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Ahmed Bedjaoui, producteur et critique de cinéma : «Dans le cinéma algérien, il n'y a pas de scénaristes»
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 08 - 06 - 2015

Présent à Oran dans le cadre du festival international d'Oran du film arabe (FIOFA), l'universitaire, producteur et critique de cinéma algérien, Ahmed Bedjaoui, l'animateur de la célèbre émission «télé ciné-club» de 1969 à 1989, a organisé samedi une vente-dédicace de son dernier ouvrage «cinéma et guerre de libération» des éditions Chihab à la cinémathèque d'Oran. Dans cet entretien qu'il a accordé à «Le Quotidien d'Oran» cet expert du cinéma nous parle de la relation problématique entre le roman et le cinéma en Algérie. Si les écrivains algériens ont dénoncé l'absence d'adaptation des romans algériens au cinéma, M.Ahmed Bedjaoui ne partage pas cet avis. Il estime que le romancier doit s'écarter de l'adaptation. Explication.
Parlez-nous de votre dernier ouvrage «Cinéma et guerre de libération»
Ce livre raconte simplement comment l'image a joué un rôle essentiel et déterminant dans l'internationalisation des conflits puis dans la bataille diplomatique et de propagande. La France savait qu'elle ne pouvait pas gagner le combat. Quant à nous, nous faisions de la résistance parce que nous n'avions pas les moyens. Nous savions que l'issue était diplomatique. Cette issue que j'explique dans mon prochain livre qui se termine par une lettre secrète de De Gaulle dans laquelle il dit «avec tous les moyens que nous avons mis et avec tous les gens que nous avons tués, les Algériens nous ont battu grâce à la propagande».
Si l'image a joué un rôle essentiel dans la guerre de libération, actuellement on a l'impression que le cinéma s'éloigne du roman algérien. C'est ce que les auteurs algériens ont posé comme problème lors du colloque sur «le roman et le cinéma», organisé au théâtre régional d'Oran. Partagez-vous cet avis ?
Je suis désolé de le dire. Moi, je m'inscris en faux sur la problématique et l'approche qui a été abordée lors du colloque sur «le roman et le cinéma». Le cinéma c'est le cinéma et la littérature c'est la littérature. Je crois qu'on est en train de faire du filage un peu compliqué. Alors que 90% des films ne sont pas adaptés d'œuvres littéraires. 90% de l'histoire du cinéma sont des scénarios écrits par des scénaristes et Hollywood regorge de centaines d'écrivains, de scénaristes qui ne sont pas connus comme romanciers, mais qui sont de très grands techniciens. Hollywood a ramené les plus grands romanciers comme Scott Fitzgerald, comme Ernest Miller Hemingway, comme William Faulkner et Chandler Riggs. Ils ont essayé de leur faire écrire des scénarios. 99% des ces écrits n'ont pas été crédités sur l'écran. Ils ont été crédités au nom de techniciens. Ces auteurs ne savent pas écrire des scénarios. L'écriture de scénario est purement technique, ensuite, il y a l'adaptation sur les 10% des œuvres. Si on aborde la question de l'adaptation, on dira qu'elle nécessite également une approche technique. En général, il vaut mieux que les romanciers s'écartent de l'adaptation.
A propos d'adaptation est-ce qu'il existe effectivement des romans algériens adaptés au cinéma ?
Je tiens à signaler par exemple pour le film «Autant en emporte le vent», plusieurs auteurs ont écrit sur ce scénario. Fitzgerald, puisque j'ai fait mon doctorat d'Etat sur cet auteur, a écrit un scénario sur ce film qui n'a pas été retenu. Finalement c'est un scénariste qui a signé l'adaptation parce que lui en tant qu'auteur n'arrivait pas à adapter le roman. C'est aussi une affaire très technique qui n'a rien à voir avec le romancier. Par exemple pour «l'opium et le bâton», Mouloud Mammeri ne s'est pas reconnu dans le film. Même si ce film porte le même nom, c'est un film de 90 minutes. Comment voulez-vous que l'auteur se reconnaisse dans un film de deux heures, alors qu'il faut un mois pour lire l'opium et le bâton. Pour le moment, la seule vraie adaptation qui a été fidèle c'est « El Harik», «l'incendie» de Mustapha Badie, à partir du roman de Mohamed Dib. Le réalisateur a pris un roman de la trilogie et il a adapté l'entité du roman. Il a fait 11heures. Au lieu de choisir, il a préféré tout prendre. Et à ce moment-là, il est fidèle. Adapter et choisir, c'est trahir. Automatiquement, c'est une trahison. Alors, les auteurs n'acceptent pas ça. L'auteur doit s'écarter. Il a écrit son livre. Le film, c'est autre chose.
Les auteurs disent que le cinéma ne reflète pas la réalité de la société algérienne. Est-ce vrai ?
Ils ont raison sur ce point. Il faut voir la pratique et la réalité de la production. Comment une idée germe, comment elle se développe. Le cinéma est loin derrière la littérature. Dans la projection et les différentes formes de représentation de la société algérienne, du fantasme algérien et de l'imaginaire algérien, le cinéma est resté très indigent par rapport à la littérature. Un écrivain comme Boudjedra, comme Tahar Ouatar qui a donné un très joli film sur les nouvelles de Tahar Ouatar. On voit que sur la qualité du film, on a un écrivain derrière. Donc, les cinéastes algériens, ils prétendent écrire mais ils ne sont pas des scénaristes. On a des scénaristes ailleurs, mais dans le cinéma algérien, il n'y a pas de scénaristes. Donc, le problème reste entier et les auteurs ont raison dans le sens où ils disent, c'est vrai que la littérature reflète beaucoup plus la société que le cinéma. La littérature algérienne est d'une richesse extraordinaire à l'exemple de Assia Djebar et de dizaines d'auteurs algériens. Ils ont raison de dire que sur le plan intellectuel, le cinéma est vraiment indigent. Il a été pris en charge pendant très longtemps dans ce qu'on appelle à tort, l'âge d'or du cinéma algérien par des gens autoproclamés, autodidactes et qu'on est resté à un niveau très bas. Aujourd'hui, Si on donne les moyens aux jeunes qui sont formés et qui ont été à l'université peut-être qu'ils vont nous donner quelque chose de mieux.


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