Malgré la bonne volonté des autorités locales de la ville d'Oran et l'implication effective des éboueurs, des responsables de la propreté et d'autres associations de lutte pour l'environnement, la gestion des déchets et leur collecte demeurent un véritable casse-tête pour les élus locaux, mais aussi pour les citoyens. A titre d'exemple, une décharge sauvage est implantée depuis déjà plusieurs mois sous le pont du manège en allant vers le quartier Ibn Sina. En effet, il suffit de faire un tour à proximité du marché de la friperie d'El-Hamri pour constater l'ampleur de la bêtise humaine. Un véritable décor désolant qui attire l'attention et l'indignation quotidienne des automobilistes, du fait que les résidus s'y accumulent en d'impressionnants monticules, fermant presque la route. Des déchets de construction, des pneus usés, de vieux meubles, des branches d'arbres coupées, des produits périmés et autres inflammables sont jetés à même le sol. Non loin de là, un stade de proximité et une salle de sport ont été inaugurés depuis quelques années. Aujourd'hui, cette décharge menace sérieusement la santé des jeunes sportifs notamment lorsque le feu est mis aux déchets, ce qui laisse échapper des fumées noires et toxiques. Il faut dire que le problème d'absence de fermeté de la part des autorités compétentes est engagé, notamment en ce qui concerne la gestion des déchets de construction. Aujourd'hui, ils sont souvent amoncelés à côté des déchets ménagers, créant d'avantage de travail pour les éboueurs. Là encore, les mesures coercitives contre les gens ou les entreprises qui déposent leurs déchets de construction dans la rue deviennent obligatoires. «Les gens qui alimentent ces points noirs doivent être verbalisés et punis pour atteinte à l'avenir de nos enfants», a indiqué un riverain interpelé sur place. Aussi, il faut mettre en exergue un facteur important qui dure depuis des années: la responsabilité du citoyen. Mahieddine, éboueur à Oran, se plaint de ces points noirs anarchiques qui sont, selon lui, des actes irresponsables. Un cercle vicieux s'installe. Au fur et à mesure que les poubelles sont ramassées, d'autres sont à nouveau déposées et les points noirs s'incrustent. Les responsables du secteur accusent ainsi les citoyens de laisser-aller et de manque de coopération. D'autres sont plus sévères, ils blâment le manque de civisme de certains habitants ainsi que l'impunité de ceux qui ne respectent pas les règles. A noter que dans les pays européens, une forte amende est prévue si l'on dépose, abandonne, jette ou déverse tout type de déchets sur la voie publique. Au-delà de 45 jours, l'amende s'élève et peut aller jusqu'à l'emprisonnement. Plus fort encore, l'Angleterre a instauré ce système répressif pour les mégots de cigarettes jetés dans la rue. A méditer !
