Chaque année, à l'approche de la fête de l'Aïd El Adha, les marchés, places publiques, les rues sont investies par des jeunes et des moins jeunes qui proposent, divers outillages et matériels de boucherie destinés au sacrifice du mouton. Allant du simple canif en passant par les poignards et les haches, ces ustensiles de cuisine considérés, aussi, comme armes blanches, sont en vente libre, dans tous les coins de la ville. Mais le danger de ce commerce illicite occasionnel peut provenir du fait de l'exposition, à tout vent, de cet « arsenal de guerre» sans aucun contrôle et à portée de mains malveillantes. Une petite virée dans deux marché populaires Mdina Jdida' et Petit Lac' nous a permis de constater que des accessoires, made in China, de toutes formes et à tous les prix sont exposés en vrac, à même le sol, allant de la lourde hache, au long couteau aiguisé. «J'ai froid dans le dos quant je vois tous ces couteaux de différentes formes, aux lames aiguisées et pointues, exposés à la vente», fait remarquer une dame qui faisait ses emplettes dans le marché de Mdida Jdida. « Les magasins spécialisés dans ce créneau peuvent, largement, couvrir la demande » , ajoute un autre citoyen, rencontré au marché de Petit Lac. Avant d'ajouter « les mettre à la portée, de certains individus peut causer des dégâts énormes. Surtout lorsque l'on sait que le nombre d'agressions à l'arme blanche ne cesse de croître. Une altercation de rien du tout peut finir par un crime, si l'un des antagoniste s'empare d'une hache ou d'un poignard exposée, sur un étal proche ». Interrogé sur ce phénomène, et la provenance des ces armes, la direction du Commerce de la wilaya, a affirmé que pour « le commerce légal, aucune loi n'interdit la vente de ces couteaux et haches, considérés comme articles de ménage et ustensiles de cuisine. Cette activité entre dans le code 503205 de la nomenclature des activités économiques soumises à inscription au registre de commerce. Ce code concerne, le commerce de détail d'articles de ménage et ustensiles de cuisine et notamment, les articles de cuisine en acier, fer battu, nickel, vente d'articles de coutelleries de maison ». Concernant la prolifération des commerçants informels qui ont investi ce créneau, la même source a affirmé que la « direction du Commerce n'a aucune prorogative pour intervenir sauf si un arrêté de wilaya est promulgué. Dans ce cas des campagne de lutte contre l'informel sont menées, en collaboration avec la police ». Pour ce qui est de l'origine de ces couteaux, on apprend que la majorité est importée de différent pays asiatiques et européens (code 409011, relatif à l'import et export de la verrerie, vaisselle articles et ustensiles de cuisine en acier). A cela il faut ajouter la production locale (code 202308, relatif à la production artisanale d'ustensiles de cuisine en métal). Deux activités légales et régies par des lois. Mais cette activité, initialement, régulée par la loi en vigueur définissant les fournitures et besoins essentiels, à assurer aux ménages est totalement détournée. Elle a vite fait de se transformer en créneau exercé par des vieux, jeunes et moins jeunes, excellant dans la commercialisation des objets interdits, vue leur dangerosité. Une telle situation arrange, amplement, les gangs de malfrats en s'approvisionnant en armes blanches qu'ils utilisent lors de leurs diverses actions criminelles comme les agressions à l'arme blanche et autres batailles rangées, les opposant à d'autres cliques des autres quartiers.