Les prix des fruits et légumes sont en chute libre, avec des baisses de 10 à 20%, depuis veille du mois de Ramadhan, période qui a toujours été marquée par une flambée des prix. Cette année, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, les prix sont «cléments», avec des niveaux saisonniers, sinon en nette baisse, pour la plupart des produits du couffin de la ménagère. Les fruits, également, sont abordables, avec des tendances de prix oscillant entre 100 à parfois 80 dinars et à 300 dinars/kg pour les premiers arrivages de certains fruits, dont la nectarine. Hier, les prix, en moyenne étaient de 50-60 DA/kg pour la tomate, entre 40 et 60 DA/kg pour la pomme de terre, alors que le poivron se négociait entre 80 et 100 DA/kg. Aubergine, carotte, courgette étaient entre 60 et 80 DA/kg, alors que la salade était vendue en moyenne à 50 DA/kg. En fait, et comparativement aux prix astronomiques des mois de Ramadhan passé, avec la tomate à plus de 120 DA, la courgette entre 140 et 200 DA, ou la salade à 100 DA, les prix des produits agricoles frais sont, en ce début du mois de Ramadhan, très abordables, et même dans la moyenne de saison, hors contexte social particulier du mois de jeûne. Les viandes n'ont pas connu de variations des prix, hormis le poulet qui oscille entre 230 et 250 DA/kg, l'ovine et la bovine étant respectivement entre 1.350 à 1400 DA/kg et 1.200 à 1.400 DA/kg. Mais, la chute libre des prix est observée pour les fruits, dont la moyenne, pour certaines variétés, oscille entre 100 et 150 DA/kg. Nonobstant les cerises (400 DA/Kg), les autres fruits sont en baisse, avec les abricots à 100 DA/kg en moyenne, la pastèque entre 35 DA et 60-80 kg, la nectarine de 200 DA/kg à 300 DA/kg pour les premiers arrivages, les pêches (différentes variétés) en moyenne à 150 DA/kg ou les nèfles entre 80 et 100 DA/kg. Seule la datte reste sur des terrains haussiers, entre 1.100 et 400 DA/kg, en moyenne du fait d'une forte demande en ce mois sacré. Ce brusque fléchissement des prix des fruits et légumes en pareille période, où traditionnellement les cours connaissent une hausse conjoncturelle, est expliquée par une profusion de produits sur les marchés de gros, et une bonne production des produits agricoles de saison. Mohamed Medjber, président de l'Association des mandataires et agents en fruits et légumes du marché de gros des Eucalyptus (wilaya d'Alger) a indiqué à la radio El Bahdja' «qu'on n'a pas vu, depuis 15 ans, une telle disponibilité de produits, avec une production qui n'a pas été enregistrée au cours de ces dernières années.» Sur les marchés, il y a, il est vrai, une grande profusion de produits agricoles de saison, autant pour les légumes que pour les fruits, de bonne qualité comme le cantaloup ou la pastèque. De son côté, Moussa Djaadi, mandataire dans un marché de gros, souligne que le prix de la tomate a atteint les 30 DA/kg sur les marchés de gros, alors qu'au détail elle était cédée jusqu'à 100 DA/kg, ce qui démontre que «c'est le détaillant qui prend la plus grande marge». «La profusion des produits agricoles en pareille saison, a fait que les prix baissent de 10 à 25%, chaque jour», ajoute t-il, avant de relever que «les marchés de gros ne sont pas bien gérés.» Une embellie sur les prix des fruits et légumes qui rassure les consommateurs. Cette baisse inattendue de la mercuriale est de nature, par ailleurs, à faire baisser la tendance inflationniste et en même temps fait baisser le coût de la vie, après plus d'une année de hausses. Déjà au mois d'avril dernier, le taux d'inflation était de +7%, le même niveau que celui enregistré un mois auparavant (7%), une période marquée par une véritable flambée du couffin de la ménagère, avec la tomate à 220 DA/kg ou la pomme de terre à 100 DA/kg. Au mois de janvier 2017, l'inflation avait même atteint un 'pic'' de 8,1%. Il est vrai que l'été coïncide avec l'arrivée, sur les marchés, des principales productions agricoles, même si, en comparaison, les produits de la pêche restent hauts, au mois de Ramadhan plus qu'une autre période de l'année.
