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S'il vous plaît, sortez sans claquer la porte !
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 07 - 03 - 2019

Lorsque des individus en nombre considérable arrivent à désirer la même chose, au même moment ;se lient d'amitié voire d'affection et se lancent à l'unisson dans un même élan pour l'exprimer, sereinement, sans violence, il y a là comme un souffle divin, une configuration de ce qui pourrait être l'omnipotence de la nature, cette force tranquille implacable et infaillible du juste,qui s'appelle aussi cohérence, et qui refuse de se plier, de se faire corrompre,d'être récupérée et détournée au profit exclusif d'un ordre licencieux. Comment dès lors ne pas tomber en admiration ni être interpelé par un tel comportement unanime de gens qui se découvrent, se reconnaissent spontanément d'un coin à un autre d'un pays aussi vaste qu'un continent ?Il y a là comme une invitation à se rapprocher de la vérité, à se ressourcer dans ce qui constitue la trame de fond d'un peuple, son soubassement historique en tant qu'entité sociologique homogène malgré certains jugement qui ont voulu le discréditer, n'hésitant pas à le « qualifier » de patchwork, de « ghachi ».Quelle réponse cinglante à tous ceux-là ! Considérer que ce peuple n'est qu'une construction artificielle et qu'il suffit d'en fracturer ses jointures les plus fragiles pour le désarticuler.Et bien non ! C'est méconnaitre son histoire, car en ses grands rendez-vous, il a toujours répondu présent.Même si le sort, celui des armes en particulier, ne lui a pas souvent été favorable, sa résilience elle ne lui a jamais fait défaut et s'il est encore debout, c'est en grande partie à elle qu'il le doit. Ce qui se passe en ces instants fera sans doute date. Certains parlent déjà de seconde république. Même s'il parait prétentieux de croire qu'il y en eut une première, il est indéniable que ce qui se passe n'est pas un épiphénomène, qu'il a toutes les apparences d'une lame de fond qui ne se fixe d'autre issue que celle de déboucher sur la fin d'une époque. Celle d'un système qui a su verrouiller la société plus d'un demi-siècle durant, étendant ses ramifications multiformes jusqu'à paraitre indéboulonnable. Même si les étapes furent différentes (il h y a pas lieu de mettre dans le même sac le projet de développement de Boumediene et l'économie de bazar actuelle), vues la personnalité et les motivations des dirigeants qui se sont succédés à la tête de l'Etat, le système n'a jamais accepté autre chose que sa vérité et ne s'est jamais départi de la violence pour exister. Et voilà que subitement sa déconstruction devient possible. Qui l'eut cru ? Personne à l'exception de la jeunesse. Par ce qu'Il faut être jeune, débarrassé de toutes les pesanteurs du passé, pour penser qu'i est de l'ordre de la normalité de forcer le destin.
Si jusque-là le peuple a observé une certaine réserve, ce n'est ni par inconscience ni par couardise. Il se trouve tout simplement que tout mouvement doit sa réussite à la consistance des forces qui le font se mouvoir et il est indispensable qu'elles atteignent une masse suffisante, critique, pour user d'un terme propre aux physiciens, pour pouvoir peser de tout leur poids sur les évènements. Novembre 1954 n'aurait pu avoir lieu avec une population de deux ou trois millions d'âmes. Aujourd'hui que près des deux tiers sont des jeunes de moins de vingt-cinq ans, l'heure est venue et rien ne saurait résister à une volonté de se réapproprier un pays qui, des décennies durant, fut considéré par une coterie, sous couvert d'une légitimité révolutionnaire, comme un butin de guerre. Le comble étant que pour la plupart, cette guerre, ils ne l'on vécue que par procuration. Personne ne pourra dire le temps que cela prendra pour instaurer un nouvel ordre conforme aux aspirations de la jeunesse ni comment cela se fera. Il faut espérer qu'il reste encore un peu de lucidité pour éviter la réédition de l'épisode de la terre brulée de la sinistre OAS. Ce qui est certain est que le pays en sortira vacciné et qu'il ne se fera plus jamais prendre ni dans le piège de l'islamisme ni dans celui de la légitimité révolutionnaire avec la fuite en avant qui lui a toujours été concomitante.
Si l'heure du changement a sonné ce n'est point sous l'effet d'une fortuite instantanéité mais par ce qu'à un moment arrive la goutte qui fait déborder un vase rempli à ras bord et le nôtre l'est de scandales et surtout d'impunités.Il n'est qu'à additionner le nombre de forfaitures, la dernière en date étant l'affaire « el bouchi », pour se rendre compte que le contenant est sur le point de déborder. Vient s'ajouter à cela l'obligation de subir la présidence d'un homme impotent dont tout le monde sait qu'il n'est là que pour cautionner une coterie sans scrupules, des charognards sans respect ni pour l'homme ni pour le peuple. Là il a compris que si la nation a besoin d'unité elle ne peut se passer de dignité. Si endurer les privations est supportable, subir l'humiliation, devenir la risée de tous sur les ondes, pas toujours avenantes, est inacceptable autant pour les vivants que pour la mémoire des milliers d'hommes de principe qui gisent dans nos cimetières et qui risquent de se retourner dans la tombe.
Le peuple à partir de la rue a parlé : plus jamais de ce système, à commencer par la supercherie d'un autre mandat qui ne serait qu'une procrastination de plus. Sa façon de faire, montre clairement qu'il ne cherche ni la confrontation violente ni l'effondrement. Le message est très clair : « ça suffit, vous avez assez pris, sortez s'il vous plait et ne claquez pas la porte ». Il est du devoir de tous les opérateurs politiques, tous les producteurs de sens que recèle le pays, y compris au sein du pouvoir, de l'écouter, de se mettre autour d'une table le plus rapidement possible et de lui donner des signes très clairs qu'il a été entendu.
Bien sûr cela ne peut se faire que par des négociations pour une sortie de crise dont le vainqueur devra être le pays. L'Algérien a fait sa révolution au siècle dernier pour se débarrasser de l'ordre colonial, il a su résister à la déferlante intégriste des années noires, aujourd'hui il est dans la ligne droite en vue du dernier saut qualitatif pour accéder à la citoyenneté avec tout ce que cela suppose comme élévation dans l'échelle de la dignité humaine. Chaque génération a eu son défi à relever, celle d'aujourd'hui est en présence du sien, c'est en cela qu'il s'agit d'un moment historique.


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