie rigide a été prise en charge par les hollandais, le reste l'a été par les italiens. Au début, mon entreprise était spécialisée dans la fabrication de bateaux militaires destinés à l'armée nationale. Nous avons décroché plusieurs marchés avec cette institution et nous travaillons actuellement avec le chef d'équipe pour développer des projets en fonction de leurs besoins. Après cette expérience avec l'armée nationale et depuis une année, nous avons décidé de nous lancer dans la fabrication de bateaux de plaisance. Là, nous sommes en train d'explorer ce nouveau marché qui est prometteur.
Donc, on va dire que vous fabriquez des bateaux à 100% pas uniquement le montage ?
Tout ce qui est exposé dans ce salon de la pêche, est fabriqué localement. C'est 100% made in Algérie. En dehors de l'amortisseur, tout est fabriqué ici même les sièges. Pour les moteurs, il existe deux ou trois fabricants mondiaux. Nous, nous travaillons avec Mercury et Suzuki. Cela dépend de ce que veut le client. Je peux, donc, dire que mon entreprise a plus d'intégration aujourd'hui que les entreprises étrangères qui sont sur le marché puisqu'elles ne fabriquent plus dans leur pays d'origine mais en Chine.
Certains opérateurs économiques se plaignent de difficultés rencontrées pour créer une entreprise. Est-ce que vous partagez ce même avis ?
Actuellement, il difficile de créer une entreprise en Algérie. Il y a beaucoup de problèmes, la bureaucratie et le manque de foncier. En plus de cette entreprise, nous avons tenté de nous lancer dans la métallurgie mais nous n'avons pas trouvé de terrains.
Pourtant, l'Etat fait actuellement toute une campagne sur les facilités et avantages accordés pour créer une entreprise ?
Je crois qu'il y a une volonté réelle d'aller vers l'avant mais sur le terrain, ce n'est pas encore palpable. Il faut encore un lourd dossier à constituer, les impôts sont très élevés par rapport aux autres pays. Si je veux investir en Tunisie, je peux dès demain avoir le terrain et les financements bancaires. Les tunisiens me demandent de venir. L'environnement pour créer une entreprise n'existe pas encore en Algérie. Je peux dire que nous n'avons bénéficié d'aucun avantage pour créer cette entreprise. Nous n'avons d'ailleurs pas demandé une aide de l'Etat mais juste qu'on nous laisse travailler. Nous premier problème a été la disponibilité du terrain. Nous avons besoin de terrain au bord de la mer pour construire notre usine. Nous n'avons pas pu en bénéficier malgré nos lettres envoyées au wali de Tipaza pour nous dégager une parcelle de terrain pour notre projet. Nous perdons beaucoup d'argent dans la location de locaux ; et nous attendons toujours une réponse à nos multiples courriers adressés au premier responsable de la wilaya de Tipaza.
D'autres difficultés ?
La liste des problèmes est encore longue. Pour l'importation de la matière par exemple, nous payons 30% de droits de douanes tandis que pour un bateau fini, les droits de douanes sont de 12% seulement. Nos décideurs n'ont pas encore compris que pour relancer l'économie, il faut revoir les coûts des intrants. On paye 30% de droits de douane et 17% de TVA. Et on revend à 7% de TVA. Alors qu'un bateau produit en Chine est évalué au même prix qu'un bateau fabriqué localement. Concernant les banques, il est connu que ces institutions ne prêtent qu'aux riches. Elles te donnent un milliard et demandent un milliard et demi comme garantie ! Un an pour avoir un crédit dans une banque publique. Entre l'étude et la réponse, une durée d'un an. J'ai déposé un dossier et la réponse a été négative. Je me suis débrouillé moi-même pour financer mon entreprise. .
Et pour l'homologation de ce produit made in Algeria ?
C'est un grand problème. Pour homologuer ces bateaux, jusqu'à présent personne ne sait vers où se diriger. Le ministère des transports nous dit ce n'est pas moi, Il nous renvoie chez l'institution militaire, les gardes côtes, en l'occurrence, alors que ce n'est pas de leur prérogative. Nous avons écrit au ministère des transports pour lui demander de nous indiquer qui doit homologuer ces bateaux : aucune réponse. Les gardes côtes ont bien voulu homologuer certains bateaux à leur niveau mais rien n'est officiel. Si le bateau se vend à Alger, c'est bon parce que les gardes côtes d'Alger sont informés sur cette question. Mais si je le vends à Jijel, à Annaba ou à Oran, cela devient un problème. Parce qu'au ministère des transports, personne n'a jugé nécessaire de se pencher sur ce problème. Plusieurs courriers ont été envoyés mais ils sont restés lettre morte. On a été contrôlés par la gendarmerie lors du transport de nos bateaux pour les exposer au salon de la pêche, ils nous ont demandé les immatriculations. Nous avons beau expliquer aux gendarmes qu'il s'agit de bateaux fabriqués en Algérie, ils n'ont rien voulu savoir. Ils ne cessaient de demander le numéro de châssis. Le problème est qu'il n y a pas de coordination entre les différents organismes. Les textes de loi sont obsolètes. Il faut créer des commissions interministérielles pour étudier tous les problèmes auxquels, nous en tant qu'opérateurs économiques nous sommes confrontés. Comment faire pour changer les choses ? Ou alors, faut-il tourner le dos à ces problèmes et attendre la retraite.
Est-ce qu'il existe une association
de fabrications de bateaux pour prendre en charge ces revendications ?
Nous fabriquons 300 bateaux par an. Nos prix sont une fois et demie moins chers par rapport aux bateaux importés pour une même qualité de fabrication. Avec l'armée, nous avons beaucoup de commandes. Récemment, nous avons démarché auprès de la protection civile. Nous attendons les résultats du rapport de l'audit. Et maintenant, nous traitons avec les particuliers. Je vous raconte une anecdote et vous pouvez le publier. Nous avons décroché des marchés pour la fabrication de bateaux avec l'entreprise « le port d'Alger». Nous avons eu le marché mais le ministre des transports a tout annulé à la dernière minute pour l'attribuer à une entreprise publique, l'entreprise de réparation navale à Alger (ERENA) ; ce marché que nous avons décroché, on nous l'a enlevé car une entreprise publique a été favorisée. Avec ce favoritisme, on se sent déjà out. Les décideurs préfèrent travailler avec une entreprise publique plutôt que privée. Et pourtant ces entreprises publiques importent le bateau presque fini. Elles font de la sous-traitance. Elles font tout juste le montage ici.


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