Oulhaça (25 km à l'ouest de Béni-Saf) est une région agricole par excellence, ayant plus de 100.000 ha de surfaces agricoles utiles, mais elle est quasiment dépendante des autres régions en matière de fruits et légumes. L'autre paradoxe, les mandataires locaux s'approvisionnent des régions de Mostaganem, Tlemcen, voire même du centre et de l'est du pays. De ce fait les fellahs de la région de Oulhaça s'interrogent sur le fait de ne pas voir se réaliser, chez eux, un marché de gros de fruits et légumes, digne de nom et répondant à toutes les normes. C'est, en effet, une promesse faite en 2006. La commission de l'APW d'Aïn Témouchent, chargée de l'Agriculture et du Développement rural, avait vu juste, en donnant son aval pour la concrétisation d'un tel projet. Mais les agriculteurs, qui continuent de voir leurs productions maraîchères partir vers d'autres centres commerciaux avec des coûts de revient toujours plus élevés, ont vite déchanté, avec le temps. Le projet en question, qui, faut-il le souligner, a d'avantage de faveurs pour générer de l'emploi, ne serait plus d'actualité ou ne serait pas réalisé dans l'immédiat. La question reste toujours posée même si les responsables locaux sont favorables pour une telle réalisation. On se rappelle que les pouvoirs publics du Commerce souhaitaient réaliser un marché de gros, devant impérativement répondre aux normes internationales pour réguler, avant tout, le marché local et exporter, même, le surplus des produits maraîchers de la région vers le marché européen, notamment lorsqu'on sait que la wilaya dispose d'importantes potentialités agricoles. Parmi les deux éventualités retenues à l'époque pour la réalisation de cette infrastructure, figuraient soit sa réalisation dans la localité Emir Abdelkader, soit l'aménagement et l'assainissement pur et simple de l'actuel marché de fruits et légumes de Rachgoun, relevant de la commune de Oulhaça. Ce dernier site, s'étalant sur quelque 5 ha et devait représenter une manne financière importante pour l'APC de Oulhaça, reste dépourvu de toutes les commodités et ne répond guère aux normes, se situant, en plus, dans une zone touristique. Il a été ouvert provisoirement, à une certaine époque, mais il a vu, plus tard, ses activités se réduire, de jour en jour, jusquà être fermé, faute de prise en charge et d'organisation. L'absence d'une telle structure, localement, a généré une dérégulation du marché des fruits et légumes, laissant place ainsi aux spéculateurs et autres intermédiaires et, par conséquence, des répercussions sur le pouvoir d'achat des consommateurs. Selon un mandataire, il est dit qu'il n'y a pas longtemps, plus d'une quarantaine de wilayas s'approvisionnaient à Oulhaça. Plusieurs dizaines de camions, chargés de marchandises, partaient de Oulhaça et de sa région. La pomme de terre, l'oignon, la carotte, les haricots verts, pour ne citer que ceux-là, constituent les spécialités des fellahs de la région.
