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AU FIL… DES JOURS : COMMUNICATION POLITIQUE : NOUVELLES DU FRONT ! (1ère partie)
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 12 - 12 - 2016


Vendredi 11 novembre 2016:
- C'est le grand choc à Hollywood et le monde du spectacle après la victoire de Donald Trump. Les artistes (acteurs, réalisateurs et dirigeants de studios de cinéma) ont donné 22 millions de dollars à la campagne présidentielle d'Hillary Clinton, contre... moins de 300.000 dollars pour le républicain, qui, à vrai dire, n'en avait pas tellement besoin, sa campagne étant assez simple, pour ne pas dire basique, axée autour d'interventions sur le terrain (sur le «chantier» pourrait-on dire !) et s'appuyant sur une équipe restreinte. Un choc accompagné de manifestations dans certaines grandes villes contre le nouveau président du pays. Mais, elles n'ont rien à voir avec les protestations émeutières que nous voyons dans bien de nos pays. Aux Etats-Unis, il s'agit, surtout pour le «peuple démocrate», bien que battu aux élections, de montrer qu'il «existe» et que son opinion pèse (-ra) encore lourd dans la balance et que les combats (électoraux et autres) ne pourront pas se faire sans lui.
- Lors de la commémoration du 12e anniversaire de la mort d'Arafat, et devant des milliers de personnes rassemblées à Ramallah, en Cisjordanie occupée, jeudi, le président palestinien Mahmoud Abbas déclare qu'il «savait qui avait ‘tué' son prédécesseur Yasser Arafat »... et «vous serez surpris quand vous saurez qui l'a fait»... tout en précisant «je ne veux pas citer de noms car ces noms ne méritent pas d'être rappelés». Wait and see. Mais, un chaud et froid qui risque de multiplier encore beaucoup plus les dissensions intra-palestiniennes et intra-arabes, surtout si les coupables ne sont pas les «services» israéliens !
Samedi 12 novembre 2016:
- Décès à Paris de Malek Chebel, 63 ans, l'intellectuel et penseur algérien (il a toujours refusé la nationalité française) dont l'œuvre est devenue, peu à peu, «une référence pour les musulmans et les non-musulmans»... tout particulièrement ceux d'Europe et de France où il réside depuis le début des années 80. Défenseur de «l'Islam des Lumières» (titre d'un manifeste de 27 propositions paru en 2004), il récusait ce qu'il appelait «le détournement de l'Islam par ceux qui ont alimenté sa dérive sectaire». Voilà donc un deuxième grand penseur, après Mohamed Arkoun, (il faut rappeler le décès depuis peu du penseur tunisien Abdelwahab Meddeb) qui disparaît sans que son pays natal ne reconnaisse sa valeur réelle et dont les œuvres ne sont même pas éditées en Algérie (pour Arkoun, un seul livre, je crois, avait été édité de son vivant... et pour Chebel, aucun jusqu'ici)...
Il sera inhumé à Menzel el Moudjahid (ex-Bissi), le hameau très haut perché d'origine de la famille.
- Le groupe danois Lego - dont la cible principale sont les enfants - ne joue plus ! Il arrête la promotion de ses jouets dans le tabloïd anglais The Daily Mail en réponse à la «haine» véhiculée par certains journaux britanniques sur fond de Brexit et de «crise» des migrants. D'autres titres sont dans le collimateur en raison de leurs informations xénophobes et parfois racistes. Les enfants ne se sont pas exprimés mais les parents... dont beaucoup de personnalités de la culture et du sport, si ! L'initiative fera-t-elle tache d'huile ?
Dimanche 13 novembre 2016:
- L'équipe nationale de football a été «écrasée» (3-1) par celle du Nigeria. Voilà une défaite dure à avaler par tous ceux qui voient la Coupe du monde 2018 en Russie s'éloigner (bien qu'il reste encore de l'espoir). Ne pouvant pas trop accabler les joueurs nationaux, certains journaux et journalistes ont déversé leur bile... sur le pays hôte, en l'occurrence le Nigeria qu'ils se sont mis à accabler de mille et un maux: l'insécurité, la rente pétrolière, le surpeuplement, le terrorisme de Boko Haram, la violence, les rues mal éclairées, la présence militaire, les vols à main armée, le rackett, les enlèvements, les maladies... Les Algériens, de mauvais perdants ? Normal ! Les journalistes sportifs rancuniers ? Pas et plus normal du tout !
- En moins de huit années, et après plus de deux années de préparation, Edwy Plenel, le fondateur du site d'informations électroniques, a réussi son pari malgré toutes les difficultés et les entraves rencontrées sur le parcours, toujours semé d'embûches pour la presse et les journalistes. Comme chaque année en mars, Mediapart publie tous ses comptes. Une transparence rare dans la presse d'information quotidienne, sans parler des médias audiovisuels. Il y a huit ans, donc, le 16 mars 2008, Mediapart voyait le jour. Triple pari, tous gagnés: Défi éditorial (réhabiliter un journalisme indépendant, dynamique et indocile, au service du droit de savoir des citoyens). Défi économique (défendre la valeur de l'information contre la gratuité publicitaire qui la tire vers le bas, en étant les premiers à imposer un modèle d'abonnement payant). Défi professionnel (inventer la nouvelle presse de la révolution technologique, totalement numérique, totalement participative, totalement multimédia). Pari gagné, tout particulièrement grâce à ses investigations et ses révélations qui en ont fait une source d'information indispensable, respectée pour son indépendance. Médiapart est devenu un acteur indispensable du débat public. Résultat: Mediapart a dépassé en 2015 les 118.000 abonnés (individuels et collectifs) dont plus de 114.000 abonnés individuels payants. L'avenir de la presse électronique ? Non, l'avenir du journalisme indépendant.
- Marine Le Pen n'est pas très appréciée outre-Manche. Elle s'était réjouie de la victoire du Brexit. Et, la classe politique britannique lui avait unanimement signifié qu'elle n'était pas la bienvenue.
L'annonce du passage de la présidente du Front national Marine Le Pen sur le plateau d'une célèbre émission politique du dimanche de la BBC, a soulevé une vague d'indignation au Royaume-Uni, notamment sur les réseaux sociaux. Le public, qui fait vivre la BBC à travers le payement d'une redevance, s'interroge sur l'ouverture de l'antenne de la télévision publique aux politiciens «qui entretiennent ouvertement des discours racistes et xénophobes». Les responsables de la chaîne britannique ont essayé de justifier la décision de diffuser cette interview de la dirigeante de l'extrême-droite française, malgré les critiques des téléspectateurs qui les accusent d'offrir une tribune «aux tenants d'un discours fasciste», dans un moment particulier pour les Européens, coïncidant avec la commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale qui a fait des dizaines de millions de morts. Mais la BBC a minimisé cette vague d'indignation, affirmant que la patronne du FN «est une candidate potentielle pour les prochaines présidentielles françaises».
Lundi 14 novembre 2016:
- Le Président de la République se trouve toujours à l'hôpital de Grenoble où il avait été admis il y a déjà une semaine (lundi 7 novembre). Communiqué alors diffusé: «Visite privée», «Contrôles médicaux périodiques»... Une hospitalisation prolongée qui, après les déclarations du nouveau SG/FLN, annonçant que le chef de l'Etat «va se mettre à marcher dans quelques mois», pousse la presse (algérienne et étrangère) à «tirer dans tous les coins», avec des questionnements et des supputations: «intervention chirurgicale», «implantation de stimulateurs cérébraux»... Bien sûr, le problème de la «gestion transparente de la maladie du Président» se (re-) trouve posée, mais ceci ne concerne pas seulement le chef de l'Etat actuel. Tous ses prédécesseurs sont passés par là, et bien des présidents étrangers de puissances importantes ont caché ou «lissé» leur maladie. Une attitude naturelle (peut-être pas compréhensible quand cela concerne le responsable d'une nation) et humaine, tant il est vrai que personne, et tout particulièrement un patriarche ou un leader, n'accepte de se retrouver en position de faiblesse face à ses troupes. En situation de crise, c'est encore bien pire. D'où le quasi-silence d'un côté... et les «gymnastiques» médiatico-politiques de l'autre.
- Au moment où l'on s'interroge «jusqu'où Erdogan peut-il aller» pour édifier «son» système présidentiel à la couleur politique et idéologique connue, le directeur général de Turkish Airlines en Algérie salue chaleureusement «le geste brave» de solidarité des Algériens à la Turquie dans les moments de crise... et manifeste (conférence de presse à Alger) sa «pleine satisfaction» quant à la «position prise par les Algériens...». La non-annulation des vols est un «geste héroïque»... ajoute-t-il. Ce n'est plus du discours commercial affichant une satisfaction et laissant aux Algériens et aux journalistes présents le soin de juger de la position politique de nos concitoyens, mais bien plutôt un discours de récupération politique... acceptable peut-être s'il avait été fait par l'ambassadeur, mais difficilement accepté lorsqu'il est fait par un simple représentant commercial. Ah, oui, des «prix» ont été décernés aux «meilleurs médias de la saison 2015». Des voyages gratuits en Turquie ? Cherchez la faille !
Mardi 15 novembre 2016:
- Retour au pays du Président après une semaine d'absence pour contrôles médicaux et soins en France. Une information tout à fait banale, mais ce qui est étonnant, c'est de voir certains de nos journaux en faire «tout un plat» et consacrer même leur «une» au retour et faire du remplissage en donnant «minute par minute» le déroulement du retour. Le sensationnalisme est dépassé... Vive le voyeurisme journalistique se vautrant non dans la joyeuseté (afin de détendre les atmosphères déjà assez tristounettes) mais dans le morbide et le mortifère... comme les «grosses larmes» de Bahia Rachedi... des larmes qui ont causé de gros dégâts dans les relations culturelles algéro-tunisiennes (dont la carrière brisée d'un cadre tunisien connu).
- Encore une histoire de communication institutionnelle (régionale) mal maîtrisée créant une véritable panique nationale au sein de la population. Un wali qui écrit à une direction régionale de la santé... qui répercute sur la section syndicale des pharmaciens privés... à propos d'un médicament (le «paracétamol», c'est-à-dire un produit très consommé)... «produit en Israël» et qui «contiendrait un fil métallique potentiellement mortel». La presse et, surtout, une télévision privée (très regardée) vont relayer l'info. Le ministre de la Santé va se trouver obligé de démentir et de rassurer: «Pas de boîte de paracétamol importée». Pure rumeur donc ! Qui et pourquoi ? Des importateurs ? Des distributeurs ? Des politiciens créant la zizanie et des troubles ? Des «nationalistes» et autres «islamistes» (car, pourquoi Israël !) ? Ou, encore, un «complot impérialo-sioniste» ? Ou, alors de simples «fake news» (voir ci-dessous). Ce qui est certain, c'est que nos fonctionnaires doivent «apprendre» à lire les informations sur le net et ne pas réagir (ou agir) comme un simple citoyen. Pour leur part, les citoyens doivent apprendre à ne pas prendre pour «argent comptant» tout ce qui se dit et s'écrit sur le net et, aussi, dans la presse. Lire, relire, douter, recouper, vérifier, réfléchir ! C'est ça la responsabilité.
Jeudi 17 novembre:
- Alors que Google et Facebook ont annoncé leurs intentions de lutter contre la propagation sur leurs plateformes des histoires racoleuses et montées de toutes pièces, par des faux sites et blogs plus vrais que nature (des sites de «fake news»), et contre les créateurs de faux sites d'information, la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle aux Etats-Unis a déclenché une polémique sur la quantité et l'influence des informations fantaisistes circulant en ligne. En analysant des données de Facebook lors de la campagne américaine, une étude (Buzzfeeed, octobre 2016) a démontré qu'à l'approche de l'élection, les internautes avaient partagé davantage de fausses informations que d'articles écrits par de vrais journalistes. Parmi les plus partagés, un article assure que le pape soutient Donald Trump, tandis qu'un autre explique qu'Hillary Clinton a vendu des armes à l'Etat islamique. Et, on partage davantage de faux articles chez les conservateurs (38%) que chez les libéraux (19%), a révélé l'étude sus-citée. Ainsi, des canulars (ou des informations destinées à semer le désordre) ont été pris au premier degré par nombre d'internautes, voire même par l'équipe de campagne de Donald Trump. Pour un créateur de faux sites, les conservateurs constituent donc une cible de choix: «les gens qui cliquent le plus sur les publicités (...) sont les républicains les plus à droite». Puisque chaque «clic» sur l'un de ses articles lui rapporte de l'argent, il s'est logiquement mis a écrire des contenus visant particulièrement cet électorat, inventant notamment de nombreux canulars anti-musulmans. La méthode: empêcher leurs régies publicitaires de publier des annonces sur les sites publiant des informations fausses et souvent sensationnalistes, une mesure susceptible de les étouffer en les privant de financements. Et pour cause, le créateur le plus fameux d'un «faux site» a assuré avoir touché jusqu'à 10.000 dollars par mois grâce à Adsense, la régie publicitaire de Google. Le succès inédit de ces faux contenus a donné lieu à un néologisme: le mot «post-truth», «post-vérité» en français. Elu mercredi mot de l'année par le dictionnaire britannique Oxford, il désigne »des circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d'influence pour modeler l'opinion publique que les appels à l'émotion et aux opinions personnelles». Pourquoi ? Il paraît que «les gens sont juste de plus en plus bêtes. Plus personne ne vérifie rien. Trump a raconté ce qu'il voulait et les gens l'ont cru. Et quand ces choses se sont révélées fausses, les gens s'en moquaient, parce qu'ils avaient déjà accepté cela comme des faits. C'est vraiment effrayant. Je n'avais jamais rien vu de tel», explique un «faker news».
Laissons Trump de côté et voyons l'Algérie. Des dizaines de sites dits d'information existent traitant du pays, «tirant dans tous les coins»... souvent sans indications de ses promoteurs, des adresses et autres données pouvant les situer géographiquement ou politiquement. Et, certains d'entre eux profitent largement de la publicité, soit de Google et de Facebook, et d'autres soit, ce qui est plus aberrant, d'entreprises publiques et privées nationales, contrevenant ainsi aux règles commerciales élémentaires qui exigent la transparence.
Vendredi 18 novembre 2016:
- Propos du mois: à la question «L'élection de Donald Trump marque-t-elle une rupture dans l'histoire des démocraties en Occident ?», Marcel Gauchet, le philosophe français, répond: «Cette élection est la confirmation d'une tendance de fond. Nous assistons à la disparition du sur-moi qui encadrait la vie politique dans les démocraties occidentales, tant du côté des candidats que de celui des électeurs. La vie démocratique a perdu toute obligation de respectabilité. Des propos de bistrot déversés sur les réseaux sociaux peuvent désormais permettre à un homme politique de remporter une élection majeure. C'est ça, la nouveauté !». Chez nous, les bistrots n'existant presque plus ou alors trop peu fréquentés, les «cafés maures» n'attirant plus que le vendredi matin, attachés que nous sommes (parfois malgré nous, les islamistes y compris) à l'évolution politique occidentale en général et de la France en particulier, on se contentera des propos... entendus dans les tribunes (populaires et officielles) des stades de football.
Samedi 19 novembre 2016:
- Un chiffre effarant «lancé» par le ministre chargé du Tourisme: «4 millions d'Algériens passent leurs vacances à l'étranger... et le Trésor public accuse, de ce fait, un manque à gagner de trois milliards de dollars». Il a bien dit quatre millions et trois mds usd. Des chiffres incroyables mais qui frappent les esprits et les imaginations. Mais des chiffres qui auraient dû être vérifiés avant d'être avancés et encore moins diffusés et publiés. Car, il est évident que peut-être plus de la moitié sinon les trois-quarts des «touristes» sont, en fait, des voyageurs d'affaires ou en visite familiale ou pour soins... Par ailleurs, ce n'est pas avec la miséreuse allocation en devises étrangères que la somme de 3 mds usd est atteinte. Il doit y avoir, très certainement, d'autres personnes et d'autres «sommes» dans le «coup» !
Dimanche 20 novembre 2016:
- Suite à l'affaissement de terrain sur l'autoroute de Ben Aknoun (à hauteur des immeubles Sahraoui) qui a vu cinq véhicules plonger dans un immense trou et, heureusement, seulement des blessés... les interventions des représentants des autorités concernées et les commentaires des «experts» vont bon train, tous ou presque expliquant la «catastrophe» (l'autoroute en question étant la seule voie rapide d'entrée ou de sortie de la capitale et elle est empruntée jour et nuit par les cortèges officiels de toutes sortes, dont ceux présidentiels... le Palais des nations, Sidi Fredj et Zéralda se trouvant au bout) par des causes strictement techniques (travaux «bricolés», effondrement d'une évacuation souterraine des eaux usées, grosses pluies, constructions environnantes sur un lit d'oued...). Mais aucun n'a osé ou n'a eu le temps ou n'a voulu évoquer la cause principale, la cause première, et toujours présente tant il est vrai que chacun d'entre nous s'y est trouvé impliqué, car intéressé à un moment ou à un autre, à un degré ou à un autre: le laxisme (ou la trop grande pression) de l'Etat et de ses représentants (élus ou désignés) et les pressions des «puissants» du moment, générant un interventionnisme continuel et, donc, le «bricolage» et l'irrespect du minimum des charges par le plus entêté et le plus respectueux des chefs de chantier et/ou des entrepreneurs (les étrangers y compris car très vite forcés de se soumettre aux règles locales). Conclusion: le problème est technique, la solution est politique. De simple (bonne) gouvernance.
- Propos du jour: «L'Algérie n'est plus socialiste depuis plus de trente ans... elle n'est pas non plus libérale» (Pr Rachid Boudjemaâ, Béjaïa/Théâtre régional, conférence).
Lundi 21 novembre 2016:
- Emission Service public de la Chaîne III de la radio nationale animée par Badiaâ Haddad avec le professeur Fatma Oussedik, la sociologue... sur, globalement, l'âge du mariage. Un régal d'informations et de vérités grâce à une discussion qui est sortie des chiffres et des données froides des statistiques pour expliquer un phénomène réel en tenant compte des comportements dans un pays où, sans que l'on se rende compte (tout particulièrement, les tenants du système, soucieux de maintenir en l'état une société qui, pourtant, «change» très rapidement au niveau de ses comportements réels), on «évolue» (bon sens ou mauvais, c'est selon !) très rapidement. De l'intervention des auditeurs ainsi que de l'intervention de la sociologue, on se rend compte que nous nageons en pleine ignorance de ce qui se fait... au niveau de la recherche universitaire tous niveaux confondus; laboratoires, mémoires, thèses... lesquelles sont ignorées et/ou méprisées... et au niveau des institutions publiques (ministères, assemblées élues et désignées, commissions d'enquête...) qui se refusent, aujourd'hui encore, à ne pas diffuser («divulguer») auprès du grand public (par voie de presse ou, surtout, par le biais de publications documentaires payantes ou gratuites ) les rapports, études et enquêtes réalisées. Silence le poulailler, on dirige !
- «Journalisme citoyen, journalisme professionnel, concurrents ou complémentaires ?» Thème d'une conférence organisée par le ministère de la Communication à Mostaganem. Sujet intéressant et passionnant... qui entraîne bien des «experts», par populisme ou par générosité ou par généralisation abusive, à mettre sur le même plan le journaliste ayant un sens aigu de la citoyenneté et un simple citoyen qui se veut ou se croit «journaliste» (les millions d'internautes). Certes, la disponibilité de la technologie facilite la confusion des genres, mais il ne faut pas que ce mélange , dangereux à partir d'un certain moment, perdure. Une seule voie: mettre sur pied, rapidement, car les TIC vont très, très vite et leur appropriation par les citoyens encore beaucoup plus vite, la réglementation (d'ailleurs prévue par la loi de 2012) concernant les sites d'information électronique, tout particulièrement ceux qui ne sont pas liés directement aux organes de presse déjà existants.
Mardi 22 novembre 2016:
- Donald Trump est tout, sauf un imbécile. Même avec un milliard de dollars avancé par le papa, comme capital de «bon départ», on ne réussit pas à devenir une des plus grosses fortunes d'Amérique sans avoir, sinon du talent, du moins du génie... dans les affaires... et de la politique. Et, seuls les imbéciles ne changent pas, dit-on. Surtout en politique ! Elu président, avec tout un «programme», il est en train de changer de ton. Il se dit donc «ouvert» au sujet de l'accord de Paris sur le changement climatique, lors d'un entretien au New York Times (traité auparavant de «journal menteur»). Il avait pourtant promis, tout au long de sa campagne, d'en retirer les Etats-Unis s'il était élu.
Le milliardaire républicain a précisé qu'il fallait voir «combien cela va coûter à nos entreprises», et quels effets il pourrait avoir sur la compétitivité américaine. «Je pense qu'il y a un lien» entre l'activité humaine et le changement climatique, a affirmé Donald Trump, plutôt réputé pour ses sorties climato-sceptiques.
Par le passé, Donald Trump a qualifié de «canular inventé par les Chinois», le dérèglement climatique et a menacé à plusieurs reprises d'»annuler» l'accord conclu par 195 pays lors de la COP21. Les Etats-Unis, deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre de la planète après la Chine, ont ratifié cet accord début septembre, sous l'impulsion du président Barack Obama.
Autres revirements: il ne compte nullement «envoyer en justice» Hillary Clinton, le «mur géant isolant le Mexique» s'est transformé en simple clôture, avec le Mexique, il ne parle plus de «torture» contre les prisonniers accusés de terrorisme et il rêve même de faire la paix entre Israéliens et Palestiniens... On attend la suite... concernant l'expulsion massive des sans-papiers, la limitation d'entrée sur le territoire des musulmans...! Au point de susciter la colère de certains de ses partisans. Bien sûr, sur tous les sujets, il faudra attendre les débuts de la présidence Trump pour savoir si les propos apaisés de ces derniers jours se reflèteront dans les politiques de demain. De toutes ses qualités et ses défauts, la plus constante est sans doute l'imprévisibilité. Il va falloir s'y faire. La politique, c'est ça. Entre les promesses de campagne et l'exercice du pouvoir, entre la théorie et le terrain, entre la foi et la pratique... il y a tout le monde réel... la «realpolitik».
Jeudi 24 novembre 2016:
- Savez-vous ce qu'est, en politique, le «Bullshitting» ? C'est la production de foutaises (des conneries !)... qui n'est ni le mensonge ni le fait de raconter des histoires. C'est l'attitude qui consiste à se moquer de la vérité, à n'avoir cure ni du vrai ni du faux. Le «bullshitter» dit, tout simplement, n'importe quoi. Un seul objectif: gagner. Il bluffe, comme au poker. Il est pourtant jugé crédible, et il se sert d'un système dans lequel les gens croient aux promesses. Il veut juste qu'on l'approuve. Il ne demande pas qu'on croit ce qu'il dit, mais qu'on croit en lui. Un fois cela assuré, il ne reste que la force brute.
Les candidats ne manquent pas. Là-bas, ici !
- L'«honneur ( ?!) de la tribu» se niche, bien souvent, là où l'on s'y attend le moins. Et, en temps de crise politique ou d'atmosphère politique électrisée, toutes les excuses, de la plus anodine à la plus ridicule, sont vite trouvées. Ainsi, en Libye, la ville de Sebha, a connu, tout dernièrement, des affrontements entre les deux principales tribus de la ville; affrontements qui ont fait 21 morts (bilan au niveau d'une seule tribu)... Pourquoi ? Un singe appartenant à un commerçant de la tribu... des Gueddadfa a arraché la coiffe d'une jeune écolière qu'il a également giflée... Vengeance. Trois membres de la tribu des Gueddadfa sont tués ainsi que le singe... La suite ? Un bilan approximatif de 40 morts et plus de 60 blessés. On n'a pas eu pire, mais presque.
Vendredi 25 novembre 2016:
- C'est la première fois que l'on voit un président de parti politique en «grève de la faim» depuis jeudi... au siège de la wilaya... de Médéa. Pour un changement de régime ? Pour une amélioration de la gouvernance ? Non ! Tout simplement «pour protester contre la décision de démolition d'un mur (un portail de clôture) qu'il a érigé entre sa propriété et un passage public». C'est donc contre un «abus d'autorité» dès lors, estime-t-il, qu'il n'y a pas urgence justifiant le recours à la démolition avant l'arrêt du tribunal sur l'issue du litige. Bien sûr, il y voit là des «arrière-pensées politiques». C'est devenu une manie chez bien des contrevenants, hommes politiques ou simples citoyens, de faire «appel» à la décision finale de la justice (qu'ils savent lente) pour continuer à imposer leurs façons de faire et de «prospérer».
Samedi 26 novembre 2016:
- Quatre mots. Le président élu américain, Donald Trump, a choisi Twitter (son canal d'expression favori) pour sa première réaction à la mort du père de la Révolution cubaine. »Fidel Castro est mort !», a-t-il écrit, laconique, sur le réseau social.
Quelques heures après ce tweet, sans doute après avoir mûrement réfléchi et pour annoncer dès maintenant la couleur, le milliardaire républicain, qui entrera à la Maison-Blanche le 20 janvier, a jugé dans un communiqué que le père de la Révolution cubaine était «un dictateur brutal qui a opprimé son peuple pendant près de six décennies».
Obama n'a pas manqué de préciser que l'on «peut tout dire, ce que l'on veut, sur Twitter»... sachant bien que les «gazouillis» gênent mais n'ont pas de poids politique durable. Tout juste des humeurs et des vapeurs passagères ! Et John Kerry a insisté pour qu'«après les agitations des derniers mois, il est essentiel de redevenir civilisé, honnête et raisonnable sur les débats politiques».
A suivre


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