Les résidents de la cité El-Gammas ne sont pas du tout contents du rythme des entreprises chargées de réaliser l'assainissement du quartier afin de lancer le chantier d'amélioration urbaine. Ces entreprises, disent les représentants des associations de quartiers «jouent au chat et à la souris» avec les autorités locales et défient aussi les habitants qui sont au comble de la colère, nous ont-ils fait savoir jeudi quelques heures avant l'arrivée du wali pour une visite dans la cité. «En tout cas, les responsables de ces entreprises ont donné, cette semaine, les preuves de leur laxisme», nous ont expliqués les membres de l'association des 800 logements en évoquant cette seconde visite que le wali de Constantine, M. Hocine Ouhd, était sur le point d'effectuer dans leur quartier en l'espace d'une semaine. «Le mercredi passé, ont poursuivi nos interlocuteurs, le wali était venu dans la cité et avait ordonné aux entreprises chargées de l'assainissement et de l'ouverture des ruelles entre les chalets, de démarrer immédiatement les chantiers. Pour cela, il leur avait accordé un délai d'une semaine. Et voilà qu'aujourd'hui, huit jours après, il est revenu pour constater lui-même que ses instructions n'ont pas été appliquées. C'est malheureux de le dire, mais rien n'a été fait dans notre cité qui continue à patauger dans de nombreux problèmes. Le wali a renouvelé ses instructions, mais les représentants des résidents demeurent sceptiques et pensent qu'elles ne seront pas respectées. Ils signalent que les entrepreneurs se livrent à un jeu malsain qui n'est pas du goût des habitants. Ils font semblant de travailler quand ils entendent que le wali va venir, affirment les membres de l'association mais, une fois reparti, le chantier est stoppé. « Makan walou. Rien n'a bougé chez nous. Vous pouvez le constater sur place », ont-ils affirmé. Jeudi dernier, le wali de Constantine a effectué une sortie spécialement consacrée à l'inspection des chantiers de développement lancés dans cette cité populaire, la plus grande de la capitale de l'Est. Reconnaissant que cette agglomération, qui ne cesse de s'agrandir et de s'étendre, souffre d'une multitude de problèmes qui ont été générés par ce développement constant, le chef de l'exécutif a pris un certain nombre de décisions parmi lesquelles celle consistant à accorder un lot de terrain «pour bâtir un logement décent» aux couples logés dans un même chalet «s'il s'avère toutefois qu'il y a plus d'une famille dans le chalet», a-t-il précisé. M.Bahi Salah, directeur de la société d'architecture et d'urbanisme (SAU) chargé du recensement et relogement des habitants des sites précaires, a déclaré par la même occasion que la cité El-Gammas vient de bénéficier d'un quota de 800 logements sociaux destinés aux résidents des sites précaires. Interpellé à ce propos par des résidents qui ont signalé que beaucoup de chalets n'ont pas été recensés pour le désamiantage «qui n'a pas encore commencé» et pour l'aide de 70 millions de centimes accordée par l'Etat, le directeur de la SAU a formellement démenti en assurant que la quasi-totalité des 2273 chalets a été recensée. Il ajoutera à l'attention des gens qui veulent reconstruire leur chalet en dur qu'ils vont commencer à recevoir cette aide une fois qu'ils auront obtenu le permis de construire, élaboré le plan de reconstruction et lancé le chantier.
