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DOSSIER - Métropole, élites, chantiers et responsabilité de tous : Oran sort de «l'Oran-attitude» ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 19 - 07 - 2014

Comment aller au-delà du slogan creux de «seconde capitale du pays», de la vocation de ville-cible des exodes ruraux et de la fonction de niche pour extensions urbaines massives ? Oran métropole méditerranéenne est un vieux rêve, dans la région.
Oran est capitale de quoi ? De la région ? Des «affaires» ? De l'Ouest «politique» dans la cartographie mentale des méfiances nationales ? Ou des projets standardisés des politiques de développement, un peu trop mécaniques : logements, réseaux, équipements et bilans. Pour y répondre, «Oran, Demain métropole méditerranéenne» a été le sujet d'une rencontre, inédite dans les mœurs administratives algériennes, avant-hier. Y participeront, de concert, les élus de la ville, (APW et APC), le nouveau wali, les hommes d'affaires de la région, des universitaires et autres, sous le patronage du «Quotidien d'Oran». Habituée à être sollicitée comme «partenaire» de légitimation de manœuvres de consensus politique, la «société civile», ce vieux concept des années 90, est aujourd'hui interpellés pour fonctionner comme réservoir d'idées et de propositions pour le «Oran de demain». Dans la grande salle de l'hôtel ‘Liberty' (on sort des espaces des hémicycles de la wilaya et sa culture close), on retrouvera réunis, quelques trois cents personnes, de différents horizons, «venues pour un premier contact», selon les organisateurs : opérateurs, ministres, ex-ministres, journalistes et universitaires ou personnalités de la société civile. «C'est la première fois que cela se passe ainsi», murmure-t-on, dans les couloirs de l'hôtel, tout neuf et qui n'en est pas à sa première initiative. La formule habituelle a, toujours, été un cloisonnement stricte entre élites citadines et élites administratives éduquées à la politique de réalisation et des bilans chiffrés», loin des écoutes. Le ministre de la Jeunesse Abdelkader Khomri qui fera le déplacement en compagnie de celui de la Communication, Hamid Grine, trouvera une belle formule : «signe d'une élite et d'une classe moyenne, en reconstruction, en nombre et en force de proposition». Possible ? Il semble qu'une nouvelle promotion de gestionnaires soit, désormais, sensible aux élites locales, non pas comme des niches de demandeurs de rentes et de soutien informel, mais aussi comme partenaires, pour aller, au-delà des simples clauses de «réalisations et de consommation de budget». Le nouveau wali d'Oran offrait l'image d'un homme qui cassait le tabou du cloisonnement traditionnel, entre sa fonction et le «privé», que l'on ne sollicitait que discrètement pour de rares consultations : la rencontre sur Oran a été organisée dans un espace «privé» et sous le patronage d'un journal indépendant, signe d'époque qui change, peut-être.
Une occasion d'abord pour le wali de parler de la ville et de ses chiffres et chantiers : marqueurs de mémoires en restauration (le palais du Bey et la mosquée du Pacha avec les Turcs), la cathédrale de Santa Cruz, avec des restaurateurs étrangers qui ont déjà travaillé sur notre Dame d'Afrique… Architecture avec le chantier des 4.200 familles à reloger pour résoudre l'équation du vieux bâti, du relogement et de la restauration du patrimoine architectural de la ville (plus de 600 immeubles à restaurer). «C'est un processus qui était lent pour cause de complexité des opérations de relogement, de litiges entre propriétaires, de fonds de commerce…etc.», dira le wali. On notera aussi le chantier de l'extension du réseau de tramway qui va passer à 53 km, reliant les pôles de l'aéroport (lui-même en chantier, pour une vocation international réelle), Belgaïd et Bouâmama. A ajouter, sur la liste des chantiers, l'extension du tunnel du port avec une pénétrante qui va aller sous l'hôtel du «Méridien» pour rejoindre le 5ème périphérique, le projet du jardin citadin du Technoparc de Belgaid…est.
Statistiques sur les «grands chantiers» mais aussi constat de blocages. Le wali fera observer, à juste titre, qu'Oran fonctionne, encore, depuis deux décennies, avec un schéma administratif et urbain dépassé : 12 secteurs urbains seulement. Et des directions d'administration, encore centralisées comme l'OPGI ou d'autres. L'Oran du futur ? «Il se trouve au sud-ouest» dira le wali. «On a compris que l'extension vers Oued Tlelat était une erreur car c'est une zone irriguée». Ajoutant «qu'il y a urgence à reprendre la ville, au-delà de son partage tacite : une frange mieux urbanisée et équipée et un versant sud-ouest abandonné et offert aux extensions des bidonvilles». Et au-delà de la vision statistiques et chantiers, le wali osera l'aveu d'une impuissance, à donner une vocation réelle à la ville, sans ressources humaines, proposition et exploitations.
QU'ES-CE QU'UNE METROPOLE ?
Au-delà de la vision de l'administrateur, Mohammed Bahloul, professeur et directeur de l'IDRH posera la bonne question : une métropole se définit, au-delà des chantiers, comme une vocation de puissance et une entreprise de «métropolisation» selon son concept. «Une politique volontariste qui s'allie les forces libérales et pas seulement élites administratives».
La métropole est un territoire «intelligent» et pas seulement une vocation géographique. «Elle nécessite quatre alliés : l'argent, la connaissance, la terre et la ressource humaine» et avec un facteur d'alliance : la sociabilité spontanée de confiance» comme le dira Pr Mohammed Bahloul. L'analyse est pertinente, dans une ville marquée par les politiques de méfiance de mise entre administrateurs, élites «privés», citoyens et administrateurs. «Trois facteurs sont primordiaux pour construire une métropole : un régulateur, des entrepreneurs et des experts», conclura-t-il avec pertinence.
Pour un autre universitaire, la ville ne peut pas fonctionner comme une métropole sans «le supplément d'âme» selon son concept. «Penser à l'accueil de la ville, sa pénibilité, son côté agréable. «Il faut se poser la question : est-ce que la ville est accueillante ? Il faut faire sens avec le citoyen qui doit reprendre la ville. Restaurer le plaisir à jouir et à exploiter l'espace public». Une belle formule à laquelle réagira la salle quand l'universitaire, enseignant en France et expert lancera l'idée de «restauration du lien entre l'Oranais et la mer» : la ville étant une ville sans accès et sans jouissance de son immense côte.
La vision «Bilan et réalisation», en mode en Algérie depuis l'indépendance, sera, aussi, remise en question par plusieurs intervenants, opérateurs économiques, de la ville : nécessité de penser à la gestion des espaces urbains et de logement «à la source et dès les études», dira M. Brahim Hasnaoui, principal promoteur à l'Ouest et patron de plusieurs pôles dont celui annoncé en microbiologie. Zones industrielles «mal gérées, dépendantes de communes, elles-mêmes, sans moyens» et qu'il s'agit de redéfinir et de repenser, une vocation touristique, en berne, comme en parlera Karim Cherif l'un des patrons du groupe Cherif à l'Ouest.
«La wilaya d'Oran est la première en classement de restaurants classés, d'hôtels et de centres de vacances, mais n'a pas d'école de formation, de vocation touristique soutenue», dira-il.
UNE METROPOLE, LE POURRA-T-ON ?
«Une première rencontre sans populisme» conclura, vers la fin, un assistant, en off. La concertation est sortie un du folklore et semble accepter l'idée d'associer les pouvoirs publics et les élites locales, dans un rapport autre que celui de la méfiance, de la distribution de la rente et des accusations. Oran reste une ville riche, en flou de vocation, sans «volonté de puissance» et discrètement marquée par une culture de déni de soi : auto-régionalisme victimaire, passivité des lobbys, manques d'initiatives, méfiances politiques, en souvenir des premières années de l'indépendance et démissions des élites intéressées par des vocations personnelles et incapables de fonder et de soutenir celles de la collectivité et de la région…etc. L'Oran d'hier est connu de tous. Celui de «demain» est ouvert, désormais.


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