Le Collège algérien des cardiologues libéraux (CACL) a émis des recommandations simples et opérationnelles aux autorités de santé pour améliorer le diagnostic et le traitement de l'HTA (l'hypertension artérielle), encourager les praticiens à disposer de moyens adéquats pour le diagnostic de la femme enceinte qui pose toujours problème, améliorer l'accès aux soins pour les patients hypertendus, promouvoir une prise en charge pluri-professionnelle des patients, considérer l'HTA comme une véritable maladie chronique, l'intégrer dans la politique de prévention globale du ministère de la Santé, mener des travaux de recherche sur cette maladie chez des sujets âgés, et rapprocher les avis entre les cardiologues et gynécologues. C'était à l'issue de la 8ème journée thématique nationale sur l'HTA, qui s'est déroulée vendredi dernier à l'hôtel Renaissance de Tlemcen. «Le fait qui a conduit à formuler ces recommandations dédiées aux spécificités du risque cardiovasculaire, à destination des autorités de santé est, comme le confirme le vice-président du CACL, Dr Chaabane Sari Abdelghani, que «l'hypertension artérielle touche plus de 11 millions de personnes âgées de plus de 20 ans en Algérie. C'est le premier motif de consultation en médecine générale et un risque majeur de survenue de maladie cardiaque, cérébrale, vasculaire et rénale», a expliqué le Dr. Chaabane Sari. «Or, on constate une banalisation de l'HTA, qui n'est toujours pas considérée comme une véritable maladie chronique». Il estime également important que le parcours de soins des patientes enceintes hypertendues repose sur une équipe pluridisciplinaire de professionnels de santé composée de gynécologue, cardiologue, médecin généraliste, obstétricien, sage-femme et du néphrologue pour améliorer la prise en charge de l'HTA pendant la grossesse et adapter le traitement chez les femmes hypertendues. «La survenue d'une hypertension au cours de la grossesse perturbe l'organisation classique des soins. Il n'y a pas toujours de coordonnateur des soins et les décisions sont parfois prises avec retard. Sensibiliser les femmes et tous les professionnels de santé à l'hypertension artérielle et à sa prise en charge, conforme aux données actuelles de la science, est un des enjeux majeurs de ce consensus», a-t-il ajouté. Dr Vaisse (Chu Timone Marseille) a axé son intervention intitulée «La prise en charge de la femme enceinte hypertendue : les nouvelles recommandations de la SFHTA», sur l'hypertension artérielle de la grossesse qui reste, par ses complications, la première cause de morbidité et de mortalité maternelle et fœtale. «Il faut anticiper les complications de l'infarctus myocardique, accident vasculaire cérébral, insuffisance rénale et l'insuffisance cardiaque chez la femme enceinte hypertendue par un interrogatoire minutieux pour repérer la mère», a-t-il souligné. Plusieurs exposés ont été présentés lors de cette rencontre sur l'HTA et vaisseaux, HTA et grossesse, HTA et complication cardiovasculaire et l'HTA et thérapeutique et les recherches récentes, en particulier ceux les concernant, le traitement endo-vasculaire de la coarticulation de l'Aorte (Pr. M. Bouayed, Oran), le traitement endo-vasculaire des sténoses de l'artère rénale (expérience de la Clinique Kara, Dr R. Senoussaoui, Oran), la prise en charge de la femme enceinte hypertendue par le gynécologue (Pr Y Afri, Chu Béni Messous), l'intérêt de la Mapa dans la prise en charge de l'HTA (Pr N. Laaredj, Chu Oran), les troubles du rythme cardiaque et HTA (Pr S. Kara, Oran), l'impact de l'HTA sur le syndrome Coronarien (P. R. Bali, Chu Tlemcen), le cœur de l'hypertendu à l'échographie (Dr A. Daib, Clinique Kara Oran), le diabète et HTA (Pr A. Lounici, Chu Tlemcen), l'observance thérapeutique et nouveaux outils de dépistage proposés par SFHTA et le CFLHTA (Dr B. Vaisse, Marseille), les effets antidépresseurs de la chélation du chlore du Na+cl (Dr. François André Allaert (Paris) et l'activité physique et HTA (Dr. C. Benabdellah, Oran).
