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Son cœur palpitait pour la garde communale !
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 10 - 05 - 2018

Quand on lui avait remis sa nouvelle feuille de route, il s'est contenté, en guise d'assentiment et discipliné qu'il était, d'un significatif claquement de talons. Et pour cause, il était militaire de carrière et de surcroît un habitué des missions difficiles.
On exigeait de lui qu'il mette en place une force d'appoint aux services de sécurité pour surveiller et protéger les communes en proie à un terrorisme des plus féroces qui n'épargnait ni la population encore moins les infrastructures.
Sous l'impulsion de l'autorité militaire et du ministère de l'intérieur, elle prit l'appellation de Garde Communale !
L'homme savait qu'il ne disposait que de très peu de moyens pour concrétiser ce projet car l'Algérie de ce temps-là connaissait non seulement une crise sécuritaire sans précédent, mais était également frappé par une crise économique et financière qui l'a poussé directement dans les « fourches caudines » du Fond Monétaire International (FMI) !
Notre homme dont le cœur avait déjà commencé à palpiter pour la garde communale, s'est mis à l'ouvrage en partant du néant. Les premiers gardes communaux recrutés ont commencé à gagner du terrain et aussi l'adhésion des citoyens notamment ceux de l'intérieur du pays. Quand il lui arrivait d'évoquer cette période, il ne pouvait s'empêcher de penser à ses hommes, leurs uniformes décolorés, leurs rangers usés. Son cœur saignait à chaque mort au combat, à chaque blessé. C'était le prix à payer pour réinstaller la république dans les territoires occupés par les terroristes !
Son cœur parfois se remplissait de joie comme le jour où le président de la République française a confirmé son intention d'utiliser le vivier des réservistes pour créer « une garde nationale », en plus des 5000 postes supplémentaires de policiers et de gendarmes. Pour François Hollande, les réservistes constituent des éléments qui peuvent, demain, former une garde nationale encadrée et disponible.
Le message est clair : s'il faut plus de monde pour protéger le pays, il faudra faire appel à d'autres moyens !
Notre homme levant les bras au ciel jubilait ! Au pays où le « qui tue qui » faisait florès se met à copier l'expérience algérienne pour contrer le terrorisme, disait-il !
Mais, après 16 ans d'existence et la paix retrouvée, la garde communale est officiellement dissoute le 31 octobre 2012 ; les agents se sont vus offrir trois options (54 000 d'entre eux ont opté pour le départ volontaire, 22 000 autres ont été intégrés dans l'ANP et le reste recrutés comme agents de sécurité dans des entités économiques ou administrations publiques).
Même s'il était satisfait de cette issue honorable pour ses combattants, il était quelque part déçu dès lors où il entrevoyait une autre perspective pour la garde communale qui selon lui pourrait se transformer en une police communale.
De grands ensembles d'habitat ont été livrés à des populations qui doivent s'habituer au « vivre ensemble » ; cela ne se fait pas sans quelques frictions s'était-il dit ?
Des responsables ont mis le sujet sur la table, semblant lui donnant ainsi raison, d'autres étaient plus réticents estimant que «les quelques incidents enregistrés dans certaines nouvelles cités sont des actes isolés qui ne peuvent être assimilés à un phénomène de violence ; la situation réelle est loin de l'amplification médiatique et des rumeurs relayées sur les réseaux sociaux».
Simple effet d'annonce, ou va-t-on, vraiment, vers la mise en place d'une police communale s'était-il interrogé ?
Son cœur s'est remis à palpiter de plus en plus fort, à l'idée de continuer l'aventure avec ses hommes !
La police communale qui, sans être un organe répressif, pourrait, pensait-il, remplir le rôle d'une police de proximité appelée à veiller sur les citoyens :
• pour rassurer la population,
• gérer les litiges du quartier,
• permettre au président d'APC de faire exécuter les arrêtés qu'il prend en matière d'urbanisme ou de protection de l'environnement,
Elle pourrait, également, s'articuler, dans un premier temps, autour de quatre grands axes :
1. rassembler des informations susceptibles d'endiguer certains problèmes, détecter les nids criminogènes, ainsi que les personnes à risque ou celles en danger,
2. intervenir dans les conflits de voisinage, par exemple, pour les résoudre grâce au dialogue et à la médiation et éviter, ainsi, qu'ils ne dégénèrent,
3. être le relais entre la population, le maire et les forces de sécurité,
4. agir sur le préventif, le social et la tranquillité publique,
Lui, dont le cœur ne cessait de battre pour la force qu'il avait créé « dans le sang » pensait qu'enfin, la notion de police communale allait ainsi prendre tout son sens en recouvrant la réalité du terrain, celui de la commune principalement.
Il savait toutefois que d'un point de vue plus stratégique, sa mise en place allait soulever des questions cruciales de la doctrine d'emploi, de la spécificité des missions assurées dans la coproduction de la sécurité locale et, inévitablement, les problèmes de l'uniforme et de l'armement, sans compter les dotations budgétaires qu'il faudrait débloquer en ces temps de crise.
Malheureusement, beaucoup de responsables étaient contre la reconversion de la garde communale en police communale à son grand désappointement. Les motifs avancés tenaient du faible niveau d'instruction de ses agents, et de leur formation, ignorants que ce corps, sous son commandement, regroupait en son sein quelque 10 000 agents, tous détenteurs de licences universitaires et de surcroît, formés au maniement des armes et aux techniques de combat.
Il ne s'agit pas de « créer » une police communale, mais de définir son « statut » affirmait-il à ses détracteurs.
Police du maire, son « bras armé », s'empressent de dire ceux qui craignent une utilisation « abusive » de cette force de sécurité par les édiles locaux.
Pour résumer la mise en place du corps de police communale suppose quelques préalables pour ne pas dire la levée d'un ensemble d'obstacles contenus dans les résistances culturelles, les clivages politiques et des contraintes d'ordre juridique.
Il faut aussi s'assurer de l'accord de principe de la DGSN dès lors que la police communale et la police nationale font partie d'un même « creuset ».
Mais pourquoi s'entête-t-il, disaient ses collègues et amis, à monter une police communale qui ne peut, en l'état des difficultés énumérées supra, trouver sa place dans le paysage sécuritaire, jusque là occupé intra-muros par la police nationale et extra- muros par la gendarmerie?
À moins de clarifier la doctrine d'emploi de cette police communale, en dehors des missions de « prévention et répression » qui sont la raison d'être des forces de sécurité classiques.
Il y a, aussi, une autre évidence à rappeler : « La police communale n'est pas supplétive de la police nationale ou de la gendarmerie, qui elles répondent à la tradition républicaine. Le recours à la force doit rester du domaine de l'Etat, et en conséquence, seules la police nationale et la gendarmerie doivent être armées ».
Pourtant, et on l'aura constaté, la notion de tranquillité publique s'est durcie pour répondre à la montée des comportements inciviques, si bien qu'en réalité, la police communale sera « forcée »de se rapprocher de la police nationale, en intervenant, en soutien, de celle-ci, sinon, ses personnels développeraient le sentiment de n'être que des policiers de « seconde zone ».
Et cela, il ne pouvait l'admettre, lui qui avait mis entre parenthèses sa carrière d'officier supérieur à partir du moment où il avait reçu sa feuille de route !
Mais, de guerre lasse, fatigué et usé par la maladie, il s'est retiré dans ses foyers, au moment même où les gardes communaux avaient entrepris des mouvements de protestation réclamant un « statut de reconnaissance nationale ».
De la petite fenêtre de sa maison où il pouvait encore tendre l'oreille pour entendre leurs éclats de voix, il s'est dit qu'il ne pouvait plus rien faire pour eux !
Son cœur ne palpitait plus, il s'est arrêté de battre !
Le colonel Abdelkrim Nenouche, puisque c'est de lui qu'il s'agit, n'est plus ! Le patron de la garde communale a été enterré en présence de sa famille proche et de quelques compagnons d'armes dont l'un d'eux a récité une brillante et émouvante oraison funèbre de laquelle sont ressortis la finesse d'esprit et le côté chaleureux et amical du défunt.
Les officiels ont brillé par leur absence. L'enterrement de celui qui a écrit une des pages des plus dramatiques du pays s'est fait sans eux. Ses compagnons ont émis le vœu qu'un espace public en relation avec le corps de la garde communale lui soit dédié.
Hasard ou concours de circonstances, le ministre de l'intérieur des collectivités locales et de l'aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, en déplacement dans la wilaya de Sétif a évoqué les droits des gardes communaux. Le ministre a parlé aussi de « reconnaissance de la nation » qui leur est dû.
Qu'on commence déjà par honorer la mémoire de leur chef !


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