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BOUMERDES: Le foncier industriel, les entraves bureaucratiques et le reste
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 06 - 12 - 2015

Mme Yamina Zerhouni, wali de Boumerdès, est intervenue dans la session de l'APW en marge des débats sur le budget primitif 2016 de la wilaya, sur la zone industrielle de 1102 ha prévue à Zaâtra (Zemmouri) qui a reçu un avis défavorable du gouvernement.
Une opposition motivée, selon elle, par l'impératif de préserver les terres agricoles. Temps de crise oblige, le wali orienta son intervention sur la nécessité de rationaliser les dépenses et de relancer les investissements qui stagnent depuis des années. Elle a remis en cause l'immobilisme de l'administration et surtout la gestion catastrophique de ce qui aurait dû être source d'investissement et créateur de richesse, le foncier industriel.
Voici un petit aperçu sur la situation: au lendemain de son installation et en réaction aux différents rapports sur la situation catastrophique que connaît le foncier industriel, le wali, dans une première mesure, ordonna l'installation d'une commission d'enquête appelée à réunir tous les dossiers relatifs à la gestion des zones industrielles et d'activité. Il s'ensuivra ensuite un assainissement de la situation qui pourrait mener à des poursuites judiciaires pour ceux qui n'auront pas respecté le cahier des charges. Il sera alors possible de récupérer les parcelles non encore exploitées ou celles où on a construit des habitations. Beaucoup reste cependant à faire pour rendre à ces zones leur véritable vocation après des années d'anarchie. Suite au découpage de 1984 portant création de la wilaya de Boumerdès, les communes de Rouïba et Reghaïa ont été rattachées à la wilaya d'Alger. Pour pallier l'absence de ces deux plus grandes zones industrielles d'Algérie, génératrices d'emploi (plus de 45.000 postes) et de recettes, (des milliards pour le Trésor public), il y avait nécessité et urgence de relancer l'économie locale par la création de zones industrielles susceptibles au moins de séduire des investisseurs porteurs de projets et créateurs d'emploi mais la situation qui s'ensuivit reste très amère, voire même catastrophique. Cinq walis se sont succédé à la tête de l'exécutif de Boumerdès, parmi eux l'actuel Premier ministre M. Sellal (pour une durée de 45 jours). Tous, à un moment donné, ont eu à mettre sur la table le dossier des zones industrielles mais le sujet est allé aux oubliettes.
Cependant, des pseudo investisseurs ont profité du laisser-aller et du «non contrôle» de ces années, avant que le foncier industriel ne refasse surface ces dernières semaines. Profitant du regain d'attention de beaucoup d'industriels, de jeunes investisseurs, projets ambitieux en mains, présents à la Journée internationale sur l'entrepreneuriat, ont applaudi l'initiative des services publics d'assainir le foncier industriel. Un transformateur et fabricant de carton dira : « nous espérons que ces actes soient réels, le paradoxe est que nous louons des espaces, chez des tiers qui, eux-mêmes, ont bénéficié dans le passé de ces lots ». C'est en somme, l'anarchie a prévalu lors de l'attribution des lots de terrain et l'absence d'une structure chargée du suivi et du contrôle des activités a laissé le champ libre aux spéculateurs. Un laisser-aller qui mènera vers des situations incompatibles avec le but assigné pour ces zones censées accueillir des investissements et des activités créatrices de richesses pour la wilaya. La zone industrielle de Naciria, située à l'extrême est de Boumerdès, aux portes de la Kabylie, est un exemple d'échec. Cette zone d'activité et de dépôt (ZAD), qui a récemment bénéficié d'une enveloppe de deux milliards de centimes pour améliorer les accès, n'est exploitable qu'à 30%, soit six petites unités, (chaussure, huilerie, béton) qui tournent sur les 23 qu'elle renferme.
D'autres lots de terrain restent encore inoccupés. Cela se passe au moment où des centaines d'investisseurs peinent à trouver des parcelles pour leurs projets ou pour développer leur activité. On y trouve même des bâtiments à usage d'habitation et d'autres qui sont en cours de construction. Ce qui laisse à penser qu'on est dans une cité résidentielle. Pour avoir plus de visibilité sur la situation que vit cette zone et comment relancer les activités et récupérer l'inoccupé, la réponse d'un responsable nous a abasourdis.
L'étonnement est total lorsqu'on a appris qu'au lieu d'assainir et ouvrir la voie aux véritables investisseurs et poursuivre pénalement les indus occupants on va procéder à l'extension de cette zone avec la création de 28 nouvelles parcelles. Le comble de l'anarchie est qu'un industriel «virtuel» a bénéficié de sept parcelles dont aucune n'est opérationnelle. C'est le cas de centaines d'assiettes attribuées dans la vingtaine de zone depuis des années et qui demeurent toujours à l'état d'abandon. Bien que possédant des actes de propriété et la mention du projet à lancer, les autres, après plus de 20 ans, tardent à concrétiser l'investissement. Ce que Mme Zerhouni a qualifié de spéculateurs lors de l'inauguration d'une usine de détergents à Ouled Moussa, fruit d'un partenariat algéro - espagnol.. L'Etat qui, durant plus de trente ans n'a pas demandé de comptes, se ravise aujourd'hui, crise oblige, pour mettre de l'ordre dans la gestion de ce patrimoine estimé à plus d'un millier d'hectares dont plus de 200 parcelles ont changé de mains pour diverses raisons. La question de la sécurité est la raison la plus évoquée car ces zones étaient non « sûrs » à l'époque. Evidemment, sous ce prétexte, ces bénéficiaires auraient vendu leurs terrains pour aller s'installer dans des wilayas limitrophes comme ce minotier qui nous dira qu'il a eu plus de facilité et de profit là où il est actuellement qu'à Boumerdès.
Au moment où d'autres continuent de bénéficier du bien en le louant à…des entreprises nationales. La situation des trois zones de Bordj-Menaiel qui longent la RN12 dix kilomètres plus à l'ouest en est une illustration des plus éloquentes. Transformées en des lotissements purement commerciaux, les terrains acquis par des gens n'ayant pas la qualité d'investisseurs, abritent des activités parasitaires, une quinzaine de salles de fêtes dans un rayon de moins d'un kilomètre -c'est la plus grande concentration de salle de fêtes de la wilaya, peut être de l'Algérie; des stations de lavage, commerce de matériaux de construction, produits de l'apiculture….La commission de l'APW chargé de l'investissement avait dressé un tableau noir sur la situation de ces zones. A Bordj-Menaiel, le tableau relève que «dans la Zone 1 seulement 26 actes de propriété sont établis pour un total de 91 lots. Dans la Zone 2, sur les 59 parcelles distribuées, 56 ont été régularisées, mais seulement 5 projets ont vu le jour. La zone industrielle 3 n'est pas en reste car «sur une soixantaine de lots, une vingtaine de propriétaires ont reçu leurs actes après mille et une acrobaties», fera remarquer la commission qui a rencontré ces derniers sur place. Là encore, on note que seulement trois petites industries tournent. Le rapport relève aussi les difficultés que rencontrent les investisseurs avec les banques pour le financement de leurs projets et pointe du doigt le manque de coordination entre les APC et les organismes qui distribuent les lots de terrain, comme c'est le cas de la zone de Dellys (20 ha) qui vit un blocage du fait d'un contentieux juridique.
Ce litige pénalise les bénéficiaires d'actes de propriétés et leur bloque l'accès aux crédits bancaires assujettis à l'acte. Un industriel a bénéficié de 10 ha à Souk El-Had pour monter une usine de cuir, selon l'ex- P/APC de la localité, mais le terrain est toujours nu. «Nous avons essayé de récupérer l'assiette pour un autre projet mais l'industriel est en possession d'acte de propriété», se lamente un ex- élu à Thenia. Quoique la zone ne soit pas de grande envergure, son exploitation n'a apporté que désagréments à la population du fait qu'à chaque pluie, les eaux détournées suite aux travaux de terrassement charrient tout sur leur passage, inondant et obstruant le réseau de voiries de la ville. Au lieu d'assainir, là aussi les membres de l'assemblée de wilaya n'ont pas trouvé mieux, il y a une année, que de proposer la création d'une nouvelle zone ou pôle industriel (toujours selon le rapport), dans le triangle Thenia - Si Mustapha - Souk El Had intercalé entre la RN12 et la RN5. Ainsi, sur les 182 hectares à vocation agricole attribués à des investisseurs, seuls 7,8% ont été réellement exploités et sur les 737 assiettes attribuées, seules 37% ont accueilli des projets qui sont entrés en activité alors que 50% des projets lancés, soit 406, sont toujours en cours dont certains ont connu des conversions sans aucune relation avec l'activité industrielle. Parmi ces lots, seuls 213 possèdent un acte de propriété alors que les autres sont en attente de régularisation pour divers motifs, au moment où beaucoup d'investisseurs ont été destinataires cette semaine de correspondances signées par Mme le wali, leur annonçant l'impossibilité de les satisfaire.
Ces derniers, constitués en association, vont saisir le Premier ministre. Intervenant sur les ondes de la radio locale, Mme Amrous, directrice de la PME/PMI, a indiqué que l'assainissement des zones d'activités existantes se poursuit et touche les 12 zones gérées par l'agence foncière de wilaya (142 ha) et les 6 zones administrées par Gestibo (58 ha). Elle ajoutera que ses services ont réceptionné plus de 2.282 dossiers d'investissement dont 50% soit 1097 projets industriels, 619 projets touristiques et 300 dossiers réservés aux services. L'afflux des investisseurs vers Boumerdès est grandissant de fait de sa situation géographique (48 km de la capitale), l'infrastructure routière (autoroute Est/Ouest- RN5 et RN 12) portuaire, (le port de Dellys) et la mise en exploitation au 2e trimestre 2016 des lignes électrifiées Thenia/Bordj Bou-Arréridj et Thenia/Tizi Ouzou. Par ailleurs, la responsable de la PME/PMI ajoutera que plus de 90ha sur les 137 de la nouvelle zone de Larbatache initiée par le gouvernement dans le cadre du programme national visant l'aménagement de 39 nouvelles zones d'activités industrielles desservie par l'autoroute Est/Ouest seront réservés à l'industrie agroalimentaire.
Notons enfin que le projet de création de la zone industrielle de Zaàtra (1102 hectares), initié par le gouvernement, devait permettre, selon la fiche technique présentée au Premier ministre, de renforcer l'attractivité de Boumerdès en termes d'investissement. Il devait en outre accueillir des projets d'envergure relevant de deux entreprises nationales Sonatrach et Naftal, en plus d'investissement privé. Par ailleurs, la direction des mines et de l'industrie comptait délocaliser vers ce périmètre plusieurs projets en exercice en milieu urbain constituant une source de désagréments pour les citoyens, mais après plus de six ans de bras de fer, les services agricoles ont eu gain de cause. Cette vaste étendue de plus de 1500 ha est un périmètre agricole de grande importance, selon les services de l'agriculture.


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