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Les doutes du 17 avril, Marquez et le poisson-lapin
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 24 - 04 - 2014

Qu'est donc devenu le poisson-lapin ? Broyé comme le poisson d'avril d'antan. Le second cité, victime des nouveaux comportements, et le premier, noyé en Algérie par la déferlante électorale. A partir du dépôt des candidatures où il y a eu beaucoup d'appelés, peu de sélectionnés et au final un seul élu, ce qui va de soi.
Durant la campagne électorale, qui s'était déroulée beaucoup plus, dans l'invective que dans le dévoilement des propositions ou des déclarations d'intention, sinon de promesses politiques. In fine, dans une lourdeur qui l'avait émaillée de bout en bout. Ce qui se déclina sur l'opinion publique, en craintes, peurs et d'énormes appréhensions. Beaucoup d'algériens et d'algériennes, avaient à tort ou bien à raison redouté que le pire n'arriva. Quant aux urnes, et quoique l'on dise, elles n'ont restitué que les résultats que les citoyens qui se sont déplacées pour aller voter, leur avaient confiés. Bien sur qu'il y aura toujours et en tout état de cause, certains qui trouveront à en redire. Déjà le 16 avril 2014, soit une journée avant le début suffrage, le propriétaire directeur d'un journal francophone à grand tirage, dans un éditorial, intitulé : ‘'la responsabilité des militaires'', avait planté le décor. Où, à priori il reprochait à toutes les couches de la société algérienne, intellectuels, moudjahidine, hommes politiques, militaires en retraite, de solliciter l'intervention de l'armée, pour éviter les dangers qui menacent le pays. Pour conclure, paradoxalement en faisait tortueusement le même appel sibyllin, du pied à cette même institution. Ainsi, après avoir fait part de son inquiétude, en déclamant une dramatique prémonition, il fait également lui aussi étonnement appel à l'armée. Il dit : ‘' le scénario mortifère pour demain est écrit. Le régime est complètement autiste. Mais la situation peut déraper. Un passage en force risque d'aggraver la dynamique conflictuelle et plonger le pays dans le chaos. Les militaires sont face à leurs responsabilités''. Par ailleurs et la veille de cette élection fortement chargée d'incertitudes et alourdie d'angoisses imprédictibles. Dans un autre quotidien francophone dont la devise est :«le droit de savoir, le devoir d'informer», monsieur Saïd Saadi, assénait péremptoirement que : ‘'l'élection se jouera sur le rapport de force qui prévaudra dans le système. En l'état actuel des choses, tout porte à croire que l'actuel chef de l'Etat sera le vainqueur de cette guerre de tranchées. On estime que plus de trois millions de voix appartenant aux militaires, policiers, gendarmes, douaniers, membres de la protection civile et leurs familles, sont laissées à la discrétion du pouvoir».
Etonnement étonnant ! Car un homme politique de cette trempe, qui plus est, fut député à l'assemblée nationale algérienne, ne saurait, sans intentions insidieuses, occulter le fait que depuis dix ans en Algérie, tous les électeurs votent dans les mêmes bureaux de votes ; tous ceux cités par Saadi y compris. Depuis la promulgation de la loi organique 04/01, du 07 février 2004, modifiant et complétant l'ordonnance 97/07 du 6 mars 1997, portant loi organique relative au régime électoral, il n'y a plus de bureaux de votes spéciaux. Ainsi l'article 12 de cette loi énonce que : «les membres de l'armée nationale populaire, de la sureté nationale, de la protection civile et les fonctionnaires des douanes nationales, des services pénitentiaires et de la garde communale, qui ne sont pas inscrits sur la liste électorale de la commune où se trouve leur domicile, au sens de l'article 36 du code civil, peuvent demander leur inscription sur la liste électorale de la commune de naissance de l'intéressé, de la commune du dernier domicile de l'intéressé ou bien de la commune de naissance d'un des ascendants de l'intéressé». Sinon l'ancien chef du RCD ignore la législation algérienne en la matière, ce qui est doublement grave et inquiétant. Et là je voudrais bien que quelqu'un me contredise en m'apportant une quelconque preuve, d'un militaire, d'un policier, d'un gendarme, d'un douanier et autre garde communal, ayant voté dans une caserne depuis le 07 février 2004. Cette soi-disant manette aux mains du pouvoir est reprise, avec d'autres leviers dans un inventaire intitulé, la fraude en dix leçons, pour tripatouiller les voix des citoyens, par le quotidien daté du 18 avril 2014, du directeur auteur de l'éditorial, la responsabilité de l'armée.
Ce répertoire donnant les clés de la triche électorale, prétend que le fichier électoral algérien est opaque, et que ce serait cela qui aurait décidé l'Union Européenne à ne pas envoyer ses observateurs à l'élection du 17 avril. Oui mais encore une fois en consultant la loi électorale, on découvre qu'elle dispose explicitement dans son article 18, que tout électeur peut prendre connaissance de la liste électorale le concernant. Comme elle autorise également les représentants dûment mandatés des partis politiques participant aux élections et les candidats indépendants à en obtenir copie. Encore une deuxième leçon sur les dix et j'arrête. Souvent ces formalismes pesants, siéent mal à la chronique, car par trop indigestes. La leçon figure à la huitième position dans le catalogue de la fraude, elle est titrée : «bénéficier du soutien des walis». Il y est évoqué, que le ministre de l'intérieur était en infraction de la loi électorale, quand il avait demandé aux walis de lui transmettre les résultats le jeudi 17 avril avant 23 heures. Car d'après l'auteure de la liste de la resquille, même si elle emploie le conditionnel, le wali n'est pas destinataire de copies de procès verbaux. Sauf qu'en l'espèce, l'article 51 de cette loi énonce en son deuxième alinéa : «le procès-verbal de dépouillement (la journaliste utilise curieusement, le mot, dépouillage, lapsus révélateur ou bien…), est établi en trois(3) exemplaires, signés par les membres du bureau de vote. Ils sont répartis comme suit : …, un exemplaire au wali ou au chef de poste diplomatique ou consulaire». Et pour asseoir son argumentaire, la journaliste, cite le témoignage d'un ancien wali fait dernièrement, sur une chaine de télé algérienne émettant en extra-territorialité, affirmant que quand il était en poste :''la fraude était institutionnelle''. En droit pénal il y a un adage qui dit que : « nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude».
Oui mais est- ce suffisant pour convaincre tous les protagonistes, notamment tous les perdants, puisqu'il ne peut y avoir qu'un seul gagnant ? Ce serait illusoire, car les insatisfaits pour quelques raisons que cela soit, me reprocheront ma lecture littérale de la loi, ma naïveté et mon appréhension simpliste de l'élection présidentielle et de tous les intérêts qu'elle véhicule, des enjeux qu'elle draine et de manquer de discernement sur les changements ou le statuquo, qu'elle entrainera. Je suis preneur de tout cela, sauf que moi, j'ai appris depuis fort longtemps, quand j'ai pu lire, pour la première fois, Gabriel Garcia Marquez ; que l'on ne prêche pas aux convertis. J'avais pour la première fois lu en entier un livre en français, du prix Nobel de littérature 1982, quand un éditeur algérien avait eu la merveilleuse inspiration de le publier : l'Amour au temps du choléra. Cela se passait sans doute en 1987. Il m'est resté entre autres, de cette belle histoire, le nom du personnage axial du roman , Firmina Daza, une jeune belle jeune fille amoureuse de Florentino Ariza, également jeune et beau de cette beauté sud américaine où le dandysme est diversifié selon un nuancier revisité à travers des gammes infinies et des palettes sans limites. Les latino-américains ont emporté dans leurs comportements, et jusque dans leur façon de s'habiller beaucoup de méditerranéité, qu'ils ont même infligé aux indiens autochtones. Il est violoniste de talent et poète, mais amoureux de Firmina, au plus profond qu'un homme puisse en son sein incuber ce sentiment. Il avait sa belle en adulation jusque dans son essence et au plus intime de sa substance. Oui mais après l'ivresse que procure la passion, vint souvent le calme inhibant de la tristesse que propage la rupture, enjolivé par l'abîme de la séparation et meurtri par toutes les douleurs physiques et les bleus immatériels de la déchirure, qui tourmentent l'âme ,persécutent et embrument l'esprit, lestés à jamais par la source de toutes les douleurs : l'absence brutale et cruelle de l'autre. Firmina souscrivant aux codes, sujétions et intangibles sociétaux, délaissa son fol amoureux de poète Florentino et alla épouser Juvénal Urbino un médecin, fils de médecin, pianiste à ses heures creuses, fin danseur, mais surtout absorber par l'éradication de l'épidémie de choléra, d'ou le titre du roman. Un héro envié et jalousé, par rapport à Florentin plutôt effacé, myope et portant de tout temps des habits ternes. A son modeste amoureux, Firmina choisit le statut social que fournissent la richesse et la visibilité aux yeux des autres.
Converti à l'amour de Firmina, Florentino ne transgressera jamais ses sentiments et il attendra, tant qu'il vivra, qu'elle lui revienne, en aucun défait devant le doute, les incertitudes, le temps hypothétique, et tout ce que le hasard peut réserver. Là j'arrête la narration, sinon le sublime du livre catalogué dans ‘'le réalisme magique'' de la littérature sud américaine que présenta au monde Gabriel Garcia Marquez, sera divulgué. Je préfère lancer une invitation à ceux qui le veulent, d'entreprendre sa lecture. En tout cas l'histoire est en parie autobiographique, puisque le père de l'auteur était lui même télégraphiste, comme Florentino Ariza, alors que sa mère était issue de la petite bourgeoisie locale. Gabo, pour ses intimes décédé le 17 avril 2014 à 87, avait au final bien vécu. Il fut l'ami de Fidel Castro, dont il ne niera jamais l'amitié. Et quand on lui parlait de l'autocrate, il répondait que cette amitié avait au moins servi à arracher des centaines de prisonniers cubains à leurs geôliers. Venant d'un continent dont il avait conté les violences à travers ses romans. Il narra ses révolutions, ses dictatures et ses guerres civiles. Il fut critiqué en Colombie, son pays d'avoir été absent alors que sa terre natale était plongée un demi-siècle durant dans une lutte fratricide, entre ceux qui gouvernaient le pays et la guérilla d'extrême gauche. A ses détracteurs, il répondait, qu'il était avant tout un journaliste et un écrivain, et qu'en cette qualité il avait parfaitement assumé ses responsabilités. A ce propos d'ailleurs, le journaliste français d'origine algérienne, Slimane Zeguidour, qui avait rencontré Marquez en 1982 en Colombie, rapporte ceci :''il m'avait raconté qu'il avait été arrêté le 11 décembre 1960 à Paris, lors d'une rafle. On l'avait pris pour un arabe algérien. Aussi a-t-il passé toute une nuit au poste de police de Saint-Germain-en-Laye. Et c'est là qu'il avait rencontré les premiers militants du FLN.il aimait rappeler que dans toutes les causes qu'il a soutenues, celle algérienne est la seule pour laquelle il « a fait de la prison ».
Citoyen du monde migrant, Gabo avait beaucoup voyagé et plaidé les causes de son continent et des miséreux à travers le monde auprès du pape, de Clinton, du roi d'Espagne et de Mitterrand. Cependant, le poisson lapin dans sa migration lessepsienne, entre la mer rouge et le bassin méditerranéen, amena la panique chez nous. Alors que l'on nous a toujours appris que tout ce qui venait de la mer était bon, on découvrit qu'un poisson d'apparence sympathique, se révéla un être toxique, pouvant provoquer la mort, par paralysie respiratoire. Heureusement pour nous, il semble vite reparti vers sa mer natale sans dégâts. Il n'y a rien de comparatif, dans cette dégression s'il en est. Ce serait réducteur pour le prix Nobel de littérature 1982, et de notre part pedzouille, confondant entre poisson toxique et belles lettres. Il n'est question seulement que de migration. Et là aussi, la moitié des algériennes et des algériens se sont rendus aux urnes le 17 avril 2014, pour élire leur président, et l'autre moitié ne s'était déplacée. Mais que vaudrait donc la démocratie sans la contradiction ? Désormais l'élu du 17 avril est le président de tous les algériens à charge pour lui d'organiser leur mouvement vers plus de paix, de sécurité, d'apaisement et de tranquillité. Ainsi que beaucoup d'espoir pour la frange la plus jeune. Les jeunes ont besoin de rêves. Et pour qu'ils les réalisent, il leur faut des enseignements, des apprentissages et des formations, pour accéder à un travail, qui les valorisera.
D'où ils tireront un revenu mensuel mérité après l'accomplissement d'un travail selon leurs diverses qualifications, leur moult compétences et leurs multiples talents, qui leur fera voir la vie autrement. Il leur donnera confiance en leur pays et en toutes ses institutions. Ils pourront pour ceux et celles qui le voudront, avoir un logement, se marier et avoir des enfants ; et tous, les mariés et ceux et celles qui auront opté pour un autre cheminement de vie, profiter de la vie. Et à leur tour, ils mettront sur pieds, dans la transparence, les conditions qui permettront à ceux qui viendront après eux de bien vivre. En conclusion, ce n'est pas parce que cette chronique porte un titre qui évoquerait une fable qu'elle en soit forcément une. Loin s'en faut. Car comme le disait Gabo : ‘' je résiste à tout, sauf à la tentation''. Ceci ne signifie nullement, la perte des valeurs et la disparition du sens moral, ce faisant dans toutes les entreprises à entamer désormais, dans mon pays. Ainsi toutes les actions devront être conçues, engagées et évalués en fonction de leurs conséquences sur les segments de la population à laquelle elles sont destinées. Bien sur en un partenariat intelligent.


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