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Khaled Nezzar et les repères qui se figent
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 10 - 12 - 2018

L'ex-premier militaire cogite et nous livre «La séquence politique»*, un livre qui foisonne d'informations de premières mains, et d'autant de jugements sans l'enjeu majeur de la période ! Pour un stratège, on est tenté de dire que cela frôle la reddition. Que serait le budget algérien qui ne tiendrait pas compte du prix du pétrole ? Qu'est-ce que l'islamisme, sans sa guerre contre la laïcité qui rappelons-le, n'a comme unique terrain que la démocratie ?
Pour le brave général, la laïcité n'est rien moins qu'une religion ! Il nous apprend, par la suite, qu'il fait sa prière et tout en rappelant une fois sa référence à la Révolution.
Nous retenons, nous, de la déclaration du 1er Novembre 1954 l'option de la République démocratique et sociale des «6 éternels» qui durant toute leur vie n' «ont jamais évoqué publiquement leur pratique religieuse. Laïcité oblige. On peut affirmer, aujourd'hui, qu'ils évoquaient l'Islam comme une culture riche de plus de quatorze siècles et non comme une simple religion. En sus, notre Révolution a comme sources plus d'une culture, elle est Algérienne, appartenant au plus ancien berceau de l'Humanité qui garde, aujourd'hui, comme base une amazighité largement entamée par l'arabe et le français.
L'islamisme, est comme une image latente, il brûle à la lumière. Il loge, naturellement, chez la majorité des ignorants, des faibles et de tous ceux et celles qui veulent s'enrichir au dépends de leurs concitoyens. L'obscurité étant leur milieu propice, il propage l'obscurantisme.
La laïcité est ce révélateur qui permet de distinguer ceux qui ont la foi de ceux qui se servent de la religion pour une ambition, parfois par faiblesse, ou pour mille autres raisons. Quand l'ancien ministre de la Défense de l'Algérie affirme que la laïcité est une autre religion, il nous invite, inconsciemment, j'aime à le croire, à nous contenter de la chambre obscure. M. Khaled Nezzar ne doit pas oublier qu'il a disqualifié Taleb suite à une seule phrase et non pas à son travail de sape de l'Ecole algérienne ou de son passage à la Culture où il faisait des misères à Kateb Yacine, entre autres. Si on se fie à Wikipédia on relève que Taleb «est connu pour être un défenseur de la langue arabe et de ‘l'Islam qu'il voulut imposer comme seuls référents identitaires, dans une Algérie où près de 25 % de la population est berbère. Comme ministre de la Culture sous Boumédienne, il a interdit toute manifestation culturelle en berbère». On peut donc juger Khaled Nezzar sur le seul amalgame qu'il fait à la laïcité, car nous lui sommes attentifs. Quand il juge que le service de protection de Houari Boumédiène «ne fait pas le poids face aux professionnels formés et outillés ; nous sommes tentés de le paraphraser et lui rendre ce jugement presque à l'identique sur la mort de Boudiaf, le concernant. Ce n'est pas l'exemple de Kennedy qu'il fallait rappeler dans ce cas mais celui de Fidel. Oui mais quand on suggère de remplacer le S de FFS par un P l'exemple que je donne lui est certainement étranger. Nous, démocrates algériens, nous porterons les faiblesses de nos amis comme une croix.
En son temps Marx était contre la Résistance algérienne parce qu'il jugeait que l'Algérie était tellement arriérée, à l'étape du communisme primitif, que la colonisation allait la civiliser ! S'il savait comme on le sait, tout récemment, qu'on est le premier berceau de l'Humanité, il n'aurait jamais osé ce jugement. Il séjournait, à Alger du 20 février au 2 mai 1882 pour se soigner «la souffrance et les soins médicaux ne lui laissent guère de repos», pour connaître le pays. Le travail intellectuel, dans ce cas, lui était interdit et «il n'a guère qu'un journal local» qui a pour titre ‘Le petit colon'. Il sort rarement de sa chambre. Il a été accompagné une fois au Jardin d'Essais. Il meurt le 14 mars 1883.
Le Maure me rappelle Khaled Nezzar aujourd'hui. Ils sont tous musulmans et doivent le rester, puisque la laïcité n'est qu'une autre religion. Il affirme qu'il fait la prière et comme c'est lui le sauveur du pays, il lui revient, circonstance oblige, de lui choisir le Président. Il est comme un exemple que la jeunesse doit imiter ne serait que dans la prière. Il sait pourtant que certains jeunes nous quittent, au péril de leur vie, non pas à cause du chômage mais pour vivre autrement, ce que l'Algérie ne permet pas toujours.
Nous traînons à ce jour l'ignorance de Marx sur l'Algérie. Il a contribué à planter la civilisation dans la colonisation, qui donne un argument au racisme, de l'Internationale socialiste jusqu'à ce jour, et ce n'est qu'un exemple. Cela ne doit pas, nous faire perdre de vue qu'il a été le premier à légitimer la revendication des travailleurs et toutes leurs révoltes, leurs émeutes, leurs grèves et autres manifestations et nous munir de cette certitude qu'il y a une alternative au capitalisme grâce à son œuvre dont ‘Le Capital' reste la bible de l'économie politique, c'est-à-dire ce «microscope» qui aide à voir la société du monde capitaliste à ce jour.
Hier, nous avions souffert de l'occupation et l'injustice de la colonisation, aujourd'hui, nous souffrons de l'intégrisme religieux comme une poursuite du colon à nos trousses et ne nous lâche pas les basques parce que l'islamisme a été élevé par l'Etat au rang d'une politique légale et que l'Etat major de l'armée, qui a sauvé le pays des hordes sauvages, se sent étrangère à la laïcité, alors qu'elle devrait en faire son credo. Qu'elle est la différence entre des émeutes qui revendiquent une justice sociale à Paris ou à Alger ? A Paris les casseurs des ‘Gilets jaunes' sont en majorité de l'extrême droite alors qu'à Alger, ils sont des islamistes, et dans ce cas une simple revendication populaire, à Alger met la République en danger «légalement» et c'est ça le drame puisque les partis islamistes sont légaux et que l'article 2 de la Constitution fait de l'Islam religion de l'Etat. En France dans le pire des cas l'extrême droite met en péril un mandat présidentiel, alors que pour nous c'est un recul au Moyen-Age, pour des décades. Sur ces questions Nezzar ne pipe mot et pourtant ce dilemme est le nœud gordien de la société politique, depuis la légalisation des partis islamistes. Quand dans une telle séquence politique un acteur, aussi important, n'aborde pas l'enjeu principal, laisse croire que la société algérienne va revivre la séquence avec une armée professionnelle et puissante, dépourvue de la plus importante arme de combat que l'Etat-major n'a pas initié à ses troupes qui est la morale moderne et dont le leitmotiv est de taire sa croyance religieuse en public, civil ou militaire. Ne l'avoir pas abordé, laisse croire que l'auteur est pour le maintien de l'image latente comme un épouvantail. La société algérienne est toujours à l'image de celle du ‘11 Décembre 1960' continuera à traîner les faiblesses qui ont été jusqu'à transformer nos Révolutionnaires en chouhada et voir notre jeunesse perdre encore ses repaires et nous angoisser davantage.
Quand l'Autorité conseille à la jeunesse de préserver sa religion, on a ce reflex de l'interpeller par, de quoi je me mêle puisque c'est sa religion et que cette religion ne permet pas d'intermédiaire entre Dieu et le croyant. Cette spécificité qui caractérise l'Islam a été transformée en son contraire, en premier par le système politique de la pensée unique qui a fini par entretenir un clergé et par la suite des politiciens qui utilisent le terrorisme pour faire taire tous les contrevenants jusqu'à les soumettre au « harem et halal».
Si l'armée, aidée par les patriotes, a eu raison du terrorisme qu'elle continue à pourchasser, le «haram et halel» ce «zouj et la yazouj» des islamistes est planté dans la société qui permet à la peur d'évacuer toute conviction religieuse. L'accoutrement des plus vulnérables, c'est-à-dire de la majorité de nos femmes, en est la preuve à ce jour de cette soumission à l'intégrisme.
* Recueil des mémoires du général Khaled Nezzar chez Chihab Editions octobre 2018


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