Le service de médecine physique et de réadaptation fonctionnelle de l'hôpital d'Oran, qui a rouvert ses portes au début du mois après des travaux de confortement et de réhabilitation de la structure, a désormais presque tous les atouts pour devenir une référence régionale en matière de réhabilitation des patients handicapés pour les aider à récupérer autant que possible leurs facultés et leur autonomie. Le professeur Layadi Khaled, médecin-chef de ce service, voit grand. Il n'est pas à court d'idées et ne manque certainement pas d'énergie pour concrétiser ses ambitions et dont la principale est de garantir des soins qualitatifs aux personnes cérébrolésées et aux patients souffrant de pathologies sportives ou traumatiques. Le jeune professeur Layadi, qui se veut un homme d'action ouvert aux derniers progrès en matière de réadaptation fonctionnelle, espère bénéficier de la prise de conscience des pouvoirs publics de l'indispensabilité de cette discipline pour introduire les nouvelles techniques de rééducation-réadaptation et de réinsertion des personnes handicapées. Une semaine après la réouverture officielle de ce service, quatre nouvelles unités (ergothérapie, psychomotricité, réadaptation cardio-vasculaire et cystomanométrie) sont d'ores et déjà opérationnelles, selon le médecin-chef de ce service. «La réadaptation fonctionnelle était jusqu'à un passé récent une spécialité négligée et occultée, mais ces dernières années il y a une prise de conscience des pouvoirs publics de l'importance de cette spécialité horizontale qui touche à toutes les spécialités. Les besoins en réadaptation fonctionnelle sont importants et ne se limitent plus aux patients cérébrolésées, mais presque toutes les spécialités ont recours à la kinésithérapie, à commencer par la pédiatrie, la pneumologie, la cardiologie, la chirurgie, la traumatologie, etc. Il existe un déficit incontestable en kinésithérapeutes et nous espérons que la formation en ergothérapie et en psychomotricité sera relancée pour garantir une meilleure prise en charge de tous les patients. Notre service est quasiment pris d'assaut par les patients de tous bords et nombreux viennent des autres wilayas de la région. Nous faisons en moyenne 10.000 consultations annuellement et entre 50 et 60 actes en kinésithérapie par jour. Nous recensons 30 nouveaux malades au quotidien. Les maladies rhumatismales restent pour l'instant les plus fréquentes suivie par la traumatologie puis les pathologies infantiles et enfin la neurologie. La prise en charge de ces pathologies est très lourde et il faut savoir que chaque malade nécessite au moins entre 15 à 20 séances. La réadaptation est devenue, par la force des choses, une spécialité incontournable vu le nombre croissant des patients en traumatologie en raison des hécatombes de la route et la progression fulgurante des maladies neurologiques et en particulier les AVC, parkinson et autres», affirme le professeur Layadi. Et d'enchaîner : «le service a été doté de nouveaux équipements pour la rééducation de base et de performance. Nous avons même réceptionné des équipements qui peuvent être utilisés pour la recherche scientifique pour l'analyse quantifiée de la marche ou pour évaluer les troubles de l'équilibre». Il est à rappeler que les accidents vasculaires cérébraux représentent aujourd'hui la première cause de handicap non traumatique et la troisième cause de décès en Algérie. Avec 40.000 nouveaux cas recensés annuellement dans notre pays, les AVC sont, désormais, un problème de santé publique, qui n'épargne aucune frange de la population et même les jeunes sont foudroyés par des AVC, qui causent de lourdes séquelles non seulement pour les malades mais aussi pour le système sanitaire, la société et l'économie. Les AVC peuvent frapper n'importe quand, n'importe où et n'importe qui, ce qui impose la mise en place d'un plan d'urgence pour la prise en charge précoce des sujets atteints.
