Le projet de la gare multimodale de Sidi Mâarouf, l'un des dossiers pesants de la modernisation du grand Oran, est en cours d'inscription au ministère des Finances, a-t-on appris auprès du directeur des Transports de la wilaya. D'un coût estimatif de 8 milliards de DA, ce projet, dont l'étude est déjà ficelée par le groupement de bureaux d'études algéro-espagnol «Betur-Sener-Serom», s'apprête donc à entamer la phase réalisation, après quelques procédures d'usage. Conçue pour une capacité d'accueil de 100 millions de passagers/an (voici à titre indicatif ce double comparatif, la gare multimodale de Victoria Station à Londres: un flux de 150 millions de passagers/an, celle de la gare centrale à Paris: 190 millions de passagers/an), la gare multimodale de Sidi Mâarouf, «la première du genre en Afrique», sera implantée à proximité de la station terminale du tramway. Cette gare intermodale, qui sera réalisée sur une superficie globale de six hectares, intégrera les divers modes de transport, à savoir le métro, le tramway, les taxis urbains et interurbains et les transports en commun, et ce de manière à fluidifier et faciliter le flux des voyageurs. Ce projet prévoit, entres autres infrastructures, un grand bâtiment de deux niveaux sous-sol et quatre étages, un parking à deux niveaux de 230 véhicules chacun, extensible à 660 véhicules, des restaurants, des cafétérias, des espaces verts et de détente et un ensemble de commodités nécessaires au confort des usagers. Les prévisions relatives à la fréquentation des voyageurs font état de 260.000 voyageurs dont 70.000 pris en charge par le tramway d'Oran. Ceci étant dit, à la suite de la présentation de cette première ébauche, les initiateurs du projet ont été invités à intégrer l'aéroport international d'Es-Sénia-Oran «Ahmed Ben Bella» dans cette projection. Conçu pour être un centre névralgique des transports en commun (taxi et bus, train et tram) d'Oran, Sidi Mâarouf connaîtra une vraie métamorphose avec l'implantation d'un pôle multimodal où les usagers trouveront tous les modes de transport réunis dans une même structure disposant de toutes les commodités et les services annexes. Tout particulièrement, la mise en service du tramway le 1er mai prochain, qui aura son terminus à Sidi Mâarouf, placera cette «petite» localité au cœur d'enjeux urbanistiques et économiques importants. Faisant partie des projets structurants prévus dans le cadre du méga-chantier de la modernisation de la ville, la gare multimodale d'Oran revêt un intérêt particulier pour le wali. En témoignent le temps que celui-ci a consacré à ce point lors de son audition des responsables du comité de pilotage du projet du tramway ainsi que ses instructions strictes et pointues ayant trait à ce projet. «Inspirez-vous de ce qu'il y a à Paris, à Lyon ou à Londres. Je veux une gare multimodale digne de la métropole d'Oran à laquelle nous aspirons. Que les choses soient bien claires, je ne veux pas un équipement sobre et économique où l'on concentre dans la promiscuité les transports en commun. Je veux un pôle où se traduit en réalité l'intermodalité en tant que concept qui implique l'utilisation de plusieurs modes de transport au cours d'un même déplacement, avec des cafétérias, des restaurants, des supermarchés, des centres de loisir, des espaces verts, la location de voitures, et autres services annexes», avait insisté le wali en s'adressant au directeur des Transports, en charge de ce dossier. Ce dernier avait répondu, en substance, qu'il était sur la même longueur d'onde que le wali à propos de ce projet, dont il mesurait l'impact. L'idée-force de la gare à multiple modes de transport (ou multimodale) tient au fait, selon les explications qui nous ont été fournies en marge de la séance de travail, que «les réseaux de transport modernes coûtent de plus en plus cher. La logique visant à réduire ces coûts conduit à les hiérarchiser de plus en plus pour réduire le nombre de lignes et/ou de nœuds du réseau. L'inter-modalité permet d'accompagner cette réduction des nœuds en superposant au premier réseau, un réseau de transport plus local qui permet de diffuser l'effet du nœud de transport sur un territoire plus vaste.»
