C'est un fait : les agriculteurs sont faiblement représentés au sein des organismes d'assurance sociale. C'est ce que vient de confirmer, hier mardi, le directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale des non-salariés (Casnos), Acheuk Youcef Chawki, à la Radio nationale. Après les mises en garde lancées au printemps dernier, il a rappelé que pour les agriculteurs, le 30 septembre prochain est la date limite qui est fixée pour s'acquitter de leurs cotisations vis-à-vis de la Caisse. Selon le DG de la Casnos, les agriculteurs ne se bousculent pas pour s'inscrire ou cotiser, même s'il a déclaré qu'il y a un 'frémissement palpable'' des travailleurs de la terre pour s'affilier à la Casnos. Il a ainsi assuré que le taux des inscrits à la Caisse dans le secteur agricole est passé de 3%, il y a quatre ans, à 20% actuellement, du fait, a-t-il dit, de l'élargissement de la couverture sociale aux proches des agriculteurs. Il a estimé le nombre global de travailleurs dans le secteur agricole, en dehors de leur famille, à près de 800.000 personnes. Après la date du 30 septembre, des pénalités seront prononcées à l'encontre des personnes affiliées à la caisse et qui n'auront pas payé leurs cotisations à temps. Pour les autres catégories professionnelles, la date butoir pour le paiement des cotisations était le 30 juin, alors que traditionnellement, les non-salariés devaient s'acquitter de leurs cotisations annuelles avant le 30 avril de chaque année. Le DG de la Casnos a par ailleurs relevé la faiblesse des cotisants, notamment les employeurs, qui rechignent à déclarer leurs employés et partant leur refusent une couverture sociale à laquelle ils ont droit. Ce qui, fatalement, est dommageable pour la Casnos, qui propose beaucoup de facilités pour l'affiliation des employeurs et autres travailleurs non-salariés. M. Acheuk Chawki a ainsi annoncé que des mesures contraignantes seront prises à l'encontre de tous ceux qui refusent de cotiser ou de faire des sous-déclarations à travers les contrôleurs du contentieux chargés de notifier les délits et de faire bloquer les comptes des contrevenants. Selon le DG de la Casnos, il y a d'abord les non affiliés, qui doivent s'inscrire impérativement à la Caisse pour ne pas rester dans l'illégalité. Cette catégorie de personnes est encadrée et son affiliation facilitée. Il y a ensuite ceux qui sont affiliés et qui ne paient pas leurs cotisations, la troisième catégorie représente ceux qui font des sous-déclarations de leurs cotisations. Ces deux dernières catégories sont ainsi menacées 'de redressement, et des mises en demeure pour les récalcitrants pour qu'ils paient leurs cotisations'', a-t-il souligné. Pour 2018, la Caisse compte dépasser le nombre d'un million de nouveaux cotisants pour atteindre le chiffre de trois millions d'affiliés. La Casnos avait réalisé en 2017 près de 900.000 nouveaux cotisants, et pour 2018, l'objectif est d'atteindre plus d'un million de nouveaux cotisants. Selon les données de la Caisse, il y a près d'un million d'opérateurs, tous métiers confondus, qui ne sont pas déclarés ou affiliés, et près de deux millions qui ne cotisent pas. 'Il y a la nécessité d'imprégner la culture de la sécurité sociale, et on a communiqué par tous les moyens pour cet objectif'', a indiqué le DG de la Caisse, relevant qu'il y a la couverture sociale immédiate avec la carte Chifa, la retraite automatiquement assurée, 'et plus on cotise, plus la retraite augmente''. Pour 2018, la Caisse compte réaliser un chiffre d'affaires de 80 à 82 milliards de dinars, en dépit des difficultés de recouvrement des cotisations.
